Le monde grec - histoire - 6e
LE MONDE GREC ANCIEN
Chap. 2 p. 30-47
I. UN MONDE DE CITES
1° Un milieu méditerranéen, entre mer et montagne
Le monde grec a un relief morcelé, où se mêlent la terre et la mer :
- les plaines sont étroites et les montagnes dominent. La Grèce appartient en grande partie au massif des Balkans.
- les îles, les presqu’îles et la mer (en grec Thalassa, Θάλασσα) dominent partout ailleurs.
Le relief compartimenté et le littoral (côte) découpé favorisent l'isolement des hommes en de petites communautés.
Le climat est méditerranéen avec des températures faciles à vivre, une couverture végétale de forêt basse et de maquis. Les sols sont généralement assez pauvres et la sécheresse (le manque d'eau) limitent l'agriculture, qui est essentiellement vivrière. Les arbres rois sont le chêne et, cette fois cultivé, l'olivier.
Le monde grec appartient au milieu méditerranéen, avec des caractères montagnard et maritime affirmés.
2. L’hellénisation du pays
Le peuplement du pays est ancien. Un nouveau peuplement le bouleverse : deux peuples l’envahissent et lui donnent son nom, Hellas (en grec Ἑλλάς ; nom moderne : Grèce) et son caractère. Ce sont donc des Hellènes (Grecs) :
- vers 2000 avant J-C : les Achéens
- vers 1200 avant J-C : les Doriens.
Sous les Achéens, plusieurs royaumes se forment. Les civilisations minoenne, en Crète, puis mycénienne, à Mycènes, dominent.
hellénisation : adopter la langue, le mode de vie et la culture des Grecs.
3. Une organisation politique commune : la cité
À partir de 800 avant J-C, une nouvelle organisation politique apparaît : la cité ou polis (en grec, poleis) : État de petit taille. Il y en a près de 1 200, par exemple : Mycènes, Argos, Corinthe, Sparte, Thèbes, Athènes, Milet…
Pour plusieurs raisons (dont l’insuffisance des ressources), une partie des Grecs émigrent dans d’autres régions : c’est la colonisation, au VIe siècle, autour de la Méditerranée et de la mer Noire.
carte du monde grec antique (en allemand)
source : http://de.academic.ru/pictures/dewiki/65/AntikeGriechen1.jpg
Une cité-colonie : Massalia (Marseille)
Pour lire les principaux récits qui exposent la fondation de Marseille : Récits de la fondation de Massalia - Marseille - une cité grecque - 6e
Massalia : maquette de la Marseille grecque,
réalisée d'après les fouilles de 1967, exposée au Musée d'histoire de Marseille
L'exemple de Massalia (Marseille), dossier p. 32-33.
1. Massalia est fondée en Gaule du Sud, à l’embouchure du Rhône, par des Grecs originaires de la cité de Phocée.
2. Les Grecs ont obtenu un territoire, car la fille du roi gaulois des Ségobriges a choisi un des deux chefs grecs, Protis, comme fiancé.
3. Les Gaulois de la région s’opposent à l’installation des Grecs et jalousent leur prospérité (ville…).
4. Massalia a toutes les caractéristiques d’une cité grecque : temples (d’Apollon et d’Artémis), agora, théâtre, remparts avec une porte d’entrée principale, le port du Lacydon.
5. Toute cité grecque a une divinité poliade, c’est-à-dire protectrice de la cité. Pour Massalia, c’est la déesse Artémis (voir monnaie et temple).
6. L’activité principale est le commerce comme le prouvent l’épave du navire et le port du Lacydon.
7. Les Grecs auraient apporté aux Gaulois :
o la culture de la vigne et de l’olivier
o constructions urbaines (ville et remparts)
o une vie « plus raffinée » selon les Grecs.
Hérodote (géographe et historien originaire d'Halicarnasse, une cité grecque d'Asie Mineure) raconte que des Phocéens ont émigré, avec leurs familles, leurs biens et les statues des dieux. Ils ont juré de ne jamais revenir dans leur cité-métropole (« mère »), Phocée, en Asie Mineure. Justin (historien romain plus tardif) raconte, à son tour, qu’ils arrivent dans le delta du Rhône. Le roi gaulois du pays passe une alliance avec eux (il donne sa fille en mariage à un des deux chefs de l’expédition) et leur accorde un territoire. Les Phocéens y créent une cité-colonie vers 600 avant J.C. du nom de Massalia (Marseille). Celle-ci a les fonctions et les caractères de la cité grecque : littoral avec un port, une ville et une campagne entourée de fortifications. La ville compte plusieurs temples, une agora (place centrale) et un théâtre.
II. UNE CULTURE COMMUNE
Divisés politiquement en cités, les Grecs ont cependant une culture commune : langue, religion, coutumes. Ils ont un vif sentiment de leur appartenance commune, notamment par rapport aux barbares (barbaroi : non-grecs).
