La vie sociale en France - 3e - 2015
LA VIE SOCIALE EN FRANCE
La démocratie sociale repose sur l’engagement des citoyens dans des actions individuelles et collectives. C’est la liberté pour des personnes — citoyens et étrangers –, d’agir, de se réunir et de s’associer, qui est reconnue par la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (O.N.U., 1948) et par la Constitution de la Ve République en France (1958). Les citoyens et les étrangers vivant sur le sol français peuvent agir seuls dans tous les domaines de la vie. Mais agir ensemble est souvent plus efficace.
Les associations. La liberté d’association est reconnue en France par la loi du 1er juillet 1901.
Une association est un regroupement de plusieurs personnes qui mettent en commun leurs compétences pour agir ensemble. Elle doit être à but non lucratif (ne pas gagner d’argent), ne pas s’opposer à la République et être signalée à la préfecture ou sous-préfecture, où elle doit déposer ses statuts. Elle repose sur les principes de la solidarité et de l’aide gratuite. La plupart des membres des associations sont des bénévoles, donc non rémunérés. Les plus importantes ont souvent des salariés. Certaines permettent d’employer des personnes, en leur fournissant souvent un emploi rémunéré à temps partiel.
Les associations ont des domaines d’action très variés, par exemple :
- humanitaires et caritatives : défense des droits de l’homme, des minorités, lutte contre la pauvreté, aide à l’enfance... Amnesty International, Médecins sans frontières, Croix Rouge, Restos du Cœur, Secours catholique…
- écologiques et favorable au développement durable : les AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne)
- sportives : clubs etc. - culturelles : théâtre...
- religieuses.
Elles peuvent agir par manifestation, pétition, organisation de débats et de meetings, collecte de fonds… 11 millions de bénévoles agissent dans plus d’un million d’associations. Elles complètent l’action de l’État et suppléent aux déficiences de ce dernier (désengagement financier et social croissant de l’État). Beaucoup d’associations se placent sur le terrain traditionnel des syndicats ou des partis politiques.
Les syndicats. La loi de 1884 accorde la liberté syndicale. Auparavant, la loi de 1864 a accordé le droit de grève (cesser le travail sans rémunération).
En France, la liberté de former un syndicat et de faire parti d’un syndicat est reconnue. Un syndicat est une association professionnelle qui réunit des personnes dans le but de défendre les intérêts de ceux qui travaillent et des chômeurs. Il y en a dans la fonction publique et dans beaucoup d’entreprises privées.
Le pluralisme et la diversité syndicales sont de règle chez les employés alors que les chefs d’entreprise sont regroupés dans un seul syndicat dominant.
Normalement détachés de toute allégeance politique, en réalité ils partagent une coloration politique dominante. Exemples de syndicats :
- d’employés : CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens – plutôt à droite), CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail – désormais gauche, en partie à droite), CGC (Confédération Générale des Cadres – à droite), FO (Force Ouvrière, gauche et en partie à droite), CGT (Confédération Générale des Travailleurs – gauche)
- de patrons : MEDEF (Mouvement des Entreprises de France – très largement à droite).
Les premiers et les seconds négocient entre eux (« dialogue social ») et face à l’État (salaires, droits, conditions de travail, sécurité au travail, retraites…). En cas de désaccord, le recours à la justice, à la manifestation ou à la grève est une possibilité.
La division des syndicats d’employés, la faiblesse du nombre des syndiqués et de leur ressources posent problème. Le syndicalisme français est un des plus faible, ce qui n’est pas le cas dans des pays équivalents. Le recul du syndicalisme est un danger pour la démocratie et la vie sociale. Par contre, le principal syndicat de patrons, le MEDEF bénéficie de la force de l’union et d’un quasi monopole. Ses ressources sont sans commune mesure avec les premiers et son influence sur la vie politique et la société civile sans égal. De même, il pratique à grande échelle le lobbying.
D’ailleurs, sans faire partie de syndicats, les acteurs privés, financiers et économiques, qui agissent dans le cadre du marché, ont une puissance d’intervention considérable dans la vie sociale : la plupart des relais d’opinion, comme les médias, leurs appartiennent.
Conclusion : les associations et les syndicats sont une expression de la démocratie et favorisent son bon fonctionnement et le lien social.