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HISTOIRE GEOGRAPHIE CITOYENNETE

610 - La mission prophétique de Muhammad (Mahomet) selon Tabarî

14 Septembre 2011, 13:49pm

Publié par histege

LA MISSION PROPHETIQUE DE MUHAMMAD
SELON TABARÎ

 

 

Théologien, juriste et historien persan, Tabarî (H 225/JC 839 - H 310/JC 923) relate la révélation (wahî) et la mission prophétique (nubuwa) de Muhammad (Mahomet), sans omettre la complexité psychique et humaine de l’événement.

 

« Lorsque Mohammed eut accompli sa quarantième année, Dieu envoya vers lui Gabriel, pour lui porter une vision. D'après une autre version, Mohammed avait alors quarante-trois ans. Mohammed ben-Djarîr mentionne une tradition d'après laquelle le Prophète reçut la vision à l'âge de vingt ans. Mais cela n'est pas exact ; car Mohammed a dit qu'aucun prophète n'a reçu sa mission avant l'âge de quarante ans, parce que ce n'est qu'à cet âge que la raison et l'intelligence arrivent à tout leur développement. Or, vers l'époque où Gabriel allait apporter à Mohammed sa mission prophétique, celui-ci en remarquait les signes. Il voyait, la nuit, en songe, sans le connaître et non sans en éprouver de la crainte, Gabriel sous la forme d'un être énorme. Quand il marchait seul dans la ville de la Mecque, il entendait sortir des pierres, des décombres et des animaux, des voix qui lui disaient : Salut à toi, ô apôtre de Dieu ! Mohammed en éprouvait des craintes.

Il était d'usage parmi les Qoraïschites que tous ceux qui tenaient à la réputation d'hommes pieux se rendissent chaque année, au mois de redjeb, sur le mont ‘Hirâ, pour y vivre jour et nuit dans le recueillement, désirant se retirer du commerce des hommes, et regardant cette solitude comme un acte de dévotion religieuse. Cette pratique avait d'abord été en usage parmi les Benî-Hâschim ; les autres tribus qoraïschites avaient suivi leur exemple ; mais les Benî-Hâschim l'observaient plus rigoureusement. Chaque tribu avait sur le sommet de la montagne un endroit où l'on avait élevé des constructions dans lesquelles on passait le temps de la retraite. Cette année, Mohammed, en quittant la montagne, vint auprès de Khadîdja et lui dit : O Khadîdja, je crains de devenir fou. – Pourquoi ? lui demanda celle-ci. — Parce que, dit-il, je remarque en moi les signes des possédés : quand je marche sur la route, j'entends des voix sortant de chaque pierre et de chaque colline ; et, dans la nuit, je vois en songe un être énorme qui se présente à moi, un être dont la tête touche le ciel et dont les pieds touchent la terre ; je ne le connais pas, et il s'approche de moi pour me saisir. Khadîdja lui dit : O Mohammed, ne t'inquiète pas ; avec les qualités que tu as, toi qui n'adores pas les idoles, qui t'abstiens du vin et de la débauche, qui fuis le mensonge, toi qui pratiques la probité, la générosité et la charité, tu n'as rien à craindre ; en considération de ces vertus, Dieu ne te laissera pas tomber sous le pouvoir du dîw (1). Avertis-moi, si tu vois quelque chose de ce genre.

Or, un jour, se trouvant dans sa maison avec Khadîdja, Mohammed dit : O Khadîdja, cet être m'apparaît, je le vois. Khadîdja s'approcha de Mohammed, s'assit, le prit sur son sein et lui dit : « Le vois-tu encore ? — Oui, dit-il. Alors Khadîdja découvrit sa tête et ses cheveux, et dit : Le vois-tu maintenant ? — Non, dit Mohammed. Khadîdja dit : Réjouis-toi, ô Mohammed ; ce n'est pas un dîw, c'est un ange. Car si c'était un dîw, il n'aurait pas montré de respect pour ma chevelure et n'aurait pas disparu. Quand Mohammed était triste, il se rendait sur le mont ‘Hirâ et s'y livrait à la solitude ; le soir, il rentrait à la maison, la figure triste et abattue. Khadîdja en était fort affligée.

Enfin le jour arriva où Dieu fit parvenir à Mohammed sa mission prophétique. Ce fut un lundi. Il est dit dans cet ouvrage [de Tabari] que ce fut le dix-huitième jour du mois de ramadhân. D'après d'autres traditions, ce fut le lundi, douzième jour du mois de rabî’a premier, que Mohammed reçut sa mission, le même jour du même mois où il était né, et qui fut plus tard le jour de sa mort. Or, le jour du lundi, Dieu envoya Gabriel avec l'ordre de se faire connaître à Mohammed, et de lui porter sa mission prophétique et la surate du Coran appelée Iqrâ, qui fut la première que Mohammed reçut de lui. Gabriel descendit du ciel et trouva Mohammed sur le mont ‘Hirâ. Il se montra à lui et lui dit : « Salut à toi, ô Mohammed, apôtre de Dieu ! » Mohammed fut épouvanté. Il se leva, pensant qu'il était devenu fou. Il se dirigea vers le sommet pour se tuer en se précipitant du haut de la montagne. Gabriel le prit entre ses deux ailes, de façon qu'il ne pût ni avancer ni reculer. Ensuite il lui dit : O Mohammed, ne crains rien, car tu es le prophète de Dieu, et moi je suis Gabriel, l'ange de Dieu. Mohammed resta immobile entre les deux ailes. Puis Gabriel lui dit : «O Mohammed, lis. » Mohammed dit : « Comment lirais-je, moi qui ne sais pas lire ? » Gabriel dit : « Lis : Au nom de ton Seigneur, qui a tout créé, qui a créé l'homme de sang coagulé. Lis : Ton Seigneur est le généreux par excellence ; c'est lui qui a enseigné l'écriture ; il a enseigné aux hommes ce qu'ils ne savaient pas. » Ensuite Gabriel le laissa à cet endroit et disparut.