L’Iliade et l’Odyssée
Homère est un poète (aède) grec, souvent représenté comme aveugle et âgé. On connaît peu de choses sur sa vie. On le considère comme l’auteur principal (avec d’autres) de deux longs poèmes épiques de plusieurs milliers de vers, mis par écrit vers 750 avant J.-C. :
- l’Iliade : 24 chants qui racontent la guerre de Troie qui oppose les Grecs (Achéens) aux Troyens (ville de Troie ou Ilion en Asie Mineure) et qui dure 10 ans. Elle se termine par l’épisode du cheval de Troie, sur une idée d’Ulysse. La ville est anéantie, la population massacrée ou réduite en esclavage. Quelques uns seulement s’échappent, dont Enée (qui sera à l’origine des Etrusques et des Romains).
- l’Odyssée : 24 chants qui racontent les aventures d’Ulysse à la suite de la guerre de Troie : voyage de retour qui dure 10 ans. Par la ruse (l’intelligence), il triomphe de tous les dangers. C’est lui, inspiré par Athéna, qui met au point la ruse du cheval de bois, qui entraînera la prise de Troie. Ulysse incarne l’idéal de l’homme grec.
Dans ces chants, interviennent les rois et leurs peuples, ainsi que les dieux. Parmi les rois-héros : Agamemnon, chef de l’expédition, Achille surtout, Ajax, Ménélas, Ulysse pour les Grecs, Hector surtout, Pâris et Priam pour les Troyens. Parmi les dieux, Héra, Héphaïstos, Poséidon et Athéna soutiennent les Grecs, Apollon, Arès et Aphrodite viennent en aide aux Troyens. Zeus cherche à rester neutre, inquiet surtout de conserver son trône. Ces chants forment la base de l’éducation de l’homme grec.
Ridan - Ulysse
envoyé par Totococo. - Clip, interview et concert.
Heureux qui comme Ulysse... Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Joachim Du Bellay(1522-1560)
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Heureux qui comme Ulysse... Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ridan |
La religion
Les Grecs sont polythéistes. Les dieux et déesses forment une famille, unpanthéon(terme grec) et habitent sur le mont Olympe. Lesmythesracontent l’histoire des dieux (mais aussi des héros). Les dieux sont immortels et très puissants mais, comme les hommes, ils ont des sentiments, des qualités et des défauts. Ex : Héra est jalouse, Zeus est infidèle, Héphaïstos est laid et boiteux…
Les hommes cherchent à savoir ce que veulent les dieux. Comment ? Ils posent des questions aux dieux qui leur répondent par desoracles(paroles plus ou moins énigmatiques). À Delphes, Apollon répond par la bouche de sa prêtresse,LaPythie.
Les familles et les cités honorent les dieux par des prières, des sacrifices, des processions (défilés religieux) et des fêtes. Ils leur construisent des temples.
Les Grecs croient également à l'existence dehéros, entre les hommes et les dieux:
- soit,demi-dieu : enfant né d’une divinité et d’un homme(mortel).Ex : Héraklès, auteur des douze travaux, le héros le plus populaire chez les Grecs.
- soit,un homme auteur d'exploits, ex : fonder une cité ou la protéger comme Thésée qui sauve les Athéniens en les débarrassant du Minotaure ; Œdipe, qui sauve les Thébains en les débarrassant du Sphinx.
Les Grecs se rassemblent particulièrement lors de fêtespanhelléniquesqui se tiennent dans dessanctuaires, lieux sacrés consacrés aux dieux. Les plus courues sont les jeux olympiques, les jeux delphiques, consacrés à Apollon, désormais le dieu le plus vénéré et les Panathénées, dédiées à la déesse Athéna.
LES PRINCIPAUX CONCOURS PANHELLENIQUES |
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en grec |
en français (adjectif) |
lieu |
Olympia |
olympiens |
Olympie |
Pythia |
pythiques |
Delphes |
Isthmia |
isthmiques |
Corinthe |
Néméa |
néméens |
Némée |
ÀOlympie, les fêtes religieuses sont consacrées à Zeus, le roi des dieux et à sa femme, Héra, ainsi qu’au héros Pélops, réputé le fondateur de ces fêtes en776. Elles ont lieu tous les quatre ans et réunissent des athlètes venus de tout le monde grec : cela rappelle leur unité ; les guerres devant cesser pendant la durée des fêtes.
Il y a d’abord des processions et des sacrifices aux dieux, puis des concours sportifs. Le but est de tenter d’égaler les dieux. Les athlètes se mesurent à la lutte, au pugilat (combat aux poings), à la course, à la course de chars (la plus prisée), aux lancers de disque et de javelot etc. Le pentathlon réunit cinq épreuves. Les sportifs concourent nus, pour la gloire des dieux et de leur cité. Les vainqueurs reçoivent une couronne de laurier (olivier).