Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
HISTOIRE GEOGRAPHIE CITOYENNETE

Mornas, une forteresse médiévale

21 Avril 2010, 10:15am

Publié par histege

MORNAS

UNE FORTERESSE MEDIEVALE

 

GEOGRAPHIE

 

1. Mornas se situe :

- sur le plus grand axe de transport routier français, desservi par la route (Nationale 7) et l’autoroute (A 7). C’est l’axe PLM (Paris-Lyon-Marseille). Il relie aussi l’Europe du Nord-Ouest à la Méditerranée occidentale

- sur un axe ferroviaire (transport de marchandises et TGV), depuis 1854

- entre les grandes villes de :

● Lyon au Nord (Grenoble, Saint-Etienne)

● Marseille au Sud (Avignon, Aix-en-Provence, Arles, Montpellier)

- dans la vallée du Rhône : sillon rhodanien

- dans le Vaucluse, région PACA.

 

2. Il y a environ 2000 habitants à Mornas.

 

3. Les problèmes d’aménagement urbain :

- espace étroit entre le plateau, la falaise et la rive gauche du Rhône

- espace coupé par le Rhône, la voie ferrée (notamment TGV) et l’autoroute

- problème de nuisance sonore.

 

4. Le village se trouve au pied de la falaise. La forteresse est sur le revers du plateau, au sommet de la falaise.

 

HISTOIRE

 

1. Les principaux vestiges découverts à Mornas :

         - époque romaine : présence d’un oppidum, avec muraille, thermes, nécropole (cimetière). Au pied de la falaise : temple de Diane (vraisemblablement).

         - époque médiévale : castrum à partir du IXe siècle, sûrement avec tour et palissade en bois ; puis forteresse en dur de type « rocca » aux Xe et XIe siècles ; milieu du XIVe siècle : réparations sur la forteresse avec construction des murailles de ceinture.

 

2. Les pouvoirs qui se succèdent à Mornas :

- à partir de 818 : l’abbaye (bénédictine) d’Aniane

         - puis le Saint-Empire romain germanique

         - peu après 911 : les Archevêques d’Arles (donation par le Saint-Empire), à la tête du Comtat Venaissin (puis par les papes eux-mêmes)

         - le comte de Toulouse (inféodation par l’archevêque d’Arles)

         - à partir de 1209 : l’archevêque d’Arles ; puis repris par le comte de Toulouse

         - 1224 : retour à l’archevêque d’Arles

         - 1229 : sous le contrôle du roi de France (par le sénéchal de Beaucaire)

         - 1274 : restitution de Mornas au Comtat Venaissin (archevêque d’Arles) ; Mornas est alors dirigé par les chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

         - 1320 : cession au pape ; les papes s’établissent à Avignon aux XIVe et XVe siècles.

 

4. La vocation de Mornas :

- militaire : garnison qui contrôle le passage

- fiscale : péage

- non politique (pas de présence de pouvoir seigneurial).

 

5. Les principales pièces du château :

- barbacane (ouvrage défensif protégeant la porte d’entrée)

- demi-tour ronde

- citernes

- douves

- chapelle

- donjon (tour de guet).

 

6. Donjon : plan rectangulaire de 3.5 m sur 5.6 m de côtés et de 20 m de haut.

 

7. Un ossuaire et divers objets (épingles en or, carreaux d’arbalète, poteries, monnaies royales et papales) ont été trouvés dans la crypte du château.

Voir les commentaires

Agenda des classes à partir du 20 avril 2010

20 Avril 2010, 00:08am

Publié par histege

AGENDA DES CLASSES

 

 

3e 3 : carte des régions économiques des Etats-Unis (voir le polycopié) à compléter, en vous aidant de la carte publiée sur le blog. Il ne faut pas tenir compte des modifications, mais bien appliquer les couleurs (colorier les aplats ou surfaces aux crayons de couleurs et les lignes ou figures aux feutres). N'oubliez pas de copier la fin du chapitre sur le blog.

 

3e 2 et 3e 3 : Bon courage pour le contrôle de la rentrée sur les Etats-Unis. Ce sera une ou plusieurs questions de cours : il faudra rédiger un ou plusieurs paragraphes. Pour cela, il faut avoir des connaissances solides (donc bien apprendre le cours), car vous ne pourrez vous aider de documents comme pour un sujet de type brevet. Il est nécessaire aussi de bien connaître les 4 cartes (repères, métropoles, agriculture, régions économiques).

 

Profitez bien des jours de vacances qui restent.

Voir les commentaires

Etude d'un château fort Loches et de l'armement des chevaliers 2004

18 Avril 2010, 11:43am

Publié par histege

Voir les commentaires

Qu'est-ce la discrimination ? Documents et questions - 5e - 2010

9 Avril 2010, 15:40pm

Publié par histege

I. QU’EST-CE QUE LA DISCRIMINATION ?

 

Texte 1 : Eloge des différences

 

«Un aspect des immenses et admirables couleurs et mystères de la vie est que des groupes d'individus diffèrent les uns des autres : dans leurs coutumes, leurs traditions, leur foi, la couleur de leur peau et leur façon de s'habiller, etc. Cette "altérité" des différentes communautés peut évidemment être acceptée avec compréhension et tolérance comme quelque chose qui enrichit la vie : elle peut être honorée et respectée, on peut même s'en réjouir.»

 

    Václav Havel, Président de la République tchèque.

 

Texte 2 : La Convention européenne des Droits de l'Homme

 

«Article 14. La jouissance des droits et libertés reconnus dans la présente Convention doit être assurée, sans distinction aucune, fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, la langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions, l'origine nationale ou sociale, l'appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation.»

 

Source : Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales, Rome, 4 novembre 1950.

