L'Eglise catholique
L’OCCIDENT CHRETIEN
Rappel : occident chrétien = Europe de l’Ouest
1re partie : LE MONDE CATHOLIQUE
Chap 4 p 58-83
Rappel : depuis 1054, les chrétiens sont divisés en deux grands groupes :
- orthodoxes à l’Est
-
catholiques à l’Ouest.
1) L’organisation de l’Eglise
Eglise = ensemble de tous les chrétiens (vient du grec ekklesia = assemblée des citoyens).
clerc : religieux chrétien (il consacre sa vie à la religion), qui porte la tonsure. L’ensemble des clercs forme le clergé.
Le pape est le chef de tous les catholiques et se prétend le chef de tous les chrétiens.
© A. Sadki
Le pape à Florence, par le peintre Andrea da Firenze, église de Santa Maria Novella, XIVe siècle.
2) Les moines
Le clergé régulier : moines et abbés qui vivent en dehors des hommes (laïcs), en communauté et soumis à une règle (d’où : « régulier »).
La journée du moine, ici cistercien, est partagée en trois activités :
- offices : cérémonies religieuses (prière, lecture de la Bible…) au nombre de 7, c’est-à-dire 6 heures sur 24. C’est le plus important.
- travail fixé par Saint Benoît (Bénédictins) et modifié par les moines de Cîteaux : manuel (agriculture, artisanat…) ou intellectuel (copie de manuscrits). 7 heures par jour.
- repas, repos : 10 heures.
A partir du XII et XIIIe siècles, certains catholiques critiquent la richesse de
l’Eglise et en particulier des moines bénédictins :
- les Cisterciens, notamment sous la direction de Bernard de Clairvaux (noble) : il condamne la richesse et les excès de décoration. Ex : Fontenay (Bourgogne), Sénanque…
- François d’Assise : bourgeois italien qui distribue ses biens aux pauvres et décide de vivre dans la pauvreté en imitant Jésus : ceux qui le suivent s’appellent les Franciscains. (image de droite, donne son manteau à un pauvre, par Giotto, ca 1300)
- Dominique crée un ordre du même genre.Ci-dessous : des frères dominicains.
Les Franciscains et les Dominicains sont des ordres mendiants.
Puisque l'actualité cinmatographique remet en scène Soeur Sourire (de son vrai nom Jeanine Deckers, 1933-1985), voici sa chanson sur Dominique, un "tube" qui a fait le tour du monde. Bien
écouter les paroles et admirer le cadre gothique (avec ses croisées d'ogives, ses nervures, ses arcs brisés et ses fenêtres quadrilobées) de l'abbatiale en partie ruinée. Il faudra quand
même remarquer que Dominique n'est pas une figure aussi angélique que le laisse entendre la chanson (les hérétiques, par exemple, ont eu à souffrir sans rémission de ses prédications et le mot
"convertir" est euphémique).
3) Le clergé séculier
Le clergé séculier dirige les laïcs.
1) Il a un rôle religieux :
- enseigne la religion : vie de Jésus, Bible…
2) Il a un rôle politique :
- contrôle la vie des laïcs : notamment par la confession (obligation d'avouer ses péchés, fautes par rapport à la religion).
- le pape, les évêques et même les abbés sont seigneurs ecclésiatiques. Le pape joue un rôle politique et prétend à la suprématie dans l'Occident catholique. L'Eglise s'engage souvent dans les guerres, qu'elle déclare "justes".
- il cherche à limiter les guerres privées, notamment entre seigneurs : trêve ou paix de dieu (arrêt momentané ou définitif de la violence).
- soigne, exemple dans les hôtels-dieu (ci-dessous : hôtel-dieu de Paris)
- enseigne : des écoles jusqu’à l’université (ci-dessous miniature du XIIe siècle)
- assistance aux pauvres.
Rq : l’Eglise joue de manière embryonnaire le rôle que se donnera l’Etat en France à partir du XIXe siècle.
4) Les laïcs
Comment être catholique ?
- d'abord être chrétien : être monothéiste, croire en Jésus et son message, à la Bible, à l’existence du paradis et de l’enfer, au jugement dernier...
