Contexte historique pour l'oeuvre de Chaplin, Les temps modernes, 1936
URGENT
j'ai besoin que plusieurs élèves de 3e 2 et de 3e 3 m'apportent leur cahier d'histoire demain mardi 14 mai en salle d'histoire. Je ne retrouve plus le corrigé sur les Temps modernes de Chaplin que je vous ai donné en début d'année, à cause d'un bug informatique survenu aujourd'hui.
Merci d'avance de votre coopération et de votre bonne volonté.
Dans le pire des cas, ceux qui ont un scanner pourraient m'envoyer le corrigé en entier scanné en pièces jointes à l'adresse suivante :
histege.barjavel@orange.fr
Mr Sadki
Pour bien comprendre le contexte historique du film de Charly Chaplin, Les temps modernes, datant de 1936, il faut lire (et résumer) la présentation qui suit, en pensant à :
- - la notion de prospérité : développement du capitalisme, transformation du monde travail (taylorisme, fordisme...), développement des contestations par le syndicalisme, le socialisme et le communisme
- - la notion de crise économique avec ses conséquences sociales
- - la politique anticrise menée par Roosevelt.
LES ETATS-UNIS DE LA PROSPERITE ET DE LA CRISE, 1918-1941
I. LA PROSPERITE DES ANNEES VINGT
1. Les E.-U., devenus la première puissance économique mondiale, connaissent pendant les années 1920 une période de prospérité, fondée sur la « deuxième révolution industrielle » :
- le moteur à explosion (essence) et l’électricité : postes de radio, appareils ménagers (réfrigérateur), textiles synthétiques et automobiles.
- la mécanisation et le travail à la chaîne (le travail est fractionné en plusieurs taches qui sont chronométrées) augmentent la rapidité et les quantités de production, avec des modèles standards et des prix plus bas.
- le regroupement des entreprises en trusts qui dominent le marché.
2. Un nouveau modèle s’installe : l’American way of life, c’est-à-dire une société de consommation de masse (publicité ; crédit et produits moins chers deviennent accessibles à plus de personnes). Les Américains achètent des actions (part de capital d’une entreprise) en bourse. Les salaires sont plus élevés, le confort matériel s’améliore et les loisirs (radio, cinéma, musique) se développent. Le modèle américain va se répandre d’abord en Europe, puis dans le reste du monde.
3. Les Républicains gouvernent et favorisent le conservatisme politique et moral :
- l’immigration est restreinte par des quotas. L’intolérance, la xénophobie (hostilité aux étrangers) et le racisme sont pratiqués par une partie importante de la population.
- le puritanisme veut établir une sorte d’ordre moral contre la société moderne et entraîne la prohibition de la vente des boissons alcoolisées.
- les E.-U. refusent de signer le traité de Versailles, de participer à la S.D.N. et aux affaires européennes (isolationnisme).
II. LA CRISE ECONOMIQUE AMERICAINE
La plus grave crise économique de l’histoire se déclare en 1929 aux Etats-Unis.
1. Les causes de la crise
La prospérité des années 20 est une des causes de la crise. Trois causes principales :
1. les Etats-Unis exportent beaucoup, notamment en Europe et continuent à produire beaucoup alors que la concurrence internationale devient plus forte.
2. dans le marché intérieur américain lui-même, la production est plus forte que la demande qui croît moins vite.
3. la spéculation financière s’est beaucoup développée : beaucoup d’argent est placé en bourse, où il rapporte plus, sans que l’économie (industrie...) n’en profite.
2. Le krach d’octobre 1929
Au début de 1929, la production industrielle se ralentit et la consommation baisse. Des spéculateurs décident de vendre leurs actions, car ils apprennent que les stocks des entreprises sont trop importants (surproduction) et craignent qu’on ne puisse vendre tous les produits. A New York, une crise boursière éclate le jeudi 24 octobre 1929, dit « Jeudi noir » : c’est le krach boursier de Wall Street, jour où 13 millions d’actions sont vendues et où les cours de la bourse s’effondrent. Le phénomène se poursuit les jours suivants.