 

Texte 3 : La discrimination selon Alphonse Daudet

 

«Ce qui me frappa d’abord, à mon arrivée au collège, c’est que j’étais le seul avec une blouse. A Lyon, les fils de riches ne portent pas de blouse. Il n’y a que les enfants de la rue, les « gones » comme on dit. Quand j’entrai dans la classe, les élèves ricanèrent. Le professeur fit la grimace et tout de suite me prit en aversion.»

 

Extrait de Le Petit Chose, d’Alphonse Daudet, écrivain, 1868.

 

Questions

Textes 1 et 2 :

 

1.     D’après ces deux textes, quelles sont les différences ou les distinctions qui peuvent exister entre les hommes ?

 

Texte 1 :

2.     Quelle attitude préconise l’auteur par rapport aux différences ?

3.     D’après l’auteur, les différences peuvent-elles être un avantage ?

Texte 2 :

4.     Les distinctions entre les hommes sont-elles reconnues par la Convention européenne des Droits de l’Homme qu’a signée la France ?

5.     Ces distinctions entraînent-elles des droits et des libertés différentes ?

 

Texte 3 :

6. Quelle différence existait entre Alphonse Daudet et les autres élèves à son arrivée au collège ?

7. Quelle a été l’attitude des autres élèves ? Et celle du professeur ?

8. Une telle attitude peut-elle se justifier ?

9. Par quel mot peut-on qualifier cette attitude ?

Voir les commentaires

L'ONU et a sécurité collective - 3e - 2010

1 Avril 2010, 20:33pm

Publié par histege

L’O.N.U. (Organisation des Nations Unies)

ET LA SECURITE COLLECTIVE

 

unflag.gif

Le drapeau de l'ONU défini en 1945 :

- le bleu symbolise la démocratie (la liberté)

- le rameau d'olivier la paix (depuis l'Antiquité grecque) ;

on peut aussi y voir la prospérité (la sécurité alimentaire, nourrir les hommes)

-  et le planisphère avec une projection polaire arctique la volonté

de préserver la paix (et l'union entre les hommes et entre les  États).

 

 

I. NAISSANCE ET FONCTION DE L’O.N.U.

 

   L’idée de remplacer la S.D.N., qui n’a pas réussi à empêcher la deuxième guerre mondiale, aboutit à la conférence de San Francisco en 1945 : 50 États signent la Charte qui crée l’O.N.U. Aujourd’hui 192 Etats en font partie (Suisse, Vatican, Taïwan...).

   Ses buts sont d’empêcher la guerre, défendre les droits de l’homme... Tous les États membres sont égaux, souverains (pas d’ingérence dans les affaires intérieures) et doivent utiliser des moyens pacifiques pour régler les différends, en aidant l’O.N.U.

 

 

II. L’ORGANISATION DE L’O.N.U.

 

    Elle siège à New York et est organisée en trois institutions :

        1. Assemblée générale, composée de tous les États membres, fait des recommandations (conseil) aux États qui ne sont pas obligés de les suivre.

         2. Conseil de Sécurité : formé de 15 membres, dont 5 permanents (États-Unis, Russie, Grande Bretagne, France et Chine) et de 10 membres élus. Il peut prendre des résolutions (décisions obligatoires) : interventions militaires ou économiques. Pour les questions importantes, les 5 membres permanents doivent être tous d’accord (chacun a un droit de “veto”) et il faut 9 voix sur 15.

         3. Secrétariat général. Le secrétaire général (proposé par le Conseil de Sécurité et nommé par l’Assemblée générale) joue un grand rôle international : administre l’O.N.U. et met en œuvre les décisions du Conseil de sécurité.

Ban-Ki-moon--2006.jpg

Ban Ki Moon, Coréen du Sud et secrétaire général de l'ONU

depuis le 1er janvier 2007. 

 

    Le Conseil économique et social assiste les pays en voie de développement et s’occupe de questions financières et sociales. Il y a beaucoup d’institutions spécialisées : F.A.O. (alimentation, agriculture), U.N.I.C.E.F. (enfance), O.I.F. (travail), U.N.E.S.C.O. (éducation, science et culture), F.M.I. (Fonds monétaire international), B.I.R.D. (reconstruction et développement), O.M.S. (santé)...

 

 

III. L’ACTION DE L’O.N.U.

 

ONU---operat.-paix-1948-98.gif

 

    Pendant la guerre froide, l’O.N.U. est paralysée par les deux superpuissances qui dictent leur loi.

Mais, elle a joué un rôle non négligeable dans les décolonisations et a accueilli un grand nombre de pays devenus indépendants en Asie et en Afrique.

Ses interventions sont de nature très diverse (militaire, politique, économique, sociale, humanitaire et culturelle) : ex. les casques bleus (soldats de la paix).

Le rôle de l’O.N.U. est pourtant nécessaire pour assurer la paix dans le monde et le développement de la planète. Mais ses moyens, par rapports aux États, doivent être renforcés pour être plus efficaces. Ainsi, les Etats-Unis se sont lancés dans la deuxième guerre d’Irak sans l’assentiment de l’O.N.U. et Israël refuse d’appliquer ses résolutions.

Voir les commentaires

Les Etats-Unis - 3e - 2010

1 Avril 2010, 12:28pm

Publié par histege

 

LES ÉTATS-UNIS

 

 

Bollene-10-12-2008-085.JPG

 Stars and Stripes : peinture d'enfant sur galet.

Source : A. Sadki 2008 

 

 

Chap 9 p 232-259

 

 

I. UN TERRITOIRE IMMENSE MAIS MAÎTRISÉ

 

C’est le 4e pays du monde par sa superficie : 9,4 millions de km2.

