Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
HISTOIRE GEOGRAPHIE CITOYENNETE

1914, LA SFIO ENTRE EN GUERRE

11 Novembre 2014, 22:33pm

Publié par histege

LA S.F.I.O.  ENTRE EN GUERRE, 1914

 

 

Texte 1 : MANIFESTE DU COMITÉ DIRECTEUR DE LA S.F.I.O., 28 juillet 1914, extraits

 

« Citoyens,

L'anarchie fondamentale du système social, les compétitions des groupes capitalistes, les convoitises coloniales et les violences de l'impérialisme, la politique de rapine des uns, la politique d'orgueil et de prestige des autres, ont créé depuis dix ans dans toute l'Europe une tension permanente, un risque constant et croissant de guerre.

Le péril a été subitement accru par la démarche agressive de la diplomatie austro-hongroise. Quels que puissent être les griefs de 1'État austro-hongrois contre la Serbie, quels qu'aient pu être les excès du nationalisme panserbe, l'Autriche, comme l'ont dit bien haut nos camarades autrichiens, pouvait obtenir les garanties nécessaires sans recourir à une note comminatoire et brutale qui a fait surgir soudain la menace de la plus révoltante et de la plus effroyable des guerres.

Contre la politique de violence, contre les méthodes de brutalité qui peuvent à tout instant déchaîner sur l'Europe une catastrophe sans précédent, les prolétariats de tous les pays se lèvent et protestent. Ils signifient leur horreur de la guerre et leur volonté de la prévenir. Les socialistes, les travailleurs de France font appel au pays tout entier pour qu'il contribue de toutes ses forces au maintien de la paix [...]. Ce qu'ils demandent au gouvernement français, c'est de s'employer à faire prévaloir une politique de médiation rendue plus facile par l'empressement de la Serbie à accorder une grande partie des demandes de l'Autriche. Ce qu'ils demandent, c'est d'agir sur son alliée la Russie afin qu'elle ne soit pas entrainée à chercher dans la défense des intérêts slaves un prétexte à opérations agressives. Leur effort correspond ainsi à celui des socialistes allemands d'exercer auprès de l'Autriche une action modératrice. […]

A bas la guerre ! Vive la République sociale ! Vive le socialisme international. »

 

 

Texte 2 : MANIFESTE DE LA S.F.I.O., 28 AOÛT 1914, publié dans L’Humanité, extraits

 

« C'est par une décision mûrement pesée que le Parti socialiste a autorisé deux de ses membres, nos amis Jules Guesde et Marcel Sembat, à entrer dans le gouvernement et qu'il a fait d'eux ses délégués à la Défense nationale.

C'est de l'avenir de la nation, c'est de la vie de la France qu'il s'agit aujourd'hui. Le Parti n'a pas hésité. […]

Que de fois notre grand Jaurès, prévoyant même un revers français sous une attaque de masse, n'a-t-il pas insisté sur la nécessité de lutter non seulement pour l'existence de la France, mais pour la liberté, la République, la civilisation.

Nous luttons pour que le monde affranchi de l'oppression étouffante de l'impérialisme et des atrocités de la guerre jouisse enfin de la paix dans le respect des droits de tous.

Cette conviction, les ministres socialistes la communiqueront au 15 gouvernement tout entier. Ils en animeront son travail. »

 

[Autres extraits :

« C'est à la suite d'une délibération régulière, c'est par une décision mûrement pesée que le Parti socialiste a autorisé deux de ses membres, nos amis Jules Guesde et Marcel Sembat, à entrer dans le nouveau gouvernement, et qu'il a fait d'eux ses délégués à la Défense nationale.

Tous les représentants du groupe socialiste au Parlement, de la Commission administrative permanente, du Conseil d'administration de l'Humanité ont été d'accord pour assumer avec eux les graves responsabilités qu'ils consentaient à partager. [...]

C'est de l'avenir de la nation, c'est de la vie de la France qu'il s'agit aujourd'hui. La Parti n'a pas hésité. [...]

Il faut que l'unité nationale, dont la révélation renouvelée réconfortait les cœurs au début de la guerre, manifeste toute sa puissance.

Il faut que dans un de ces élans d'héroïsme qui se sont, à de pareilles heures, toujours répétés dans notre histoire, la nation entière se lève pour la défense de son sol et de sa liberté.

Le chef du gouvernement a pensé que pour entraîner la nation, pour l'organiser, pour la soutenir dans une lutte qui sera et qui doit être acharnée, il avait besoin du concours de tous, et plus particulièrement peut-être de ceux qui redoutent, pour l'émancipation prolétarienne et humaine, l'oppression accablante du despotisme. Il savait qu'à toutes les heures graves, en 1793 comme en 1870, c'était en ces hommes, en ces socialistes, en ces révolutionnaires, que la nation mettait sa confiance. [...]

Spontanément, sans attendre d'autre manifestation de la volonté populaire, il a fait appel à notre Parti. Notre Parti a répondu : Présent ! (...)

Nous luttons pour que le monde, affranchi de l'oppression étouffante de l'impérialisme et des atrocités de la guerre, jouisse enfin de la Paix dans le respect des droits de tous. [...] »]

 

Pour un commentaire des deux premiers textes :

http://www.histege.com/2014/11/la-sfio-et-la-guerre-juillet-aout-1914.html

Commenter cet article