Dans la panique, les épargnants qui ont placé leur argent dans les banques veulent le retirer. Or, certaines banques ne peuvent le rendre car l’argent vient d’être perdu dans la spéculation. La crise boursière devient aussi une crise bancaire. Des émeutes éclatent devant les guichets. Les banques ne peuvent plus prêter autant d’argent aux familles et aux entreprises. En conséquence, la crise devient aussi industrielle car les ventes s’effondrent et beaucoup d’entreprises font faillite.
3. « La crise nourrit la crise »
La crise devient sociale, car les entreprises baissent les salaires et licencient en masse. En mars 1933, il y a 13 millions de chômeurs aux Etats-Unis. Les chômeurs et les pauvres beaucoup plus nombreux ne peuvent consommer (acheter). En conséquence, les entreprises produisent moins, car leurs produits se vendent beaucoup moins : « la crise nourrit la crise ». On détruit des stocks de nourriture et de biens industriels pour essayer d’arrêter la chute des prix. La misère fait de grands ravages et touche toutes les catégories sociales de la population.
III. UNE SOLUTION ANTI-CRISE : LE NEW-DEAL (1933-1941)
Il faut briser le cercle infernal.
1. L’arrivée au pouvoir de Roosevelt
Le dernier président républicain, Hoover, ne réussit pas à résoudre la crise. Les espoirs de la population se reportent vers Franklin Delano Roosevelt, membre du parti démocrate, qui est élu président de la République en 1932.
Il s’entoure d’une nouvelle équipe de conseillers (de jeunes banquiers, journalistes et professeurs), appelée Brain Trust, qui préconisent des solutions nouvelles.
Il lance l’idée du New Deal, «nouvelle donne». Avec l’idée de partage et de redistribution des richesses, Roosevelt cherche surtout à redonner confiance à la population et à l’économie.
2. La mise en place d’un Etat-providence
Roosevelt constate que :
- l’activité économique est au ralenti : les usines et les fermes travaillent au ralenti ou ferment complètement et ne peuvent vendre leurs produits
- la consommation est insuffisante pour relancer l’activité et la production : population appauvrie
- le chômage est massif : 12 millions.
Il préconise comme solutions :
- répartir mieux le travail : entre les actifs et les chômeurs : le but est de mêttre fin au chômage
- établir un salaire minimum : éviter la misère et la baisse du pouvoir d’achat
- soumettre les employeurs aux mmes règles de concurrence et combattre les entreprises qui imposent des salaires trop bas : l’Etat réglemente la concurrence.
Roosevelt réorganise l’économie en faisant intervenir l’Etat fédéral (dirigisme économique, inspiré de l’économiste anglais John-Maynard Keynes) :
- il donne des primes aux agriculteurs (farmers) pour qu’ils réduisent leur production
- il fixe une limite horaire pour le travail des ouvriers pour favoriser les embauches.
- il lance un ambitieux programme de grands travaux (infrastructures : ponts, routes...) pour donner des contrats aux entreprises et du travail aux chômeurs.
- il dévalue le dollar (diminue sa valeur de 41 %) pour relancer les exportations.
- il met en place les premières formes de sécurité sociale pour aider les personnes en difficulté (assurance vieillesse, aide aux chômeurs). Plus tard, il établit un salaire minimum.
3. Des résultats en demi-teinte
Les résultats économiques du New Deal sont un demi-échec ou un demi-succès : on n’atteint pas les niveaux de la prospérité des années 20 et le nombre des chômeurs est encore très élevé.
Les résultats sociaux sont eux aussi partagés : la misère n’est pas éliminée.
Mais, la victoire politique est complète : Roosevelt est réélu en 1936 et en 1940 et surtout, face à la crise, il a su préserver la démocratie.