 

1. Des espaces montagneux à l'Est, les Appalaches, et à l'Ouest, les Rocheuses, forment des barrières climatiques et encadrent de vastes plateaux et d'immenses bassins. Au delà des Rocheuses s'étend la grande vallée de la Californie. Au centre, la Grande Plaine du Middle West forme la majeure partie du territoire américain, parcourue par de grands fleuves.

 

2. Les climats sont variés (continental, océanique, subtropical, méditerranéen, aride), marqués surtout par le caractère continental. Les influences polaire (froide) en hiver et tropicale (chaude) en été entraînent une forte amplitude thermique.

Relief et climat influencent la répartition de la population. Les régions de séismes et de cyclones restent attractives (Californie, Floride... Sun Belt).

 

3. Les ressources naturelles sont abondantes :

- terres fertiles de la plaine centrale.

- sous-sol très riche : 1er producteur mondial  de charbon, de pétrole et 2e pour le gaz naturel; minerai de fer, plomb, zinc, argent, or, mais aussi en uranium.

- les fleuves permettent la production d'électricité et l'irrigation (riziculture, coton, maraîchages...).

 

4. Les États-Unis ont le premier réseau de transport mondial, ce qui permet de maîtriser l’immense espace américain. Les transports routier et aérien dominent très largement. Cependant, le réseau est parfois vétuste.

 

 

II. LA TROISIÈME POPULATION MONDIALE

 

République fédérale (50 États).

317,5 millions d'habitants. Exception parmi les Etats développés, la population augmente assez rapidement : l’accroissement naturel et l’immigration (légale ou clandestine) sont importants.

 

1. La population est diverse : les nombreux groupes ethniques forment un véritable melting pot (creuset), avec des langues et des cultures diverses :

* la grande majorité est formée des descendants d’immigrés européens, venant principalement de l’Europe du Nord-Ouest. Ils forment les WASP (White Anglo-Saxon Protestant)

* la part des minorités augmente et atteint 23 % du total :

- Amérindiens (1 % rassemblés dans des réserves) et les Asiatiques (4.7 %) sont les plus anciennement installés ; la part de ces derniers progresse.

- la part des Latinos (ou Hispaniques : Mexicains...) augmente fortement (14.2 %)

- les Noirs (12.6 %) descendants des esclaves.

Les minorités connaissent des conditions de vie difficiles et vivent dans des ghettos.

 

2. La population est inégalement répartie : l'Est est plus densément peuplé (région d’accumulation des premiers immigrants européens et des noirs) que l’Ouest (mis en valeur à l’époque du Far West). 60 % des Américains vivent à l’Est du Mississippi.

Les migrations intérieures sont importantes : le Nord-Est et le Middle West perdent de la population, alors que la Sun Belt, plus ensoleillée, en gagne. La mobilité de la population est assez élevée (un Américain sur dix déménage chaque année).

 

3. Une forte urbanisation :

Revoir le schéma de la ville américaine (chapitre : urbanisation dans le monde).

80 % des Américains vivent dans les villes, la moitié dans des villes de plus d’un million d’habitants (au nombre de 50). La Mégalopolis est une grande concentration urbaine de 45 millions d’hab (de Boston, en passant par New York jusqu’à Baltimore ; 50 millions si l’on y ajoue Washington). New York : 20 millions d’habitants, Los Angeles : 16, Chicago : 9. En particulier, la moitié d’entre eux vivent dans des banlieues. L’idéal de vie américain est celui de la maison individuelle avec jardin, visant à profiter des avantages de la ville et de la campagne proche. Les activités commencent à s’y développer, notamment autour des centres commerciaux et des parcs technologiques.

 

L’exemple d’une grande métropole, la troisième du pays, ouverte sur le lac Michigan : Chicago :

- le CBD, appelé Loop, se remarque à ses gratte-ciel, contenant des bureaux. Il a une fonction de commandement (administration, sièges sociaux, bourse aux grains…), présence de banques, assurances, grands hôtels, lieux touristiques… c’est-à-dire de services rares et chers.

- des quartiers dégradés, où vivent les noirs (ghettos) et les Latinos, avec une rénovation en cours

- des banlieues étalées, formées de lotissements pavillonnaires où vivent les classes moyennes et les riches

- une zone industrielle et portuaire.

 

vacances Etats-Unis Canada 2008 402 Le Skyline de Boston.

source A. Sadki 2008

 

vacances-Etats-Unis-Canada-2008-407.jpg

Dans le CBD de Boston, entre classicisme et modernité high tech. 

Source : A. Sadki 2008

 

 

4. L’importance de la population permet aux États-Unis de bénéficier d’un énorme marché intérieur. La population active est nombreuse. La part des femmes augmente (presque 50 % du total), en raison du développement des services, de la précarité de l'emploi et du besoin d'un deuxième salaire par famille. Cependant, un Américain sur six vit dans la pauvreté. L’État accorde en 2010 une couverture maladie pour 32 millions d’entre eux (1/10e).  

 

population active : population en âge de travailler, comprenant ceux qui ont un emploi et les chômeurs.

 

 

III. LE LEADER MONDIAL DANS LES SERVICES

 

Schéma des trois secteurs d’activités.

 

le tertiaire = ensemble des activités de services aux entreprises et aux particuliers (commerce, banques, administration…), y compris les transports et le tourisme.

 

Le secteur tertiaire s'est fortement développé depuis la deuxième guerre mondiale ; les Américains avaient déjà pris de l’avance en la matière. Il atteint 75 % de la population active. La part du travail féminin dans les services est élevée. Les cadres et les employés sont désormais les plus nombreux.

Les industries font appel de plus en plus au secteur bancaire, à la publicité, au marketing. Les besoins des ménages augmentent (santé, loisirs, tourisme, internet…).

