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HISTOIRE GEOGRAPHIE CITOYENNETE

L'Allemagne - géographie - 4e

3 Juin 2009, 11:39am

Publié par histege

L’ALLEMAGNE

 

Chap. 12 p. 220-233

 
Pour une présentation générale de l'Allemagne faite par le gouvernement allemand, n'hésitez pas à consulter le site suivant qui est très bien fait :
http://www.tatsachen-ueber-deutschland.de/index.php?L=2 
En particulier, la partie économique :
 
http://www.tatsachen-ueber-deutschland.de/fr/leconomie.html

I. UN ÉTAT A GEOMETRIE VARIABLE



 
    En 1789, l’Allemagne n’existe pas. Il y a au contraire un grand nombre d’États, qui ont une langue et une culture communes (des « Allemagne »), regroupés dans un ensemble appelé Saint-Empire romain germanique.
   Les conquêtes napoléoniennes, avec la création de la Confédération du Rhin et la dissolution du Saint-Empire romain germanique en 1806 contribuent à la formation du sentiment national allemand.




La Prusse poursuit sa montée en puissance, commencée au XVIIe siècle, et regroupe progressivement tous les États allemands sous sa direction :

     - victoires de Waterloo en 1815



     - contre l’Empire d’Autriche-Hongrie en 1866


    - et contre la France en 1870


     Le chancelier Otto Von Bismarck joue un rôle essentiel en la matière.
 1871 : l’empire allemand est proclamé à Versailles
 : l’Allemagne est unifiée politiquement dans un seul État.

    La première guerre mondiale se termine par la défaite de l’Allemagne : son territoire est amputé de 13 % et coupé en deux.


    L’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933 entraîne la reprise des territoires perdus et la conquête de pays voisins pour former le Grand Reich (Grande Allemagne), qui atteint son extension maximale en 1942, pendant la Deuxième guerre mondiale.

   En 1945, les vainqueurs amputent fortement le territoire de l’Allemagne et le partagent en quatre zones d’occupation. Les deux grands vainqueurs, Soviétiques et Américains, se divisent rapidement : c’est le début de la guerre froide, qui s’exerce principalement en Allemagne. En 1949, Américains, Britanniques et Français fusionnent leurs zones d’occupation pour former un nouvel État, la République fédérale d’Allemagne (RFA). L’URSS riposte en transformant sa zone en République démocratique allemande (RDA). La partition de l’Allemagne en deux États s’aggrave avec la construction en 1961 d'un mur autour de Berlin-Ouest, pour empêcher le départ massif des Allemands de l’Est, un mur bientôt élargi à l’Europe, sous la forme du « rideau de fer ».



 

Le 9 novembre 1989, une manifestation spontanée de Berlinois de l’Est ouvre le mur ; le mouvement ne s’interrompra pas : la frontière est ouverte entre les deux États. L’année suivante, l’Allemagne se réunifie ; en réalité, la RFA absorbe la RDA. Berlin redevient la capitale de toute l’Allemagne en 2000.

 

La République fédérale allemande est aujourd’hui une fédération (Bund) qui rassemble 16 États, appelés Länder. Le pouvoir est partagé entre :

- l’État fédéral, exercé par un chancelier (chef du gouvernement) et deux assemblées, le Bundestag surtout et le Bundesrat

- chaque Land, dirigé par un gouvernement et une assemblée, le Landtag.

  

 

http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_2003/fiches/mallaisy/img13.html




II. AU CŒUR DE LA MEGALOPOLE EUROPENNE

L’Allemagne se trouve au cœur de la mégalopole européenne : pays le plus peuplé d’Europe (hors Russie) avec 82 millions d’habitants pour une superficie de 357 000 km2 seulement. La densité est élevée : 230 hab/km2 (deux fois celle de la France).

 

Les zones les moins peuplées correspondent à la plaine du Nord, au Centre et au Sud-Est (plateaux et bordure montagneuse). Pourquoi ? Dans le passé, ces régions étaient moins favorables à l’agriculture (ex : terres lourdes et froides du Nord).