Mohammed descendit de la montagne. Il fut saisi d'un tremblement et retourna à sa maison, tout en répétant en lui-même la surate. Son cœur était fort rassuré par ces paroles, mais il tremblait de tout son corps par suite de la peur et de la terreur que lui avait inspirées Gabriel. Rentré dans la maison, il dit à Khadîdja : Celui qui m'avait toujours apparu de loin s'est présenté aujourd'hui devant moi. — Que t'a-t-il dit ? demanda Khadîdja. — Il m'a dit : Tu es le prophète de Dieu, et je suis Gabriel ; et il m'a récité cette surate : « Lis : Au nom de ton Seigneur, » etc. Khadîdja, qui avait lu les anciens écrits et qui connaissait l'histoire des prophètes, avait aussi appris à connaître le nom de Gabriel. Ensuite Mohammed fut saisi du froid, il pencha la tête et dit : Couvrez-moi, couvrez-moi ! Khadîdja le couvrit d'un manteau, et il s'endormit.

Khadîdja se rendit auprès de Waraqa, fils de Naufal, qui était un savant chrétien, vivant à la Mecque dans la religion de Jésus et pratiquant le culte de Dieu. Il avait lu beaucoup de livres, connaissait l'Évangile et savait que le temps était venu où un prophète devait paraître. Khadîdja lui dit : N'as-tu trouvé nulle part dans les anciens livres le nom de Gabriel, et sais-tu ce que c'est que Gabriel ? Waraqa dit : Pourquoi fais-tu cette demande ? Khadîdja lui fit le récit de ce qui était arrivé à Mohammed, du commencement à la fin. Waraqa dit : Gabriel est le grand Namous, l'ange qui est l'intermédiaire entre Dieu et les prophètes, qui leur apporte les messages de Dieu. C'est lui qui est venu trouver Moïse, ainsi que Jésus ; et si ce que tu racontes est vrai, Mohammed, ton mari, est le prophète qui doit être suscité à la Mecque, au milieu des Arabes, et dont il est fait mention dans les Écritures. Waraqa demanda encore : Ne lui a-t-il donné aucun ordre ? Lui a-t-il dit d'appeler les hommes à Dieu ? Khadîdja lui récita la surate Iqrâ. Waraqa dit : S'il lui avait ordonné d'appeler les hommes à Dieu, le premier qui lui aurait répondu et qui aurait cru en lui, ç'aurait été moi ; car depuis de longues années je l'attends.

Khadîdja retourna à la maison et trouva Mohammed endormi sous le manteau. Alors Gabriel revint, s'annonçant à Mohammed par un bruit, et dit : « Lève-toi, toi qui es couvert d'un manteau. » Mohammed répliqua : « Me voilà levé, que dois-je faire ? » Gabriel dit : « Lève-toi et avertis les hommes et appelle-les à Dieu ; ton Seigneur, glorifie-le par la vertu;  tes vêtements, tiens-les purs, c'est-à-dire purifie ton coeur du doute ; fuis l'abomination, c'est-à-dire le mensonge, en dissimulant ta mission aux hommes ; ne donne pas pour amasser des récompenses, et endure pour ton Seigneur les mauvais traitements des hommes. » (Sur. LXXIV, vers. 1-7). Dans ces paroles, Dieu a résumé pour le Prophète la prophétie, la prière, la religion, la pureté, la foi, la libéralité, le bon naturel et la persévérance, toutes les parties de la religion et les qualités de la fonction prophétique.

Ensuite le Prophète rejeta le manteau dont il était couvert, et se leva. Khadîdja lui dit : O Abou’l-Qâsim, pourquoi ne dors-tu pas pour te reposer ? Il répondit : C'en est fait pour moi du sommeil et du repos. Gabriel est venu et m'a ordonné de transmettre le message de Dieu aux hommes, et de pratiquer la prière et l'adoration. Khadîdja, remplie de joie, se leva et dit : O apôtre de Dieu, que t'a ordonné Gabriel ? Mohammed dit : Il me recommande d'appeler les hommes à Dieu. Mais qui appellerai-je, qui me croira ? Khadîdjâ dit : Tu peux au moins m'appeler, moi, avant tous les autres hommes ; car je crois en toi. Le Prophète fut très-heureux, présenta la formule de foi à Khadîdja, et Khadîdja crut. Gabriel étant présent dit au Prophète : Demande de l'eau, afin que je t'enseigne les ablutions, la manière de laver les mains, et la prière, pour que tu saches comment tu dois adorer Dieu. Le Prophète demanda de l'eau, et Gabriel lui montra l'ablution des mains, et lui indiqua la façon de prier ; ensuite il se plaça devant lui et dit : Nous allons prier. Il fit deux rak’at (inclinations), et le Prophète les répéta après lui, et Khadîdja après le Prophète. ‘Alî, fils d'Abou-Tâlib, entra en ce moment dans l'appartement. Il était âgé alors de sept ans, ou, d'après d'autres, de neuf ans, ou, d'après d'autres encore, de dix ans ; mais la majorité des traditions rapportent qu'il n'avait alors que sept ans. Voyant Mohammed et Khadîdja s'incliner, et ne voyant devant eux ni idole ni autre objet, il dit: 0 Mohammed que fais-tu ? Devant qui t'inclines-tu ? Mohammed répondit : Devant Dieu, dont je suis le prophète. Gabriel m'a commandé d'adorer Dieu et d'appeler les hommes à Dieu. Si tu crois en ma religion, abandonne le paganisme et l'idolâtrie. ‘Alî dit : Attends que je consulte Abou-Tâlib, car je ne peux rien faire sans son autorisation. ‘Alî sortit, et le Prophète lui dit : Tiens cette affaire secrète et n'en parle à personne qu'à Abou-Tâlib. Arrivé à la porte de la maison, ‘Alî rentra et dit : O Mohammed, Dieu m'a créé sans consulter Abou-Tâlib. Qu'ai-je besoin de consulter Abou-Tâlib pour suivre la religion de Dieu et pour l'adorer ? Expose-moi la religion qu'on t'a ordonnée. Le Prophète présenta la formule de foi à ‘Alî, qui la prononça et qui accomplit avec Mohammed la prière primitive, et ils gardaient le secret sur cet événement. Gabriel s'en alla.