 

       Les États-Unis sont le 1er exportateur mondial de services, cf. Microsoft, Walt Disney… Les banques américaines gèrent les plus grosses sommes d’argent de la planète. La bourse de New York (Wall Street) est la première du monde. La bourse aux grains de Chicago fixe les prix de gros agricoles. La crise financière déclenchée à la fin de 2008 et l’importance de ses répercussions mondiales montre l’influence de la puissance américaine dans ce domaine.

 

 

Localisation

Fonctions de commandement et dynamisme

Megalopolis

Nord-Est, près des Grands Lacs

Rôle mondial :

● New York : bourse de Wall Street, siège de l’ONU

● Washington : commandement politique (Maison Blanche), militaire (Pentagone) et économique (FMI = Fond monétaire international)

● Chicago : bourse aux grains.

Sun Belt

Croissant périphérique, allant de la côte atlantique à la côte pacifique

Dynamisme dans les hautes technologies :

● Silicon Valley : informatique

● Seattle (Boeing, Microsoft) : aéronautique et informatique

● Los Angeles : capitale mondiale des médias, du cinéma et de la musique (Hollywood…).

 

         Le développement des services transforme l’espace américain :

- les grandes entreprises ne conservent sur le territoire américain que les activités de décision, de recherche et de haute technologie (le reste est délocalisé)

- le tourisme favorise l’émergence de nouvelles régions dynamiques (Floride, Californie)

- le tertiaire supérieur (quaternaire) se concentre dans les CBD et dans les technopôles en banlieue et renforce le poids des métropoles dans l’organisation du territoire.

- 1er réseau de transport mondial : grands aménagements portuaires et aéroportuaires

 

technopole : parc d’activités associant recherche, ingénierie (hautes technologies) et services de haut niveau.

Exemples :

- 1er technopole : Boston-Cambridge : Route 128 (M.I.T : Massachussets Institute of Technology, Harvard, nombreuses entreprises de hautes technologies)

 

MIT---le-Dome---source-wikimedia.jpg

Le Dôme du Massachussetts Institute of Technology. L'édifice est construit dans un style néo-classique en 1861 comme le porte la date en effigie.

source : wikimedia

 

-  La plus remarquable au monde : San Francisco : la Silicon Valley.

 

 

siliconvalley.jpg

La Silicon Valley : universités (Princeton...), laboratoires de recherche, entreprises de hautes technologies et services financiers s'agglutinent pour profiter d'une synergie, d'une commensalité à la fois concurrentielle et grégaire.

 

 

 

IV. LA PREMIÈRE PUISSANCE INDUSTRIELLE MONDIALE

 

         Le secteur secondaire, avec l’industrie, connaît un recul relatif : 25 % de la population active.

 

         1. Le déclin des industries traditionnelles (charbon, métallurgie, chimie, textile), à cause de la concurrence de l’Union européenne, du Japon, des N.P.I. (Nouveaux pays industriels) et de la Chine. D’abord localisées dans le Nord-Est, beaucoup d’usines ont fermé et d’autres ont été délocalisées vers les littoraux (golfe du Mexique, Côte Est...) ou à l’étranger (Mexique : maquiladoras, Asie du Sud-Est) car la main d’œuvre y est moins chère.

 

2. La modernisation de l’industrie automobile : après une période de crise (concurrence européenne et japonaise), elle est redevenue puissante. Surtout localisée à Detroit (General Motors, Ford : deux premiers constructeurs mondiaux), elle a délocalisé les chaînes de montage dans la Sun-Belt. Cependant, la crise financière commencée en 2008 la frappe de plein fouet.

 

         3.  Le dynamisme des industries de haute technologie (high tech) : électronique (ATT), informatique (IBM, Microsoft), aéronautique (Boeing), aérospatiale (NASA)… Elles sont souvent regroupées dans des technopoles près des grandes villes et surtout dans la Sun Belt. Si les Américains dominent dans les hautes technologies, la concurrence du Japon et de l’Union européenne est forte (Ariane, Airbus…).

 

 

V. LA PREMIÈRE PUISSANCE AGRICOLE MONDIALE

 

         La part de l’agriculture continue de baisser depuis la Deuxième Guerre mondiale dans l’ensemble du système productif : 2,5 % de la population active.

 

L'agriculture américaine est la plus puissante et la plus mécanisée du monde, emploie beaucoup d'engrais et nécessite beaucoup d'investissements. Même si le nombre des exploitations diminue, la superficie cultivée reste stable et la productivité augmente. C’est une agriculture productiviste.

 

agrobusiness : ensemble des activités liées à l’agriculture (production, transformation, commercialisation, services). On parle aussi de filière agro-alimentaire.

 

L’agriculture américaine occupe souvent les premiers rangs mondiaux dans les principales productions :

-         céréales dans le Corn Belt (Sud des Grands Lacs) : maïs (40 % de la production mondiale), soja (Ier producteur mondial, 39 %), blé (11,5 % de la production mondiale)

-         cultures spéciales : coton (20 % de la production mondiale), arachide, tabac, canne à sucre...

-         élevage important (1er producteur mondial de viande...) dans les plaines de l'Ouest, le Texas... et troupeaux laitiers dans le Nord (Dairy Belt).

 

L’agriculture est dominée par un agrobusiness puissant, contrôlé par de grands groupes financiers et reçoit d’importantes aides de l’Etat fédéral. Elle est également fort endettée.

