La Seconde guerre mondiale - 3e - 2010
LA SECONDE GUERRE MONDIALE
1939-1945
Première partie : LES PHASES DE LA GUERRE
1. LES VICTOIRES DE L’AXE, 1939-1942
Hitler envahit la Pologne le 1er septembre 1939. Le 3, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne.
a. L'Allemagne prend l'offensive
L’armée allemande (Werhmacht), bien préparée à la guerre, adopte une stratégie offensive, le Blitzkrieg (guerre éclair), qui combine l’attaque par les chars (Panzer) et l’aviation (Luftwaffe) pour percer le front. Les Alliés ont une stratégie défensive.
b. Les succès du Blitzkrieg
La Pologne est écrasée en quelques jours par les Allemands. Elle est partagée en deux, car les Soviétiques viennent d’envahir l’est du pays. Hitler évite ainsi la guerre sur deux fronts.
Sur le front Ouest, peu de choses pendant 9 mois (la “drôle de guerre”). Puis, la bataille de France commence le 10 mai 1940 : la Wehrmacht attaque par la Belgique, la Hollande, puis la France, en contournant la ligne Maginot. L’armée française est battue en cinq semaines. Les civils fuient vers le sud de la France. Le maréchal Pétain devient président du Conseil. Le 22 juin 1940, la France et l’Allemagne signent l'armistice à Rethondes.
Débute alors la bataille d’Angleterre (combats entre aviations allemande et britannique, puis bombardements allemands). L’Angleterre résiste. Hitler se lance dans la bataille de l’Atlantique (guerre sous-marine pour empêcher les Américains de ravitailler l’Angleterre).
Les Allemands font des campagnes en Méditerranée (conquête de la Grèce, Yougoslavie, attaques en Égypte). L’Afrika Korps (allemand) vient aider les Italiens en Libye.
Le 22 juin 1941, débute l’invasion de l’URSS par les Allemands qui remportent des succès mais sont arrêtés par l’hiver.
c. La guerre dans le Pacifique
Les Japonais continuent leurs conquêtes commencées en 1931. Le 7 décembre 1941, ils attaquent par surprise la base américaine de Pearl Harbor dans le Pacifique. Le lendemain, les États-Unis entrent en guerre.
En 1942, la guerre est devenue mondiale et les deux grands théâtres de combat (Europe et Pacifique) sont bloqués.
2. LA VICTOIRE DES ALLIÉS, 1942-1945
a. Les tournants de la guerre
1. Dès juin 1942, les États-Unis affirment leur supériorité navale à la bataille de Midway grâce à leurs porte-avions.
2. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 oblige les Allemands à quitter l’Afrique.
3. Surtout, les troupes allemandes essuient leur plus grave défaite face aux Soviétiques à la bataille de Stalingrad (hiver 1942-1943).
4. À partir de 1943, les civils allemands subissent les bombardements alliés.
b. La reconquête de l'Europe
1. Sur le front Est, l’Armée rouge (véritable rouleau compresseur) repousse les Allemands et libère peu à peu les États d’Europe de l’Est, en y installant des régimes favorables aux communistes. Le 2 mai 1945, les Soviétiques prennent Berlin.
2. En juillet 1943, les Alliés débarquent en Sicile et dans le reste de l’Italie. Mussolini est renversé et exécuté par des résistants italiens en 1945. L’Italie capitule en septembre 1943.
3. La libération de l’Europe occidentale commence dès 1944 après le gigantesque débarquement des troupes alliées en Normandie le 6 juin 1944. Les Alliés, commandés par Eisenhower, sont aidés par la résistance française (sabotages de chemins de fer et de ponts). En août 1944 un second débarquement a lieu en Provence ; le 25 août Paris est libéré. Les troupes alliées progressent vers l’Est.
Dès lors, le gouvernement de Vichy est dissout (Pétain fuit en Allemagne en octobre 1944). Le Gouvernement Provisoire de la République Française (G.P.R.F.), dirigé par le général de Gaulle, est reconnu.
Une contre-offensive allemande dans les Ardennes échoue en décembre 1944. Hitler se suicide le 30 avril. L’Allemagne capitule à Reims le 7 mai. Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule sans conditions à Berlin.
c. La bombe atomique met fin à la guerre du Pacifique
Face à la résistance farouche des Japonais (suicide de kamikazes qui lancent leurs avions contre les porte-avions américains...), les Américains lancent deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki (août 1945). Le Japon capitule le 2 septembre 1945.
Le rêve hitlérien d’un IIIe Reich de 1000 ans prend fin
grâce à la guerre d’usure des Soviétiques et à la supériorité logistique des Américains (matériel, hommes, puissance économique des États-Unis).
2e partie à venir
IIIe partie : LA FRANCE ENTRE COLLABORATION ET RÉSISTANCE, 1940-1945
1. LE REGIME DE VICHY
a. Un régime né de la défaite
Discours de Pétain, 17 juin 1940
« Français !
J’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l'affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supérieur en nombre et en armes ; sûr que par sa magnifique résistance, elle a rempli ses devoirs vis-à-vis de nos alliés ; sûr de l'appui des anciens combattants que j'ai eu la fierté de commander, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur. En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. [...]
