La violence de masse lors de la Première Guerre Mondiale
LA VIOLENCE DE MASSE
LORS DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
proposition de correction : sujet de paragraphe argumenté, 3e
La Première Guerre Mondiale, 1914-1918, est marquée par la violence de masse, qui touche avant tout les soldats, mais n’épargne pas les civils.
La violence de masse se caractérise par la mort au combat de soldats en très grand nombre et par des massacres de civils. Elle s’explique parce qu’il s’agit d’une guerre totale, qui mobilise tous les moyens et toutes les catégories de la population. Le nationalisme et l’impérialisme travaillent fortement les esprits, décuplant le degré de cette violence. Les États, surarmés, prennent le contrôle de l’économie et de la société et les orientent exclusivement pour la guerre. Les plus grandes puissances industrielles sont engagées : la grande guerre industrielle est marquée par la production d’armements en masse. La recherche scientifique et les innovations technologiques s’accélèrent et rendent les armes massivement meurtrières : l’artillerie vient en premier et emploie des centaines de millions d’obus. De nouvelles armes font leur apparition, comme les avions, les tanks, les sous-marins, les lance-flammes ou les gaz (début de la guerre chimique), portant partout la guerre (terre, air, mer).
C’est pour cette raison que la violence de masse concerne avant tout les soldats. Des millions de soldats sont mobilisés, des nationaux et des coloniaux. Les guerres de mouvement, quoique plus courtes, sont aussi meurtrières que la longue guerre de position. Les généraux utilisent les hommes sans compter, croyant bénéficier de réserves inépuisables. Les fronts ne progressent plus et les armées s’enterrent dans des tranchées. Les combats sont quotidiens, marqués par le pilonnage intensif par l’artillerie, les assauts répétés et l’usage des gaz. Des batailles gigantesques ne débouchent le plus souvent sur aucun résultat militaire. Ainsi est-il de Tannenberg, d’Ypres, des Dardanelles, de Verdun, de la Somme, du Chemin des Dames, de Caporetto etc. Verdun totalise plus 300 000 soldats tués et plus de 400 000 blessés rien que pour 1916. La même année, la Somme est encore plus meurtrière. Le soldat vit l’enfer dans des paysages lunaires. La brutalisation des formes de la guerre fait qu’il devient une « machine à tuer » et que la mort est son seul horizon. La surmortalité est effroyable : le « poilu » devient une « chair à canon ». Les disparus, les blessés, les mutilés et les « gueules cassées » se comptent par dizaines de millions.
Si les civils sont moins touchés, ils ne sont pas épargnés par les effets de la guerre, à l’arrière. Dans les zones de combats, les morts sont nombreux, par suite des combats eux-mêmes, des destructions, de la pénurie, des persécutions et des massacres. La guerre atteint une forme extrême dans le cas du génocide des Arméniens, décidé par le gouvernement turc à partir de 1915. L’extermination des Arméniens est systématique et n’épargne ni les hommes, ni les femmes, ni les vieillards, ni les enfants. Nombreux sont ceux qui sont tués lors des arrestations et des rafles. Un grand nombre meurt par suite de déportation, lors des marches forcées et surtout dans les lieux de massacre. Les survivants sont regroupés dans des camps de concentration dans le désert syrien. Une minorité a été épargnée ou a pu s’échapper en passant en Europe et surtout en Russie. On estime à 1.2 million le nombre d’Arméniens tués sur un total de 1.8 million.
La Première Guerre Mondiale a fait 10 millions de morts, sans compter les blessés, en grande partie des soldats. Les Arméniens ont été les victimes du premier génocide. La guerre porte en germe les violences futures, avec la montée du fascisme et la Deuxième Guerre Mondiale, qui va s’avérer plus meurtrière, frappant de manière plus massive les civils.