 

 

VI : TROIS GRANDS ENSEMBLES RÉGIONAUX

 

Etats-Unis régions économiques - complétée-copie-1

 

 

1. Un Nord-Est (Industrial ou Manufacturing Belt) cœur économique du pays mais en déclin : 1/3e de la population, 1/5e de la production agricole, 1/2 de la production industrielle, 3/4 des sièges sociaux des grandes entreprises. Mais, les anciennes industries sont en crise (textile, sidérurgie, automobile...) et on parle, à cet égard, de Rust Belt (« région de la rouille », avec des friches industrielles).

 

2. La Sun belt est très attractive, formant un croissant périphérique (allant de la côte Pacifique, en passant par le Sud, jusqu'à la côte Atlantique) : 2/5e de la population américaine, attirant près de 70 millions de personnes en près d’un demi­-siècle. Trois Etats dominent : Californie (2e centre économique du pays, le plus peuplé et le plus riche), Floride, Texas. Les hautes technologies, les services, le tourisme en particulier jouent un rôle moteur.

 

3. Une diagonale intérieure immense, mais peu peuplée (1/5e de la pop. américaine), à cause des montagnes, de l'immensité des grandes plaines et du climat continental. L'agriculture et les espaces ruraux sont importants. L'industrie est peu développée. C'est une région de départ pour les migrations.

 

L’espace américain est ouvert sur deux grandes façades océaniques : la côte Ouest réalise plus d’échanges commerciaux avec les pays de la zone Pacifique (Japon, Chine, Asie du Sud) que la côte Est avec les pays de la zone Atlantique (Europe).

 

 

CONCLUSION : LA PUISSANCE AMÉRICAINE

 

Les États-Unis sont la première puissance du monde dans tous les domaines :

-         la puissance politique et militaire : la moitié des dépenses militaires mondiales, la plus grande capacité d’armement (en quantité et en sophistication) et le premier exportateur d'armes au monde.

-         la domination économique : fer de lance mondial du capitalisme libéral, suprématie du dollar, domination dans tous les secteurs économiques (agriculture, industrie et services ; mais 2e exportateur mondial derrière l’Allemagne), force, force des multinationales qui exportent des capitaux et sont présentes partout dans le monde, importance des investissements, même en Europe, grâce à l'ouverture des marchés.

-         la culture américaine (cinéma, télévision, musique, littérature…) domine largement et se diffuse à travers la planète.

 

Mais, cette puissance a des limites. La concurrence économique de l’Union européenne, du Japon et de la Chine (sa balance commerciale est déficitaire avec la Chine) est de plus en plus forte. La dernière guerre d’Irak a provoqué la montée d’un sentiment anti-américain dans de nombreuses régions du monde. Barack Obama, nouvellement élu président de la république, cherche à y remédier.

 

Voir les commentaires

Agenda des classes à partir du 1er avril 2010

1 Avril 2010, 10:51am

Publié par histege

AGENDA DES CLASSES

A partir du 1er avril 2010



 

Evaluations

 

classe

date

sujet

manuel

coefficient

6e 3

 

 

p. 

 

5e 4

Vendredi 9 avril

Monde catholique 

p. 58-83

2

5e 5

Jeudi 8 avril 

Monde catholique

p. 58-83  

2

5e 6

Vendredi 9 avril 

Monde catholique p. 58-83

2

3e 2

bientôt

Etats-Unis

  p. 232-259

2

3e 3

bientôt

Etats-Unis 

  p. 232-259

2

           

Pour toutes les classes : les chapitres étant assez longs, il faut impérativement les résumer. Pour cela, revoir la fiche méthode, "comment apprendre sa leçon" (y compris faire une fiche résumant le chapitre).


Classes de 5e 4, 5 et 6
: connaître le schéma de l'organisation de l'Eglise catholique, la différence entre un clerc et un laïc, la vie du moine et l'organisation d'une abbaye, le rôle du clergé séculier, la vie des laïcs, les différences entre l'art roman et l'art gothique (y compris les cartes et les schémas), les luttes contre les hérésies et les croisades.
  Savoir reconnaître l'art roman et l'art gothique à partir d'images (voûtes, chevet...).

 

EXERCICES

 5e 6 : pour le vendredi 2 avril, finir les questions du polycopié (le refus des discriminations).

5e 4 : pour le mardi 6 avril, finir les questions du polycopié (le refus des discriminations).

  3e 2 et 3e 3 : faire la fiche résumé du chapitre sur les Etats-Unis.

Voir les commentaires

La révolution nationale selon Pétain - commentaire

31 Mars 2010, 22:42pm

Publié par histege

LA REVOLUTION NATIONALE,

Philippe Pétain, discours du 8 juillet 1941

 

 

Cliquez pour consulter le texte du discours

 

INTRODUCTION

 

1. Bibliographie

 

* Maurice AGULHON, La République, 1932 à nos jours, Paris, "Histoire de France Hachette", 1990.

* René REMOND, Notre siècle, 1918-1988, Paris, Fayard, "Histoire de France", t. 6, 1988.

* Jean-Marie MAYEUR, La Vie politique sous la Troisième République, 1870-1940, Paris, Le Seuil, "Points-Histoire", 1984.

* Michèle COINTET, Histoire culturelle de la France, 1918-1959, Paris, SEDES, 1988.

* René REMOND, Les droites en France, Paris, Aubier, 1982.

* Jean-François SIRINELLI, Histoire des droites en France, t. I, Politique, chap. V, "1919-1958. Le temps des droites ?" par Jean-Luc PINOL, p. 291 sq., Paris, Gallimard, 1992.

* Jean-Pierre AZEMA, De Munich à la Libération, 1938-1944, Paris, Le Seuil, 1979.

* Yves DURAND, La France dans la 2e guerre mondiale, 1939-1945, Paris, A. Colin, "Cursus", 1989.

* Robert PAXTON, La France de Vichy, Paris, Le Seuil, 1973.