 

Les zones les plus denses correspondent :

- surtout à la vallée du Rhin à l’Ouest, avec un prolongement à l’Est sur Hanovre. Le Rhin a toujours été une grande artère de circulation et de commerce, notamment depuis l’époque romaine.

- la Saxe à l’Est.

Pourquoi ? L’exploitation des mines de charbon et de fer et leur transformation par des industries sidérurgiques et métallurgiques à partir du XVIIIe siècle attire les populations des campagnes (exode rural) et entraîne développement de grandes villes industrielles dans des régions comme la Ruhr et la Saxe.

 

Contrairement à la France, l’Allemagne possède un important réseau de grandes villes :

- une dizaine de villes millionnaires, dont aucune ne domine l’ensemble du réseau. Les pôles urbains les plus peuplés et les plus puissants sont par ordre décroissant Berlin, Hambourg, Munich et Francfort.

- plusieurs conurbations : la plus importante est celle de la Ruhr (11 millions d’hab) : Essen, Dortmund, Düsseldorf, Duisbourg et Cologne.

 

Francfort, avec au premier plan le Main, affluent du Rhin et au second plan le Skyline, surnommé "Mainhattan", quartier d'affaires moderne, où dominent les activités financières. Capitale économique et financière de l'Allemagne, elle a également une vocation internationale, comme le montre l'importance de sa bourse et de son aéroport.

 

Proposition de paragraphe argumenté, à partir du dossier sur le sujet : les transformations récentes de Berlin.

 

    Depuis la réunification de l'Allemagne en 1990, Berlin connaît de profondes transformations urbaines dans le but d'en faire une métropole au rayonnement européen et mondial.

 

    Pour arrêter l'exode massif de population de l'Est vers l'Ouest, les Allemands de l'Est construisent un mur en 1961 qui coupe physiquement la ville en deux de manière infranchissable, laissant une zone de no man's land (doc. 1). Deux villes se forment, évoluant concurremment. Depuis 1989, le mur est détruit et le coeur de la ville est soumis à de grands travaux de rénovation (Reichstag, Porte de Brandebourg...) et à des constructions nouvelles (doc. 2 et 3). Pendant la guerre froide, le centre historique, Mitte, est devenu centre de la capitale Berlin-Est pour la RDA. La RFA crée alors un nouveau centre-ville, Europa-Center à Berlin-Ouest. Aujourd'hui, un troisième centre est en construction : le centre administratif fédéral car Berlin est redevenue la capitale de toute l'Allemagne depuis 2000 (plan : doc. 4).

    Ces travaux visent à faire de Berlin une capitale attractive. Eloignée du coeur économique de l'Allemagne (axe rhénan et Francfort), elle développe des liaisons rapides pour corriger cela : autoroutes, TGV, aéroport international, voie d'eau. Mais, proche de la Pologne, elle veut jouer un rôle de commandement au coeur de l'Europe et notamment des marchés de l'Europe de l'Est. De grandes entreprises ont compris ce potentiel et y installent leur siège social : d'abord des Konzern allemands (Mercedes, Volkswagen Siemens), mais aussi des multinationales étrangères (américaines : General Motors et japonaises : Toyota, JVC, Sony, banques) (doc. 6).

    Cependant, les transformations du centre-ville entraîne des problèmes : circulation difficile, pollution, manque de logements, augmentation très forte des loyers. Cela force les classes les plus pauvres, dont les étrangers (Turcs...) à quitter le centre, qui se vide de ses habitants. Il y a gentrification du centre de Berlin : les populations aisées remplacent les populations pauvres et les classes moyennes, obligées de s'installer à la périphérie de la ville. Il y a tertiarisation accrue également : les bureaux et les grandes entreprises  évincent les petites entreprises (doc. 5).

    Berlin, redevenue capitale de toute l’Allemagne, se transforme profondément. Certes, elle entend être la principale métropole de l’Europe médiane, elle se donne également une vocation européenne et mondiale.