‘Alî avait été élevé par Mohammed, qui l'avait reçu d'Abou-Tâlib. Il vivait constamment, jour et nuit, avec lui, dans la maison de Khadîdja. Antérieurement à l'époque où Mohammed reçut sa mission, il y avait eu, à la Mecque, pendant trois ou quatre ans, une disette, et les moyens de subsistance étaient devenus très-difficiles. Abou-Tâlib, qui avait une nombreuse famille, des fils et des filles, n'avait plus une fortune suffisante [pour les nourrir]. Mohammed, riche de la fortune de Khadîdja, était, avec ‘Abbâs, le plus opulent des descendants de Hâschim. Lors de cette famine, Mohammed dit à ‘Abbâs : Tu vois dans quel embarras se trouve ton frère Abou-Tâlib avec sa nombreuse famille, et la difficulté de l'entretenir. Dieu nous a donné de l'aisance ; allons, prenons chacun un de ses fils avec nous pour diminuer les charges de sa famille. Ils se rendirent donc tous deux auprès d'Abou-Tâlib et lui firent cette proposition. Abou-Tâlib, qui de tous ses fils chérissait le plus ‘Aqîl, leur dit : Laissez-moi ‘Aqîl et prenez des autres ceux que vous voudrez. Mohammed prit ‘Alî, et Abbâs prit Dja’far.

La première de toutes les femmes qui embrassèrent l'islamisme fut Khadîdja ; le premier enfant fut ‘Alî, et le premier de tous les hommes, Abou-Bekr.

Toute cette nuit et le jour suivant, le Prophète resta plongé dans la réflexion, et fut très-soucieux, ne sachant pas à qui il révélerait d'abord son secret, craignant que les hommes ne le regardassent comme fou et qu'ils ne voulussent pas le croire. »

 

Tabarî, La Chronique. Histoire des prophètes et des rois, vol. II. Mohammed, sceau des prophètes. Les Quatre Premiers Califes. Les Omayyades. L’Âge d’or des Abbasides, traduit du persan par Hermann Zotenberg, Actes Sud/Sindbad, coll. « Thesaurus », 2001, p. 65-70 (réédition de la traduction française de 1867-1874).

(1) dîw (ou dîv) : démon (en persan).

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Si c'est un homme, Primo Levi, 1947, l'extermination de l'autre soi-même - classes de 3e et de terminale

27 Mars 2020, 20:51pm

Publié par histege

Si c’est un homme, Primo Levi, extrait

« La portière s'ouvrit avec fracas ; l'obscurité retentit d'ordres hurlés dans une langue étrangère, et de ces aboiements barbares naturels aux Allemands quand ils commandent, et qui semblent libérer une hargne séculaire. Nous découvrîmes un large quai, éclairé par des projecteurs. Un peu plus loin, une file de camions. Puis tout se tut à nouveau.

Quelqu'un traduisit les ordres : il fallait descendre avec les bagages et les déposer le long du train. En un instant, le quai fourmillait d'ombres ; mais nous avions peur de rompre le silence, et tous s'affairaient autour des bagages, se cherchaient, s'interpellaient, mais timidement, à mi-voix.

Une dizaine de SS, plantés sur leurs jambes écartées, se tenaient à distance, l'air indifférent. À un moment donné, ils s'approchèrent, et sans élever la voix, le visage impassible, ils se mirent à interroger certains d'entre nous en les prenant à part, rapidement. "Quel âge ? En bonne santé ou malade ?" et, selon la réponse, ils nous indiquaient deux directions différentes. [...]

En moins de dix minutes, je me trouvai faire partie du groupe des hommes valides. Ce qu'il advint des autres, femmes, enfants, vieillards, il nous fut impossible alors de le savoir : la nuit les engloutit, purement et simplement. Aujourd'hui pourtant, nous savons que ce tri rapide et sommaire avait servi à juger si nous étions capables ou non de travailler utilement pour le Reich ; nous savons que les camps de Buna-Monowitz et de Birkenau n'accueillirent respectivement que quatre-vingt-seize hommes et vingt-neuf femmes de notre convoi et que, deux jours plus tard, il ne restait de tous les autres — plus de cinq cents — aucun survivant. [...]

Ainsi disparurent en un instant, par traîtrise, nos femmes, nos parents, nos enfants. [...] À leur place surgirent alors, dans la lumière des lanternes, deux groupes d'étranges individus. Ils avançaient en rang par trois, d'un pas curieusement empêtré, la tête basse et les bras raides. Ils étaient coiffés d'un drôle de calot et vêtus d'une espèce de chemise rayée qu'on devinait crasseuse et déchirée en dépit de l'obscurité et de la distance. Ils décrivirent un large cercle de manière à ne pas trop s'approcher, et se mirent en silence à s'activer autour de nos bagages, faisant le va-et-vient entre le quai et les wagons vides. Nous nous regardions sans souffler mot. Tout nous semblait incompréhensible et fou, mais une chose était claire : c'était là la métamorphose qui nous attendait. Demain, nous aussi nous serions comme eux. »

         Primo Levi, Si c’est un homme, © Éditions Julliard, 1987 ; Turin, 1947 pour la première édition, en italien.

L’auteur est Italien, de famille juive, ingénieur chimiste, déporté à Auschwitz en 1944-1945. Écrivain, il a publié plusieurs ouvrages, dont ce récit autobiographique. Il s’est suicidé ou est mort accidentellement en 1987, le doute demeure sur les circonstances de sa mort.

 

Questions :

Toutes les réponses doivent être rédigées. Vous vous appuierez d’abord sur des informations tirées du texte.

1) Qui fait le tri à l’arrivée des déportés ?

2) Sur quelle autre population s’appuient les gardes pour faire fonctionner le camp ?

3) Quels critères sont utilisés pour faire le tri des déportés qui arrivent dans le camp ?