* Jean-Pierre AZEMA et François BEDARIDA dir., Le régime de Vichy et les Français, Paris, Fayard, 1992.

* Olivier WORMSER, Les origines doctrinales de la Révolution nationale, Paris, Plon, 1971.

* Michèle COINTET-LABROUSSE, Vichy et le fascisme, Bruxelles, Complexe, 1983.

* Marc Ferro, Pétain, Paris, Fayard, 1987.

 

2. Contexte historique

 

         Le contexte historique est fortement bouleversé par la guerre depuis le commencement de l’année 1940.

 

         * La France est défaite militairement par l'Allemagne. Pétain a formé un nouveau gouvernement le 17 juin 1940. L’armistice qu’il signe le 22 juin (un deuxième est signé avec l'Italie le 24 juin) entre en vigueur le 25 :

                  - la France est coupée en deux : une zone occupée au nord, une zone "libre" au sud d'une ligne Pyrénées-Poitiers-Bourges-Chalon-Genève.

                   - l’armée française est démobilisée et réduite à 100 000 hommes.

                   - près de 2 millions de soldats français sont prisonniers en Allemagne, où ils demeureront jusqu'à la fin de la guerre.

                   - la France a l’obligation de verser à l'Allemagne une indemnité de 400 millions de francs par jour.

 

         * À Vichy, où le gouvernement s'est installé, les parlementaires (ceux qui restent près du gouvernement) sabordent la IIIe République le 10 juillet 1940. Tous les pouvoirs sont remis au maréchal Pétain, qui doit ainsi donner une nouvelle constitution à la France, « la constitution de l'Etat français ».

         Pétain jouit d'une immense popularité. Son appel à l'armistice ne l'a pas déconsidéré. La plupart des Français sont au contraire derrière lui.

 

         * La rencontre du 24 octobre 1940 entre Pétain et Hitler à Montoire inaugure une politique de collaboration avec l'Allemagne, sous la forte inspiration de Pierre Laval. Mais, le "dauphin" est désavoué et arrêté le 13 décembre 1940. L'événement est significatif des intentions de gouvernement du maréchal. Ce dernier trouve, peu après, un remplaçant dans l'amiral Darlan.

 

3. Présentation du texte

 

         Il s’agit d’un discours du chef de l'État français :

         * il est prononcé à la radio. L’utilisation de ce nouveau média — commencée par André Tardieu dans les années 30 — est un moyen puissant d'accéder directement et de façonner l'opinion publique.

         * il s’adresse aux Français. Il est significatif de la relation que Pétain noue avec eux : il incarne la France et les Français. Il s'adresse à eux personnellement, tel le chef de famille, le patriarche, dans un contrat personnel.

         * c’est un discours doctrinal.

        

4. Présentation de l'auteur

 

         Pétain est souvent l'auteur de ses discours. Dans celui-ci, le travail préparatoire est certainement dû à Lucien Romier et à Joseph Barthélémy, juriste réputé, garde des sceaux, ministre secrétaire d'Etat à la Justice depuis le 17 février.

 

         Philippe Pétain (1856-1951) :

         * d’origine familiale modeste : paysanne.

         * avant tout un militaire : carrière d'abord peu marquante jusqu'au déclenchement de la guerre en 1914 : a atteint le grade de colonel.

         * la guerre accélère sa carrière (se distingue au combat de Guise en août 1914), commande bientôt un corps d'armée en 1915. Se sort bien d'un rôle défensif à Verdun : point de départ d'une immense popularité, notamment chez les militaires, "le vainqueur de Verdun" (il n’est pas le seul général à se distinguer à Verdun).

         * en 1917, par suite de l’échec de l'offensive du général Nivelles sur le Chemin des Dames, il est nommé commandant en chef des armées. Il règle la question des mutineries :

                   - prend des mesures défensives, qui évitent l'envoi des hommes à la boucherie.

                   - ordonne des exécutions "exemplaires", qui montrent sa fermeté.

                   - améliore la condition du soldat engagé dans une guerre atroce.

         * maréchal de France le 20 novembre 1918.

         * sa carrière politique commence après la guerre. Il est apprécié pour son légalisme envers la République :

                   - artisan de la répression — violente — de la révolte dirigée par 'Abd el-Krim au Maroc (1925-26).

                   - après le 6 février 34, il entre dans le nouveau cabinet Doumergue comme ministre de la Guerre.

                   - c’est une période où beaucoup, notamment dans les ligues, voient en lui l'homme fort qu'elles recherchent.

                   - 1939 : mission, confiée par Daladier, pour renouer des relations diplomatiques avec l'Espagne franquiste, qui vient de gagner dans la guerre civile.

         * à partir de 1939, il reste dans les cabinets, au cœur des décisions :

                   - 18 mai 1940 : il est vice-président du Conseil dans le cabinet Paul Reynaud

                   - suites au désastre de l'année 40, Pétain, avec Weygand, pousse Paul Reynaud à la démission.

         * 17 juin 1940, Albert Lebrun, président de la République, appelle Pétain, qui veut l'armistice, à former un gouvernement qui sera le dernier de la IIIe République. Le chef ou père des anciens combattants est considéré comme un sauveur : la France et les Français remettent leur destin entre ses mains.

 

5. Problématique et plan

 

         Le nouveau régime qui naît le 10 juillet 1940, l'État français se donne ici une idéologie, un corps de doctrine, propre à recomposer un pays pleine déroute et à rendre à la France "sa mission impériale". Pétain avait reçu le 10 juillet la mission d'élaborer une constitution nouvelle. Le travail juridique et constitutionnel est confié à Lucien Romier et à Joseph Barthélémy qui préside une commission de 20 membres où on trouve des professeurs de droit, des parlementaires et des personnalités diverses.