- être spécifiquement catholique : croire en la Trinité (dieu trois en un : le Père, le Fils et le Saint-Esprit) et suivre les 7 sacrements :
baptême : entrée dans la communauté chrétienne
confirmation du baptême
pénitence : rachat des péchés (fautes par rapport au sacré)
ordination : pour les laïcs qui veulent devenir clercs
communion (eucharistie) : partage (symbolique) du corps (hostie) et du sang (vin) du Christ.
mariage : union entre un homme et une femme pour fonder une famille
extrême-onction donnée au mourant.
En plus : aller à la messe, se confesser, prendre part aux fêtes religieuses (Noël, Pâques, Pentecôte…), faire des pèlerinages aux tombeaux des saints locaux (saint May, sainte Jalle, saint Maurice, saint Andéol…) et surtout Rocamadour (Massif Central), Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), Rome ("tombeau de saint Pierre"), Jérusalem (saint sépulcre : " tombeau de Jésus ").
L'exemple de l'architecture.
L’art roman 950-1150
L'architecture romane est fondée sur la technique de la voûte en berceau et du contrefort. Avantage : les constructions sont solides. Inconvénients : édifices massifs (lourds), peu élevés et assez obscurs (fenêtres petites et peu nombreuses, pour ne pas fragiliser les murs).
Rq :
art roman : ainsi appelé pour montrer la continuité avec l'art romain, mais aussi ses innovations.
L’art gothique 1150-1550
L'architecture gothique est fondée sur la technique de la croisée d'ogives et de l'arc-boutant. Les avantages dominent : constructions solides, élancées (plusieurs étages) et lumineuses (murs évidés, fenêtres nombreuses et de grande taille avec des vitraux).
Reims : une façade harmonique (symétrique avec deux tours jumelles, triple portail...), XIIIe siècle. Cathédrale des sacres de la plupart des rois de France (voir galerie des rois, avec Clovis au centre), considérée comme le type achevé de la cathédrale gothique, par ses proportions harmonieuses (Viollet-le-Duc).
art gothique : nom donné par ses détracteurs au début du XIXe siècle, qui l'assimilaient par erreur et par hostilité à l'art des Goths (ils reproduisaient une sorte d'antagonisme entre Francs et Goths, alors que ceux-ci partageaint les mêmes tendances artistiques, malgré des originalités).
Attention repère historique ! XIIIe siècle, siècle des cathédrales gothiques.
6. Une Eglise catholique offensive et agressive
L'Eglise catholique cherche à faire triompher partout le catholicisme :
- d'abord à l'intérieur du monde catholique : elle combat les « mauvais chrétiens », déviants ou hérétiques (croyants qui ne suivent pas l'enseignement religieux officiel de l'Eglise catholique). Elle organise des expéditions militaires et religieuses, appelées croisades (guerre pour le triomphe de la croix - symbole du christianisme) contre les Albigeois, les Cathares et les Vaudois dans le Sud de la France. Les hérétiques sont jugés par un tribunal de l'inquisition qui les condamne au bûcher. Les hérésies finissent ainsi par être éradiquées. Les Juifs sont persécutés et parfois expulsés de certains royaumes (Angleterre, France...).
Hérétiques au bûcher, XIIIe siècle (représentation du XVe s.)
- ensuite sur les marges du monde catholique : elle combat les « païens » (non-chrétiens) par l'évangélisation du Nord de l'Europe (rôle des chevaliers teutoniques, moines-soldats, autour de la mer Baltique), mais aussi les musulmans par la reconquête progressive de l'Espagne (reconquista).
- enfin à l'extérieur de l'Europe en prenant le contrôle du foyer, où est né le christianisme : à l'appel du pape Urbain IV, en 1095, une croisade est lancée pour « libérer » le « tombeau du Christ » (Saint Sépulcre) à Jérusalem. La ville est prise en 1099 au prix d'un terrible massacre. D'autres croisades suivront : des Etats latins sont créés en Palestine et en Syrie. Mais, les musulmans (rôle des sultans Baybar et Saladin) finiront par les chasser en 1290. Résultat : un fossé d'incompréhension et souvent de haine se creuse entre les chrétiens et les musulmans.
Les Etats latins du Proche-Orient, XIIIe siècle.