4) Expliquez le passage suivant : « Tout nous semblait incompréhensible et fou, mais une chose était claire : c'était là la métamorphose qui nous attendait. Demain, nous aussi nous serions comme eux. »

5) À partir d’informations tirées du texte et de vos connaissances, expliquez ce que deviennent les deux catégories de déportés après le tri ?

 

© Histege – A. Sadki  mars 2020

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La laïcité à l'école

24 Novembre 2019, 18:53pm

Publié par histege

LA LAÏCITÉ À L’ÉCOLE

 

I/ Travail sur document 1 : la Charte de la laïcité à l’école (extraits) :

Article 3 : « La laïcité garantit la liberté de conscience à tous. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Elle permet la libre expression de ses convictions, dans le respect de celles d’autrui et dans les limites de l’ordre public. »

Article 6 : « La laïcité de l’École offre aux élèves les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l’apprentissage de la citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression qui les empêcheraient de faire leur propre choix. »

Article 9 : « La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre. »

Article 11 : « Les personnels ont un devoir de stricte neutralité : ils ne doivent pas manifester leurs convictions politiques ou religieuses dans l’exercice de leurs fonctions. »

Article 12 : « Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves l’ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde ainsi qu’à l’étendue et à la précision des savoirs, aucun sujet n’est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique. Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme. »

Article 14 : « Dans tous les établissements scolaires publics, les règles de vie des différents espaces, précisées dans le règlement intérieur, sont respectueuses de la laïcité. Le port de signes ou tenues par lesquelles les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. »

Questions

1) Peut-on obliger un enfant à croire ou à ne pas croire ? Justifie ta réponse. (2 points)

2) Comment doit se comporter un enseignant par rapport à laïcité ? Quels articles en parle ? (2 points)

3) Un enfant, des parents, un groupe social ou religieux peut-il imposer un sujet d’étude à un professeur ou interdire d’assister à un cours particulier ? Quel article répond à cette question ? (2 points)

4) Que veut dire la phrase suivante qui s’applique à l’école : « Le port de signes ou tenues par lesquelles les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. » (2 points).

 

II/ Travail sur document 2 : la laïcité dans les bâtiments publics ; l’exemple des crèches de Noël

 

« Le 9 novembre 2016, le Conseil d’État (tribunal suprême pour les questions administratives et publiques) a rendu une décision sur la légalité (respect des lois) des installations temporaires de crèches de Noël dans les bâtiments publics (mairies, etc.) eu égard au principe de laïcité.

Le Conseil décide que :

- au nom de la neutralité des personnes publiques à l’égard des cultes, l’installation de signes ou d’emblèmes qui manifestent la reconnaissance d’un culte ou marquent une préférence religieuse est interdite ;

- les crèches de Noël peuvent cependant avoir plusieurs significations et elles ne présentent pas toujours un caractère religieux (traditions locales pour les fêtes de fin d’année, etc.).

En conséquence, le Conseil d’État juge que l’installation d’une crèche par une collectivité publique dans un bâtiment public est possible quand la crèche présente un caractère culturel, artistique ou festif. En revanche, elle est interdite si elle exprime la reconnaissance d’un culte ou marque une préférence religieuse.

Pour déterminer le caractère culturel ou festif, le Conseil d’État tient compte du contexte et des conditions particulières de l’installation, de l’existence ou pas de traditions locales et du lieu de l’installation. Ainsi, dans un bâtiment public comme une mairie, l’installation d’une crèche par une personne publique n’est en principe pas conforme au principe de neutralité, sauf si des circonstances particulières permettent de lui reconnaître un caractère culturel, artistique ou festif. Sur le fondement de ce principe, le Conseil a jugé illégale l’installation d’une crèche dans l’Hôtel de ville (mairie) de Melun car elle ne résultait d’aucun usage local et qu’elle n’avait aucun caractère artistique ou festif. »

D’après http://www.vie-publique.fr/focus/laicite-creches-noel-decision-du-conseil-etat.html, 10 novembre 2016.

 

  1. À partir du 9 novembre 2016, à quelles conditions l’installation d’une crèche de Noël est-elle interdite dans les bâtiments publics ? (2 p)
  2. De même, à quelles conditions cette installation est-elle désormais possible dans les bâtiments publics ? (2 p)
  3. Expression libre : penses-tu qu’on peut admettre l’installation d’une crèche de Noël, par exemple dans une mairie ? Rédige, développe et justifie ta réponse, par exemple en présentant des arguments pour et/ou contre. (3 p)
  4. Penses-tu qu’une telle installation respecte les principes de la laïcité définie par la loi de 1905. Justifie votre réponse. (3 p)

 

III/ Explique si, selon toi, la laïcité permet de mieux vivre ensemble en France ou pas. Pourquoi ? (2 p)

 

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Photos de la manifestation du 6 juin 2019 contre l'expulsion des enfants et des parents Moukhlis

5 Juin 2019, 21:51pm

Publié par histege

Maëlle - Luna - Sabrina - Zakaria - Cléa in the foreground

 

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Article de Solène Vignali, Le Dauphiné, sur la manifestation contre l'expulsion de la famille Moukhlis

5 Juin 2019, 16:48pm

Publié par Aziz Sadki - histege

Article de Solène Vignali publié dans le Le Dauphiné du mercredi 5 juin 2019, sur la manifestation contre l'expulsion de la famille Moukhlis tenue à Saint-Paul-Trois-Châteaux le 6 juin 2019

Le combat (pas au sens polémologique) continue !

 

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La liberté de circuler face aux gens d'armes, aux barbelés, aux ghettos, aux représailles économiques

1 Juin 2019, 23:26pm

Publié par histege

La liberté de circuler face aux gens d'armes, aux barbelés, aux ghettos, aux représailles économiques. Donald Trump lance un ultimatum au Mexique : bloquer l'immigration clandestine d'ici le 10 juin 2019 sous peine de surtaxer les exportations mexicaines vers le Mexique.