 

I. Les fondements de la Révolution nationale

II. Le remembrement organique de la société française

III. Un État français personnalisé, hiérarchisé et autoritaire

        

 

I. LES FONDEMENTS DE LA REVOLUTION NATIONALE

 

1. La défaite de la France

 

La défaite militaire

 

         Pétain fait allusion à la défaite militaire, la « catastrophe » qui emporte le régime républicain. Le 1er septembre 1939 commence la campagne de Pologne, qui ne dure qu'une semaine. Les Français hésitent.

         Avec l'arrivée de l'hiver, Hitler préfère attendre avant de se tourner sur l'Ouest. La période de la "drôle de guerre" s'ouvre le 16 octobre. Elle durera sept mois.

         Les troupes allemandes opèrent un mouvement tournant par la Belgique, inspiré du plan Schlieffen de 1914, qui doit percuter le dispositif défensif français dans sa zone la plus faible : les Ardennes. La ligne Maginot s'arrête à l’abord Est de ce département. La force de pénétration est l'œuvre des divisions blindées autour de Sedan. Ensuite, un  coup de faucille immense vise à séparer les troupes alliées du Nord de celles du Sud. La stratégie française s'avère inefficace : faiblesse de l’artillerie blindée et surtout de l’aviation, insuffisante intégration du commandement militaire français et dissensions entre les alliés. L'offensive violente commence le 10 mai : la percée à Sedan réussit et les panzers de Guderian parviennent dix jours plus tard à Abbeville. Les soldats britanniques et français rembarquent ou embarquent dans des conditions désastreuses.

         Les Allemands poussent bientôt vers l'Ouest et le Sud. Pour les Français, c’est la débâcle. Le gouvernement français fuit à Tours, puis à Bordeaux. Le 22 juin 1940 l'armistice est signé à Rethondes.

 

La responsabilité de la défaite

 

         Pétain fait endosser la responsabilité de la défaite au régime républicain et désigne, « l'inconscience en matière de politique étrangère ». Un désastre diplomatique dans les négociations avec une politique attentiste à l’égard :

         * de l'Allemagne. La France ne sait pas réagir face à la politique de coups de force et de faits accomplis hitlériens. La reculade de Munich est ce qu’il y a de plus manifeste

         * de l'Italie. Après un accord Laval-Mussolini à Stresa, l'Italie forme l'axe Rome-Berlin

         * des pays d'Europe centrale : la France abandonne e llivre ses alliés à l'Allemagne, notamment la Tchécoslovaquie et la Pologne

         * de l'URSS. Après des tentatives de négociation entre la France et l'URSS, la méfiance reste réciproque : les Français et les Britanniques veulent détourner Hitler sur l'URSS. Staline signe finalement un pacte (germano-soviétique) avec Hitler le 23 août qui recèle aussi des clauses secrètes (partage de la Pologne)

         * des États-Unis, qui restent isolationnistes

         * de la Grande Bretagne, avec laquelle les dissensions sont nombreuses. La France finit par se rallier à la politique de conciliation et d'apaisement de la Grande-Bretagne.    

         Pétain accuse donc les gouvernants et surtout :

         * le Front populaire (il fait le procès de Léon Blum, à Riom) qu'il accuse d'un coupable laisser-aller : une politique d'armement insuffisante. La chose n’est pas vraie, puisque Blum a au contraire financé une politique d'armement (en fait la France a 94 divisions et l'Allemagne 105). L’attitude du Front populaire lors de la guerre d'Espagne est également incriminée

         * il s'en prend aussi à Daladier, cabinet radical, avec sa politique munichoise, perçue comme une capitulation diplomatique face à Hitler.

         * la France est divisée entre les bellicistes et un fort courant pacifiste. Munichois et anti-munichois : on voit d'abord un ennemi dans le communisme soviétique, notamment au moment du pacte germano-soviétique.

         * plus largement, Pétain accuse la politique incohérente des "démocraties" face à l'offensive hitlérienne. Munich, le 29 septembre 1938, permet le dépeçage de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne : la France et la Grande Bretagne sont discréditées.

         On comprend tardivement, au milieu de 1939, qu'Hitler est un véritable danger. Le pacte germano-soviétique lève les dernières illusions : Hitler ne peut plus être arrêté par des démocraties divisées.

 

2. L'effondrement de la IIIe République

 

         La défaite militaire foudroyante emporte tout aussi rapidement le régime de la IIIe République : « Le régime (...) qui vient d'être détruit par la défaite ». Pétain trouve des raisons chroniques à un effondrement si subit, notamment une incapacité à mener une politique étrangère efficace et une incapacité à mener la guerre et à obtenir la victoire. Pour lui, le régime parlementaire n'est pas le meilleur pour conduire un pays à la victoire : il oublie en partie la victoire de 1918, même si elle est en partie en trompe l'œil.

         En fait, Pétain fait le procès de la IIIe République. Pour lui, les causes de la défaite sont profondes.

 

Le dérèglement dans le fonctionnement du régime

 

L'impossible réforme de l'Etat

 

         Pétain évoque un régime, « condamné depuis longtemps par l'évolution générale et accélérée des esprits et des faits dans la plupart des pays d'Europe, et par l'impossibilité démontrée de se réformer. »

         Le Parlement — Sénat et Chambre des députés — non seulement ne remplit pas véritablement son rôle législatif, mais a de plus asphyxié le pouvoir exécutif. En effet, l'évolution du régime a marqué une profonde avancée de la puissance politique de la chambre, qui ne se cantonne pas dans des attributions législatives. Le pouvoir exécutif s'est discrédité ; le fait est scellé par l'affaire Millerand en 1923.