L’Allemagne connaît une sorte de « crise démographique », liée à la dénatalité (natalité faible : peu de naissances). Le nombre moyen d’enfants par femme est faible : 1.37 (rq : en dessous de 1.8, la population diminue) et la croissance naturelle est négative : - 2.7.

Conséquences :

o    la population diminue

o    la population vieillit.

 

L’Allemagne compte 9 % de population étrangère (1/3 sont Turcs).

 

III. LA TROISIEME PUISSANCE MONDIALE

 

Proposition de correction sur le sujet p. 224-225

 

L'Allemagne : une puissance européenne et mondiale

 

 

Questions

 

1. Daimler-Benz (doc 5) montre que la réussite économique allemande repose d'abord sur la puissance des konzern, groupes industriels concentrés, diversifiés et implanté dans de nombreux pays. Ensuite, le modèle économique allemand (doc 6) est solide : des banques puissantes, la cogestion (les patrons associent les syndicats à la direction des entreprises) et une monnaie forte. Enfin, l'économie allemande est fortement connectée au reste du monde, comme le montre le port de Rostock (doc 3), ouvert sur la mer Baltique et relié à l'intérieur du pays par des transports rapides.

2. L'industrie allemande est puissante dans la sidérurgie, la chimie (BASF, doc 1 et 3, dont le siège social est à Ludwigshaffen et Bayer), dont les matières plastiques. L'automobile est un des fleurons de l'industrie allemande. Avec ses multinationales Daimler-Chrysler (doc 4 et 5) et Volkswagen (doc 2), elle se place au 1er rang européen et au 3e mondial. L'Allemagne réussit également (doc 4) dans les biens d'équipements (Thyssen-Krupp), la construction électrique et électronique (Siemens).

3. Le modèle allemand connaît aujourd'hui des difficultés  (doc 6) : ralentissement de la croissance économique, montée du chômage et des grèves car la concurrence des autres pays est vive. La France, longtemps loin derrière l'Allemagne, a aujourd'hui rattrapé son retard. Mais, les bases restent solides.

 

Paragraphe argumenté sur le sujet : l'Allemagne est une grande puissance économique

 

        L'Allemagne est une grande puissance économique européenne et mondiale. Sur quoi repose cette puissance ? Quelle est sa situation aujourd'hui ?

 

        La puissance allemande repose d'abord sur la force de son industrie, depuis le milieu du XIXème siècle. L'industrie est le moteur de l'économie allemande. Les secteurs performants sont la sidérurgie, la chimie avec les 2e (BASF) et 3e (Bayer) groupes mondiaux, les machines-outils et les biens d'équipements (Thyssen-Krupp), l'automobile avec deux grands groupes : Daimler-Benz (doc 5) et Volkswagen (doc 2). Ces groupes ont racheté des constructeurs automobiles étrangers. L'automobile allemande se classe ainsi au troisième rang mondial. La construction électrique, l'électronique et l'informatique sont aussi un point fort, comme le prouve l'importance du groupe Siemens. La force de cette industrie repose également sur la qualité des produits industriels allemands et le dynamisme de la recherche-développement (doc 1). De plus, elle est ouverte sur le monde grâce à ses portes sur la mer du Nord et la mer Baltique : Rotterdam aux Pays-Bas, Hambourg, Brêmehaven et Rostock (doc 3).

 

        La puissance allemande repose ensuite sur son modèle économique, dit « modèle rhénan ». Depuis 1945, il est à la base du "miracle allemand". Depuis la fin du XIXe siècle, les entreprises se sont concentrées en grands groupes, appelés konzern : Thyssen, Krupp, Siemens, Bayer, Basf, Daimler-Benz, Volkswagen... Aujourd'hui, ces groupes se sont diversifiés, à l’exemple de Daimler-Benz (doc 5) : d’abord spécialisé dans l'automobile, il s’élargit à l'aéronautique et l'aérospatiale, à la construction électrique et électronique et aux services. Les konzern s'implantent dans le monde entier, comme l'illustre Volkswagen (doc 2). Les banques (doc 4 et 5) sont puissantes et soutiennent les entreprises allemandes par des prêts. Une monnaie forte (le mark, puis l’euro) soutient aussi la croissance de l'économie allemande, avec un chômage et une inflation faibles. De plus, la cogestion des entreprises, partagée entre patrons et syndicats, diminue les conflits et les grèves. L'économie allemande associe des aides sociales importantes à l'économie de marché capitaliste.