Ce qu'il faut réellement observer : ce n'est pas vraiment une question de migration, mais l'occasion d'exprimer un protectionnisme économique, national et brutal, quand dans l'autre sens un libéralisme économique tout aussi brutal est imposé aux autres États pour qu'ils ouvrent totalement leurs frontières en supprimant les taxes douanières. Double volet d'une même politique de force : protectionnisme domestique et libéralisme à usage externe.

 

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La liberté de circuler face aux gens d'armes, aux barbelés, aux ghettos, aux représailles économiques

1 Juin 2019, 23:26pm

Publié par histege

 

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La liberté de circuler face aux gens d'armes, aux barbelés, aux ghettos, aux représailles économiques

1 Juin 2019, 23:26pm

Publié par histege

 

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Texte de la première pétition contre l'expulsion de la famille Moukhlis - 24 juin 2019

31 Mai 2019, 13:35pm

Publié par histege

Texte de la première pétition contre l’expulsion de la famille Moukhlis - 24 juin 2018

NON À L'EXPULSION DE LA FAMILLE DE SABRINA ET ZAKARIA MOUKHLIS !

 

contact : epsilon-alpha@orange.fr

 

Les membres de la famille MOUKHLIS sont actuellement menacés d’arrestation, d’emprisonnement et d'expulsion par décisions non suspensives de Monsieur le Préfet de la Drôme en date du 29 mai 2018. Le délai d’un mois prend fin le 29 juin. La famille fait appel. Mais, l’exécution de l’ordre d’expulsion peut intervenir à tout moment. Ami lecteur, le temps presse, nous vous appelons à signer et à relayer la pétition qui suit.

 

Objet : expulsion de la famille Moukhlis du territoire français le 29 juin 2018

 

            Sabrina et Zakaria MOUKHLIS sont actuellement scolarisés à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme, France). Sabrina, élève de 6e qui passe en 5e, née en 2006, est scolarisée au collège Jean Perrin : c'est une élève modèle à tous les points de vue. Elle est sérieuse, travailleuse, appliquée, impliquée, appréciée par tous, de ses camarades comme de ses enseignants. Elle a de très bons résultats scolaires et a obtenu les félicitations du conseil de classe à chacun des trois trimestres de l’année 2017-2018 et pourtant elle n'est en France que depuis 2015 ! Né en 2010, son frère Zakaria passe en classe de CE2 dans l’école du Resseguin et est parfaitement en accord avec les attentes scolaires et les exigences de la vie en commun ; sa socialisation montre déjà des éléments prometteurs. Tous deux d’origine marocaine par leurs parents, ils n’ont pourtant pas vécu au Maroc. Les parents, mariés, se sont installés en 2005 en Italie. C’est dans ce pays que les deux enfants sont nés. Ils n’ont donc pas connu d’autre horizon que l’Union Européenne. Le français est leur langue principale, langue véhiculaire et de construction de soi. L’ordre d’expulsion les expose aux malheurs et aux dangers de la rupture du parcours scolaire et du déracinement social. Ces deux enfants ne conçoivent pas de quitter la France, ni leurs amis et d’émigrer de manière forcée au Maroc. Leurs parents y seraient soumis à des difficultés plus grandes d’accès à l’emploi et au bien-être. Sabrina et Zakaria y seraient en proie aux difficultés de scolarisation – les enfants ne sont malheureusement pas tous scolarisés au Maroc – et au retard incontestable dans l’acquisition de l’arabe scolaire. Leur expulsion vers l’Italie, qui leur avait délivré en 2010 un permis de séjour « longue durée-CE illimité » n’offre plus de garanties étant donnée l’inflexion politique majeure décidée par le nouveau gouvernement italien à l’égard des ressortissants étrangers.

 

La famille MOUKHLIS montre tous les signes de l’adhésion volontaire constitutive de la République française. Depuis qu'elle est en France, la famille s'est très bien intégrée. Le père s’exprime parfaitement en français. La mère a obtenu le diplôme de DELF (Diplôme d’études en langue française) en avril 2018, ce qui ne peut mieux prouver sa volonté d’intégration. Elle parle le français de manière satisfaisante malgré sa modestie. Les parents s'impliquent dans la scolarité de leurs enfants : ils sont présents aux réunions, participent aux activités proposées par les enseignants, suivent et aident leurs enfants. La famille est remarquablement intégrée dans la vie de la commune de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Les témoignages qui affluent de toute part, en premier lieu du voisinage, l’attestent.

 

            Monsieur le Préfet vous avez fondé vos ordres d’expulsion au motif que la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi, Unité territoriale de la Drôme a émis deux avis défavorables en raison de l’impossibilité de « procéder à aucune vérification concernant la réalité et la stabilité de l’emploi » du père ; l’employeur n’ayant pas fourni les documents nécessaires et n’ayant pas répondu aux sollicitations de l’Inspecteur du travail en charge du dossier. En réalité, Monsieur MOUKHLIS a travaillé dans la maçonnerie et travaille encore, comme ouvrier agricole, en CDI depuis septembre 2017. Les bulletins de salaire le prouvent et l’entrepreneur vient de délivrer une attestation d’emploi qui couvre aussi la courte période qui faisait discussion, liée uniquement à la complexité des accords de sous-traitance légale entre entreprises. La relative « incertitude » administrative ou plutôt le « flou » statutaire de l’employé ne peuvent être imputés à lui seul. La charge de la preuve relève également de l’employeur. Ce dernier ne compte d’ailleurs pas se séparer de son employé et appuie fortement son droit au séjour régulier en France. Vous avez considéré, Monsieur le Préfet, la famille comme étant sans ressource propre et comme ne jouissant d’aucune insertion socio-professionnelle dans la société française, ce qui n’est pas le cas. Les bulletins de salaire, avec les cotisations légales afférentes font foi, du reste, de sa contribution à la production de richesse du pays et au pacte républicain, y compris à la solidarité républicaine et à la Sécurité Sociale, patrimoine de tous.

