Londres aujourd'hui
LONDRES AUJOURD’HUI
Londres, créée une première fois par les Romains et une seconde fois par les Saxons, devient une capitale royale à partir du XIe siècle, ce qui assure son développement. Ce dernier est également porté par le commerce, la vocation impériale (colonisation) à partir du XVIe siècle et l’industrialisation à partir de la fin du XVIIIe siècle. Capitale du monde au XIXe siècle, elle a connu un déclin relatif au XXe siècle, en corrélation avec celui du Royaume-Uni. Mais, depuis quelques décennies, cette vieille capitale historique est en pleine rénovation et demeure la première métropole d'Europe.
« La métropole la plus étendue et la plus peuplée d’Europe est en réalité un ensemble de petits villages qui se sont développés autour de la cité romaine de Londinium. Une configuration urbaine désordonnée, circonscrite par l’autoroute périphérique, traversée par le cours sinueux de la Tamise et ponctuée, ça et là, des taches de verdures des parcs et des jardins s’enorgueillit. Les villages se sont développés au fil du temps, mais pas seulement géographiquement : chacun s’est forgé son histoire, son caractère, son rythme propre (…).
La Cité de Londres, une entité en soi du fait de son autonomie administrative, et les trente-deux boroughs, les circonscriptions composant le Grand Londres, couvrent une superficie de presque mille six cents kilomètres carrés (six cent vingt miles carrés). Douze des bouroughs, les plus proches de la City, forment Inner London (centre de Londres), les vingt autres constituant pour leur part Outer London (périphérie). (…)
Les vues aériennes apportent la preuve flagrante que Londres n’est pas une seule, mais plusieurs villes à la fois. Les gratte-ciel modernes de la City et les édifices somptueux de Westminster, témoignent du faste royal de la capitale. Des monuments désormais érigés au rang de véritables icônes sont connus et reconnus dans le monde entier comme les emblèmes de la métropole : Big Ben, l’abbaye de Westminster, le palais de Buckingham, sans oublier les ruelles de la City, dissimulés aux yeux du visiteur. L’étrange structure administrative de ce quartier d’à peine un mile carré (indépendant de la Couronne et de Westminster, et toujours organisé en corporations qui élisent chaque année le maire de la City, le Lord Mayor) lui confère un visage quasi archaïque, qui contraste avec son rythme frénétique. La City accueille en effet tous les jours pas moins de cinq cent milles employés, et ses bureaux abritent certaines des négociations les plus importantes du monde de la finance.
Non loin, les élégantes demeures georgiennes de West End représentent une autre facette de Londres. Zone à la fois résidentielle et dédiée au divertissement, West End est depuis toujours l’un des secteurs les plus cossus de la ville. (…)
Quittant le riche West End, il (le visiteur) profite de l’atmosphère artistique et des bars branchés d’East End, qui contribuent à l’animation quasi incessante de Londres. Ancien ghetto ouvrier, cette zone revêt aujourd’hui un intérêt croissant avec l’émergence de nouveaux quartiers.
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La dernière grande révolution architecturale de la ville a coïncidé avec les fêtes du troisième millénaire. Les récentes expérimentations urbanistiques de Southbank et des Docklands ont changé non seulement le panorama de la ville, mais également son mode de vie. Au centre historique proprement dit s’est presque ajouté un second pôle, différend du point de vue aussi bien de la forme que du fond. Dans une zone il y a encore peu de temps désolée, des musées et de nouveaux cafés ont pris la place des vieilles usines. (…)
Hors du centre, les villages composant le Grand Londres s’avèrent plus reconnaissables. Nul besoin, d’ailleurs, de franchir la frontière matérialisée par la ceinture autoroutière M25 pour observer des paysages profondément distincts du centre. Dans cet univers à part, des faubourgs anonymes ou enchanteurs ressemblent encore à de vrais petits villages, comme si la capitale se trouvait à des kilomètres de distance. Hampstead, Richmond et Greenwich sont comme des satellites de la cité, parfaitement desservis ou bien suffisamment à l’écart pour pouvoir échapper à l’industrialisation et à l’urbanisation sauvage. Ces quartiers évoquent des bourgades de campagne, avec leurs ruelles étroites où la vie s’écoule paisiblement.
Mais le caractère unique de Londres repose surtout sur sa variété culturelle, sa faculté de combiner passé et présent, exaltant chacun à l’extrême, d’où un contraste fascinant dans le mode de vie et dans l’architecture. La métropole la plus avant-gardiste d’Europe sait conjuguer traditions d’autrefois et excentricités. (…) En matière de life style, Londres détient plus d’un record. C’est ici que le shopping est le plus excitant d’Europe, la variété de choix fait penser à un petit New York (…). Son programme de concerts et de représentations théâtrales est l’un des plus riches d’Europe, et le premier pour ce qui concerne les comédies musicales. Londres se distingue même, curieusement, par sa gastronomie (…).
Voilà tout ce qui fait Londres. (…) cité toute de contrastes, à vocation culturelle et multiculturelle – la plus multiethnique des métropoles européennes. Sept millions d’habitants, composant trente groupes ethniques et parlant trois cents langues différentes, se partagent chaque jour ses 180 kilomètres carrés de verdure, ses dix-sept mille monuments historiques, ses deux cents musées et sa centaine de théâtres, faisant depuis toujours de la capitale de la Grande-Bretagne l’une des villes les plus animées du monde. »
B. Roveda (traduction en français : C. Breffort), J. Hawkes et N. Mc Connel, Londres vu du ciel, éd. White Star, 2007, p. 16-17.