C'est le coeur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire, pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.
Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n'écouter que leur foi dans le destin de la patrie. »
Pétain, nouveau chef du gouvernement, propose un armistice avec l’Allemagne, signé le 22 juin 1940 : la France est divisée en deux zones, occupée au Nord et libre au Sud, séparées par une ligne de démarcation. L’Alsace et la Moselle redeviennent allemandes.
Le 10 juillet 1940, Pétain obtient les pleins pouvoirs et remplace la IIIe république par l’Etat français (régime de Vichy).
b. Un régime réactionnaire
Pétain mène une politique de retour aux valeurs du passé, appelé Révolution nationale :
- lutte contre le socialisme (réaction contre le Front populaire) et la démocratie libérale
- retour à une France rurale (hostilité à la France des villes et de l’industrie), voir la devise Travail (terre), Famille (natalité), Patrie (nationalisme)
- encadrement de la population dans des chantiers de jeunesse et des corporations qui remplacent les syndicats
- contrôle de l’information et suppression des partis politiques
- culte de la personnalité pour Pétain.
c. La collaboration avec l’Allemagne
La collaboration d’Etat : lors de l’entrevue de Montoire en octobre 1940 avec Hitler, Pétain et son premier ministre, Laval décident de collaborer avec l’Allemagne.
Extrait du statut des Juifs (octobre 1940)
« Nous, Maréchal de France, chef de l'État français, décrétons :
Article 1. Est regardé comme Juif toute personne issue de trois grands-parents de race juive [...].
Article 2. L'accès et l'exercice des fonctions publiques et mandats énumérés ci-après sont interdits aux Juifs : Chef de l'État, membre du gouvernement [...] ; fonctionnaires de tous grades attachés aux services de police; membres des corps enseignants; officiers et sous-officiers des armées.
Article 5. Les Juifs ne pourront exercer l'une quelconque des professions suivantes: directeurs, administrateurs, gérants, rédacteurs de journaux, revues et périodiques [...], metteurs en scène, entrepreneurs de spectacles [...] ; gérants de toutes entreprises se rapportant à la radiodiffusion.
Fait à Vichy, 3 octobre 1940. »
Le gouvernement met en place rapidement une politique antisémite : antisémitisme d’Etat, sans que l’Allemagne ne le demande . En octobre 1940, un statut des Juifs les exclut de la société, notamment du gouvernement et de la fonction publique. Des rafles (arrestations massives) sont organisées (Vel’ d’Hiv’ le 16 juillet 1942). Les juifs sont internés dans le camp de Drancy, avant d’être envoyés dans les camps d’extermination en Pologne : au total 76 000 Juifs sont déportés (2 600 seulement survivront).
Les résistants et les communistes sont particulièrement pourchassés. Une vingtaine de camps d’internement regroupent les opposants (Gurs).
Une minorité de civils français collabore activement avec l’Allemagne, notamment à travers :
- la milice (civils armés), créée en 1943, pourchasse les communistes et les autres résistants.
- la Légion des Volontaires Français (LVF) combat avec les Allemands contre les Russes.
La collaboration est aussi économique :
- 500 millions de francs par jour de frais d’occupation par jour + réquisitions
- fournir de la main d’œuvre : en février 1943 est créé le STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne.
- des entreprises collaborent avec l’Allemagne.
La Révolution nationale échoue car :
- rationnement des produits, malnutrition et développement du marché noir.
- les véritables collaborateurs sont une minorité
- les Français sont surtout attentistes.
2. LA RESISTANCE
En 1940, il y a peu de résistants.
L’appel du 18 juin 1940, général de Gaulle
« Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique terrestre et aérienne de l’ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous en parle en connaissance de cause et qui vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule. Elle n'est pas seule. Elle a un vaste empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limite l'immense industrie des États-Unis. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays [...].
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver [...], j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. »
Discours du général de Gaulle radiodiffusé par la BBC.
Le 18 juin 1940, le général de Gaulle appelle les Français à la résistance depuis Londres et crée les Forces Françaises Libres (FFL), composés de soldats français en Angleterre et de troupes coloniales.
L’invasion de l’URSS (1941) pousse les communistes à créer de nombreux réseaux de résistance : les Francs Tireurs Partisans (FTP).
L’hostilité envers Vichy se développe quand les Allemands occupent la zone libre en 1942. En 1943, les jeunes qui fuient le STO gagnent le maquis (Glières, Vercors, en 1944).
Envoyé par de Gaulle, Jean Moulin crée le Conseil National de la Résistance (CNR) en mai 1943, qui regroupe toutes les tendances politiques de la résistance et forme en 1944 les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI).
La résistance agit par la propagande (tracts, affiches, journaux), la collecte de renseignements, l’organisation d’évasions et de sabotages, l’exécution de collaborateurs et par la guérilla (embuscades). Les Allemands réagissent par des massacres (ex. : Oradour-sur-Glane en juin 1944).
La résistance ralentit les convois allemands et aide à libérer Paris et le Sud-Ouest de la France. Elle participe aux combats des Alliés.
Mais, au total, les véritables résistants restent peu nombreux.
Conclusion : dans un climat de guerre civile, la majorité des Français n’a choisi ni la collaboration, ni la résistance.