 

            Les communautés éducatives de l’école primaire du Resseguin et du collège Jean Perrin de Saint-Paul-Trois-Châteaux, les parents d’élèves, les élèves, l’UNICEF, l’ASTI de Montélimar, RESF et nous tous, citoyen.ne.s, femmes et hommes de bonne volonté, pétitionnaires, faisons appel à vous Monsieur le Préfet, représentant départemental de l’État républicain, de ses principes, de ses valeurs et de ses lois.

 

            En considération de la situation de la famille MOUKHLIS,

En considération des bases fondamentales de la société française qui reposent sur les principes de la Révolution française, fondatrice des droits de l’homme et du citoyen et de la République française,

En considération du Conseil National de la Résistance et du GPRF qui ont refondé la République française,

En considération de la contribution des étrangers et, en particulier, des Tirailleurs marocains alors « sujets français » à la Libération de la France dont beaucoup peuplent les cimetières de la République ou portent encore dans leur chair et leur psyché les stigmates de la lutte pour la liberté,

En considération de la contribution majeure de l’État républicain et de personnalités françaises éminentes à la conception et à l’adoption des droits fondamentaux de l’enfant, de la femme et de l’homme (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Convention européenne des droits de l’homme, Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, Convention internationale des droits de l’enfant, Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne…),

En considération du Préambule de la Constitution de la IVe République, de la Constitution de la Ve République et des lois de la République, qui ne peuvent être citées ici dans leur intégralité,

Étant bien compris que la République française reconnaît, applique et défend, parmi ces droits, le droit supérieur de l’enfant, le droit universel à l’éducation et à la scolarisation, le droit aux enfants de vivre avec leurs parents et à ceux-ci le droit de vivre dans la sécurité et la dignité, le droit au travail, dans le respect des lois et du contrat social et politique républicain,

En considération, en somme, du lien indissociable et indissoluble entre République et droits de l’enfant, de la femme et de l’homme,

            Monsieur le Préfet, veuillez abroger les Obligations de quitter le territoire français que vous avez prononcées, reconsidérer avec discernement et faveur la requête de la famille de Sabrina et Zakaria MOUKHLIS en accordant à ses quatre membres un titre de séjour pérenne, digne des valeurs de la plus haute France et pour que la République puisse demeurer au présent et à l’avenir un pari réussi !

            Nous appelons toutes celles et tous ceux qui sont épris.es de justice et d’humanité et sont sensibles à la défense des droits à se mobiliser, à commencer par signer et diffuser la présente pétition !

 

contact : epsilon-alpha@orange.fr

 

Suivent les premiers signataires :

- V. DRAGON-GORENFLOT, professeure de lettres classiques, collège Jean-Perrin

- Aziz SADKI, historien, professeur d’histoire-géographie, collège Jean Perrin

- M. LEGENDRE, professeur de mathématiques, collège Jean Perrin

- M. PORTALIER, professeure des écoles, école du Resseguin

- S. LARUE, professeure des écoles, école du Resseguin

- C. PORTALIER, ancien membre du conseil d’administration du collège Jean Perrin, parent d’élève FCPE

- C. LABARIAS-LAMIER, professeure de lettres modernes, collège Jean Perrin

- M. MIRANDA, conseil principal d’éducation, collège Jean Perrin

- N. LEMAÎTRE, professeure d’éducation physique et sportive, collège Jean Perrin

- P. GARNIER, professeur d’éducation physique et sportive, collège Jean Perrin

- M. GIBERT, professeure d’arts plastiques, collège Jean Perrin

- M. DIAZ-AMAT, professeure d’espagnol, collège Jean Perrin

- St. DINTINGER, professeure de lettres, collège Jean Perrin

- F. MARTIN, professeure de Sciences de la Vie et de la Terre, collège Jean Perrin

- T. SIMONNOT, professeur de technologie, collège Jean Perrin

- L. FERNANDEZ, professeur d’espagnol, collège Jean Perrin

- A. GARNIER, professeure d’éducation physique et sportive, collège Jean Perrin

- P. DESCHAMPS, professeure de Sciences de la Vie et de la Terre, collège Jean Perrin

 

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Article du journal La Tribune du 30 mai 2019 sur la menace d'expulsion de la famille de Sabrina

31 Mai 2019, 12:54pm

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Voici l'article de Sandrine Di Prima paru dans le journal La Tribune du jeudi 30 mai 2019 et qui relate la menace d'expulsion qui pèse sur la famille de Sabrina.

 

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Article du journal Le Dauphiné du 31 mai 2019 sur la menace d'expulsion de la famille de Sabrina

31 Mai 2019, 12:43pm

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Voici l'article de Franck Prévot paru dans le journal Le Dauphiné, du vendredi 31 mai 2019, relate la menace d'expulsion de la famille de Sabrina.

 

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Pétition urgence - contre l'expulsion de deux élèves et de leurs parents

31 Mai 2019, 12:15pm

Publié par histege

Sauvez Sabrina, son frère et ses parents de l'expulsion !
 
 

SIGNEZ LA PÉTITION

Sabrina, 12 ans, son frère Zakaria, 8 ans, nés en Italie et respectivement élèves au collège Jean Perrin et à l'école Le Resseguin, leurs parents, originaires du Maroc, tous domiciliés à Saint-Paul-Trois-Châteaux, ont le regret de vous annoncer qu’ils sont visés par une OQT (obligation de quitter le territoire français) depuis le 6 mai 2019. À compter de ce 6 juin, le préfet de la Drôme est à même d’expulser la famille.

Il est inadmissible au pays des Droits de l’Homme d’expulser des familles insérées socialement et des enfants scolarisés.

Nous demandons l’annulation de cet arrêté d’expulsion et la régularisation de la situation de cette famille.

Nous comptons sur votre soutien.

Merci de signer cette pétition et de la diffuser.