 

        Mais, le modèle "rhénan" est confronté aujourd'hui à la crise (doc 6) : fermetures d'usines, suppression d’activités moins rentables, reconversions (changement d'activité) et délocalisations (transfert d'usines vers les pays où la main-d'oeuvre est moins chère). Le chômage augmente et les grèves se multiplient. Le gouvernement réduit les aides sociales. Les difficultés sont liées à la concurrence des autres pays, soit des pays déjà industrialisés comme les E-U, le Japon mais aussi l'Europe ; la France ayant désormais rattrapé son retard sur l'Allemagne (doc 6), soit des nouveaux pays industrialisés d’Asie. De plus, l'économie allemande a pris du retard dans les hautes technologies et les services. Cependant,  le document 6 (article de journal) paraît aujourd’hui daté, car il s’agit d’une crise d'adaptation : les bases de l'économie allemande restent très puissantes. L’Allemagne cherche à rattraper son retard dans certains secteurs. Enfin, la crise actuelle, déclenchée fin 2008 par la crise financière internationale, a des conséquences importantes. Ce n’est pas pour autant que la place relative de l’Allemagne dans le monde soit remise en cause. Car, cette crise touche tous les Etats, de manière plus ou moins sélective.

 

        Ainsi, le modèle "rhénan" est aujourd'hui en partie remis en cause, en raison des difficultés d'adaptation que connaissent les entreprises. Mais, les bases de l'économie, notamment de l'industrie, restent puissantes, malgré la concurrence internationale. Son modèle montre son rôle de protection et d’atténuation face à la crise actuelle. L'Allemagne est ainsi la première puissance européenne et la troisième mondiale, mais talonnée par la Chine.


IV. LES STRUCTURES ET LES DYNAMIQUES DE L’ESPACE ALLEMAND


 

L’Allemagne bénéficie de sa position médiane en Europe. Elle s’ouvre au Nord par une façade maritime et sur l’Europe orientale et danubienne. La réunification de l’Allemagne en 1990 n’a pas résorbé les inégalités encore fortes, notamment entre l’Est et l’Ouest.

         L’Allemagne rhénane à l’Ouest, densément peuplée et fortement urbanisée, forme un ensemble riche et puissant. Les villes, nombreuses, font partie intégrante de la mégalopole européenne. La région Rhin-Ruhr constitue le cœur économique et financier de l’Allemagne, avec de grands pôles de décision comme Francfort et Düsseldorf. L’industrie est diversifiée et performante et les vieilles industries continuent leur reconversion. Le Rhin, qui débouche sur la mer du Nord, forme un axe majeur qui favorise les relations de l’Allemagne avec l’Europe du Nord-Ouest, centre de gravité de l’Europe, et facilite ses échanges avec le reste du monde (Rotterdam, aux Pays-Bas, est le premier port « allemand » et le deuxième mondial). Des axes secondaires en développement le prolongent en direction de la Bavière au Sud et de la Saxe au Nord.

         Le Sud – on parle parfois de « Sun Belt » – connaît un développement rapide, porté par l’implantation d’industries de haute technologie. Son dynamisme attire les populations qui viennent notamment de l’Allemagne centrale et orientale. Les métropoles s’y développent et Munich tend à polariser la région.

Les régions orientales correspondent à l’ancienne R.D.A. Marginales et en retard économique, elles demeurent essentiellement agricoles ; la crise des vieilles industries entraîne un fort chômage. La réinstallation de la capitale politique à Berlin et l’ouverture croissante vers les marchés des pays de l’Est visent à déplacer le centre de gravité de l’Allemagne et à favoriser le développement des régions orientales.






© A. Sadki 

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