De 2005 à 2015, les parents séjournent en Italie, titulaires dans ce pays d’un titre de séjour « longue durée – CE illimité ». En France, malgré des demandes répétées de la famille et malgré « l’exercice de diverses activités professionnelles par M. M… depuis 2015 ainsi que l’apprentissage du français par le couple », Monsieur le Préfet de la Drôme refuse de régulariser leur situation. Dernièrement, le renouvellement du récépissé de la demande de carte de séjour le 7 mars 2019 fait l'effet d'un « coup de grâce » en retirant l’autorisation de travailler au père, le privant de son emploi en CDI, laissant la famille entièrement sans ressources. Décision annonciatrice du « refus de séjour et de l’obligation de quitter le territoire français » du 6 mai 2019.

L’ordre d’expulsion expose les enfants aux malheurs et aux dangers de la rupture du parcours scolaire et du déracinement social. Sabrina et son frère n’ont pas connu d’horizon autre que l’Union Européenne et ne conçoivent pas de vivre ailleurs qu'en France, séparés de leurs amis. Ceux-ci et leurs camarades d’école ne conçoivent pas non plus de les voir arracher à leur sociabilité et rejetés dans un exil incompréhensible et injustifié. Pas même au Maroc, pays d’origine des parents, qu'ils ne connaissent pas et qui deviendrait pour eux un lieu d’émigration contrainte. Nourris d’italien, puis adonnés tout entiers à l’acquisition du français, devront-ils remettre une troisième fois l’ouvrage sur le métier ? Voudrait-on briser leur parcours scolaire et leur parcours de vie que l’on ne s’y prendrait pas mieux ! Sabrina, par exemple, maîtrise le français, mieux que toute autre langue. Comment recommencer à partir de l'italien ou avec des bribes d'un arabe maternel, dialectal et parlé, suivre un arabe scolaire au Maroc, arabe littéraire de surcroît, qu’elle n'a jamais appris et qui tout compte fait sont presque autant éloignés que le français et le latin aujourd’hui ? Ses professeurs soulignent par des félicitations répétées et unanimes un parcours qui suscite l'étonnement, sinon l'admiration. Dans son cas, le français n’est pas seulement la langue véhiculaire, il est devenu la langue de construction de soi et de socialisation.

Les enfants ne peuvent être les jouets d'intérêts qui les dépassent, tiraillés entre ceux des adultes et ceux des États qui les surplombent. Ils ne peuvent être comptables de décisions qu'ils n'ont pas prises. Le droit supérieur de l'enfant est clair ici : Sabrina et son frère veulent continuer de vivre en France, y poursuivre leur scolarité, au milieu des leurs.

Les enfants ont droit comme leurs parents au respect de l'unité familiale. Les parents sont remarquables d’abnégation au travail pour le père et de persévérance dans l'éducation des enfants, l'implication dans la vie scolaire et le tissu social pour la mère (à qui on refuse l’autorisation de travailler). Ils veulent vivre, travailler, contribuer et s'épanouir en France, dans la dignité. Pour l'heure, aucune contradiction de principe ne peut être relevée à leur sujet, qui serait attentatoire aux lois, aux principes et aux valeurs de la République.

La République est un pari, fondé sur l'adhésion volontaire, une chance qui se nourrit de l’humanité et de l’engagement authentiquement républicain de ses membres, et toujours de la liberté, de l'égalité, de la fraternité et de la justice. Faisons à l'école et dans toute la République le pari du meilleur pour tous. Monsieur le Préfet, faites aussi que la République soit toujours la plus haute France.

En considération de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, de la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales, de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, de la Convention internationale des droits de l’enfant, de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne…

En considération du Programme du Conseil National de la Résistance, du Préambule de la Constitution de la IVe République, de la Constitution de la Ve République et des lois de la République, qui ne peuvent être citées ici dans leur intégralité,

En considération du pouvoir discrétionnaire qui vous est conféré par l’État républicain, assorti d’une marge étendue d'appréciation et de décision,

Étant bien compris que la République française reconnaît, applique et défend, parmi l'ensemble des droits, le droit supérieur de l’enfant, le droit universel à l’éducation et à la scolarisation, le droit aux enfants de vivre avec leurs parents et à ceux-ci le droit de vivre dans la sécurité et la dignité, le droit au travail, dans le respect des lois et du contrat social et politique républicain,

Veuillez, Monsieur le Préfet, reconsidérer avec discernement et faveur la demande instante de cette famille.

Accordez à Madame et à Monsieur M… un titre de séjour régulier et pérenne, assorti de l’autorisation de travailler et permettez à Sabrina et à Zakaria de poursuivre une scolarité sereine et de construire un parcours de réussite

Nous voulons croire que cela n’est pas hors de portée de la République française, dont vous êtes le représentant départemental.

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J'ai besoin de vous

30 Mai 2019, 23:16pm

Publié par histege

CETTE FOIS C'EST MOI QUI AI BESOIN DE VOUS !

Le préfet de la Drôme a pris un arrêté le 5 mai 2019 refusant d'accorder un titre de séjour à la famille Moukhlis et l'obligeant à quitter le territoire français dans un délai de 30 jours. 

Sabrina est mon élève, en classe de 5e 1, dont je suis en plus le professeur principal. Elle est remarquable et, même si elle ne l'était pas, je vous demande de l'aider. 

Le compte à rebours est lancé : la date butoir est le jeudi 6 juin 2019.

Je vous prie de signer la pétition ci-dessous.

- site instagram pour Sabrina tenu par ses camarades de classe : sabrina._51

- pétition en ligne http://chng.it/5nfsd7vVSy

- manifestation de soutien mardi 4 juin à 16h30 sur le "plateau sportif" près du collège Jean Perrin, avenue Charles Gounod, 26130 SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX 

informations sur la manifestation - localisation

NE LAISSONS PAS EXPULSER L'HUMANITÉ QUI EST EN NOUS

NOT IN OUR NAME

sculpture de Bruno Catalano

 

Dans leur bagage, il n'y a plus que de l'amertume. On espère qu'ils n'y ont pas pris une part de votre haine, car c'est une mauvaise graine jetée dans l'avenir.

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LES ELEVES DE 5e1 S'OPPOSENT A L'EXPULSION DE LEUR CAMARADE

30 Mai 2019, 22:57pm

Publié par histege

LES ÉLÈVES DE 5e1 S'OPPOSENT A L'EXPULSION DE LEUR CAMARADE SABRINA

Collège Jean Perrin, Saint-Paul-Trois-Châteaux

La classe de 5e1 se mobilise par tous les moyens pour aider leur camarade Sabrina, son frère Zakaria et leurs parents.

solidarité des élèves de la classe de 5e contre l'expulsion de leur camarade - belle exemple de mobilisation citoyenne et humanitaire
logo pour Sabrina réalisé par des camarades de sa classe - 5e 1

Nous refusons leur expulsion. Nous avons besoin de votre soutien, cliquez ici SVP pour connaître la situation, donner votre réaction et contribuer :

- site instagram pour Sabrina : sabrina._51

- pétition en ligne http://chng.it/5nfsd7vVSy

- manifestation de soutien mardi 4 juin à 16h30 sur le "plateau sportif" près du collège Jean Perrin, avenue Charles Gounod, 26130 SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX 

informations sur la manifestation - localisation

 

 

 

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Urgence : sauvez Sabrina (5e), Zakaria (CE2) et leurs parents de l'expulsion !

30 Mai 2019, 22:12pm

Publié par histege

Urgence -> SAUVEZ SABRINA (5e), ZAKARIA (CE2) ET LEURS PARENTS DE L'EXPULSION !

SIGNEZ LA PÉTITION ICI

http://chng.it/CBm4fqcdwS

 

Et rejoignez-nous pour la 

manifestation de soutien sur le plateau sportif, près du collège Jean Perrin 

mardi 4 juin à 16h30, à Saint-Paul-Trois-Châteaux

avenue Charles Gounaud - Chemin des Fayettes, 26130

 

- objectif : garder avec nous la famille, obtenir un titre de séjour régulier aux parents par le préfet de la Drôme, permettre aux enfants de poursuivre leur scolarité et leur parcours de réussite

- on se tiendra tous main dans la main : enfants, parents, enseignants et tous ceux, enfants, femmes et hommes de bonne volonté sensibles à cette cause

- la sécurité des enfants est la priorité : parents accompagnez vos enfants ; le plateau sportif est un lieu fermé, propice à l'encadrement de la manifestation

- calme et détermination, imagination (slogans, banderoles, affiches, tracts, chants, sit-in, fanions, foulards colorés...) et refus des outrances dans les mots d'ordres

- parions sur les intelligences individuelles et l'intelligence collective pour obtenir gain de cause

- N'expulsons pas l'humanité qui est en nous.

 

 

Venez nombreux. Diffusez l'information à vos proches.

 

 

 

Le Comité de Soutien à Sabrina et sa famille

École du Resseguin et collège Jean Perrin

Saint-Paul-Trois-Châteaux


 Aziz SADKI

- prof. d'histoire-géographie et enseignement moral et civique

- historien

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EUROREGIONS - L'EXEMPLE DES PYRENEES, classe de 3e, géographie

28 Juin 2018, 11:16am

Publié par histege

EURORÉGIONS ET INTÉGRATION EUROPÉENNE :

VERS UNE RÉGION TRANSFRONTALIÈRE ?

L’EXEMPLE DES PYRÉNÉES

source : mission opérationnelle transfrontalière, mars 2018, extrait

source : mission opérationnelle transfrontalière, 2016

La chaîne de montagne des Pyrénées sert de barrière naturelle et de frontière entre la France et l’Espagne. Espace montagnard plutôt pauvre, malgré le dynamisme des régions de piémont (Catalogne, Pays Basque, Occitanie…), les échanges sont importants, mais freinés et se concentrent dans deux zones (d’étranglement et) de passage à l’Est et à l’Ouest des Pyrénées. À l’Ouest, il y a une succession de villes moyennes situées en France (Bayonne, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz) et en Espagne (Hendaye, San Sebastian). Les populations  basque et catalane, notamment, sont coupées en deux par les frontières nationales (revendications d’indépendance et d’unification des Basques ou des Catalans).

Les différents acteurs (régions, États frontaliers et UE…) veulent développer la coopération transfrontalière en dynamisant les espaces frontaliers et en organisation des Eurorégions. Exemple : le projet « Eurocité express » repose sur la création d’un train cadencé le long du littoral, réunissant les petites cités, pour en faire un ruban littoral urbain gommant la frontière, accélérant les échanges et le développement des deux régions-frontières. La France, l’Espagne, le Portugal et l’UE financent cet aménagement : cela renforce le corridor atlantique entre l’Europe du Nord-Ouest et l’Europe du Sud-Ouest. L’objectif est aussi de mutualiser des équipements (ex : création d’un hôpital transfrontalier en Cerdagne, pour les besoins de santé des populations des deux versants des Pyrénées) et de favoriser la préservation des paysages, de la faune et de la flore (parc national transfrontalier).

Plus généralement, il s’agit de renforcer la coopération territoriale européenne (CTE), de part et d’autres des frontières. Pourquoi ? Pour améliorer la qualité de vie des citoyens de l’UE et renforcer leur sentiment d’appartenir à la citoyenneté de l’UE. Comment ? En recherchant des solutions communes par-delà les frontières et en créant des partenariats entre acteurs publics et privés de plusieurs pays (aménagements communs, partage de services, élargissement des marchés de consommation, changement d’échelle de l’action). L’UE se donne 5 grands objectifs par son projet « Europe 2020 » en favorisant : la lutte contre le chômage ; la préservation de l’environnement (diminution des gaz à effet de serre, priorité aux énergies renouvelables, augmentation de l’efficacité énergétique) ; l’éducation (lutte contre le décrochage scolaire, augmentation du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur) ; la lutte contre la pauvreté.

Le but est de renforcer les liens transfrontaliers, de diminuer le caractère marginal de certains d’entre eux (espaces montagnards…), de renforcer les espaces frontaliers déjà dynamiques, d’ancrer plus profondément le sentiment supranational lié à la citoyenneté de l’UE.

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