         Le Parlement et les gouvernements n'ont pas su affronter la crise multiforme des années 193O. Ils montrent à cette occasion la limite de leur efficience. Les gouvernants n'ont pas su, au bout du compte, corriger le déséquilibre grave des pouvoirs et les disfonctionnements qu'il a entraînés. La réforme des institutions, la réforme de l'État est restée lettre morte. Le régime paraissait impossible à réformer.

 

La dénonciation de la pratique des décrets-lois

 

         « En France, il (le régime parlementaire) donnait tous les signes de l'incohérence attestée par la substitution chronique des décrets-lois à la procédure législative régulière. »

         La pratique des décrets-lois se substitue à la réforme constitutionnelle. En principe rare et ponctuelle, elle prend une allure massive et durable, notamment à partir du cabinet Doumergue, en 1934. Les décrets-lois régissent au total la moitié du temps des cinq dernières années du régime. Le gouvernement, obtenant une puissance législative occasionnelle, pouvait ainsi vaquer aux affaires, sans passer par le parlement. Ce ne sont pas les pleins pouvoirs. En fait, la pratique des décrets-lois ne renforce guère l'exécutif : ce n'est qu'un pis-aller technique qui montre bien le mauvais fonctionnement du régime.

 

Antiparlementarisme

 

         L'antiparlementarisme est le volet essentiel de la critique pétainiste. Pétain s’oppose au pouvoir du nombre, à la souveraineté populaire, marqués selon lui du sceau de l’irresponsabilité et de l’incompétence : « un régime où le principe de l'irresponsabilité était posé de la base au sommet de l'Etat (...) C'est pourquoi nous en sommes sortis par la porte du malheur. » Le parlementarisme se fonde sur la souveraineté populaire, par l'élection au suffrage universel. Il est le dépositaire par délégation de la souveraineté populaire : c'est la base du pacte entre le pouvoir législatif et les Français. Le chef nominal de l'exécutif, le président de la République, est un produit indirect de la souveraineté populaire puisqu'il est élu par les deux chambres réunies en congrès.

 

La fin du régime

 

         Le régime de la IIIe république a bénéficié d'une évidente longévité qui traduit, malgré tout, une importante adhésion au régime, notamment de la part des gouvernants. Mais, il est fatigué.

         Ce sont surtout les désastres militaires de mai et juin 1940 ont raison du régime. Surtout, il trouve peu de défenseurs parmi des parlementaires et des dirigeants qui devaient être ses défenseurs naturels. Même les parlementaires rejettent la responsabilité des événements sur un régime en pleine déliquescence : des arrière-pensées profondes ressurgissent au milieu du traumatisme. Chacun règle ses comptes avec le régime.

         Pierre Laval orchestre la révision constitutionnelle, qui met à mort le régime et le remplace par un régime autoritaire. Pour cela, il faut une majorité de parlementaires. 649 votants sont réunis (sur un total de 932, les communistes étant déchus par Daladier) à Vichy. Le 10 juillet, l'Assemblée nationale approuve à près de 85 % (569 pour, 80 contre, 17 abstentions) la révision. L'Assemblée et le régime se sabordent et remettent entre les mains du maréchal Pétain, un pouvoir régulier et légal— les pleins pouvoirs. Pétain est chargé de promulguer une nouvelle constitution, qui devra garantir les droits de la famille, du travail et de la patrie et qui devra être ratifiée par la nation et appliquée par les nouvelles assemblées (la ratification et les assemblées ne verront jamais le jour).

         Le 11 et 12 juillet Pétain prend quatre actes constitutionnels qui lui donnent tous les pouvoirs, dont le pouvoir constituant.

 

3. La Révolution nationale

 

                   Pétain évoque le tournant de 1940 comme une des « grandes crises de notre histoire. Voilà le fait qui domine et commande toute la Révolution nationale », une crise qui n'admet de solution, selon lui, que par une grande révolution, une nouvelle révolution, une « révolution nationale » :

         La révolution nationale naît de la défaite, de l'humiliation nationale et de la crise de régime. La crise est son creuset et révolution nationale se veut une réponse à la crise : là est sa « légitimité » selon Pétain qui en donne la définition : « La révolution nationale signifie la volonté de renaître, affirmée soudain au fond de notre être, un jour d'épouvante et de remords ; elle marque la résolution ardente de rassembler tous les éléments du passé et du présent qui sont sains et de bonne volonté, pour faire un Etat fort, de recomposer l'âme nationale dissoute par la discorde des partis et de lui rendre la conscience aiguë et lucide des grandes générations privilégiées de notre histoire, qui furent souvent des générations de lendemain de guerres civiles ou de guerres étrangères. » Plusieurs caractères en découlent :

         * l'idée de réaction politique, une révolution politique : la révolution nationale se veut antiparlementaire et anti-républicaine, même si Pétain n'affirme pas clairement ce deuxième caractère. Elle se veut anti-démocratique, voire anti-politique. Pétain rejette les principes mêmes qui fondent une vie politique démocratique, comme la représentation populaire par l'élection et le travail parlementaire, le jeu des partis dont la concurrence et la pratique se conçoivent dans le sens d'une conquête légale du pouvoir. Pour lui, les partis sont des éléments de division.

         * l'idée de renaissance passe par le rassemblement qui s'appuie sur deux éléments :

                   - l'idée de purification (sorte de moralisation et d'ordre moral), « éléments sains ».

                   - la France éternelle, incorruptible, « l'âme nationale » ; le salut de la patrie ou le caractère national est le principal mot d'ordre, le dénominateur commun de Pétain et de la Révolution nationale : il veut garder le cap de la défense patriotique, « le salut de la patrie (...) est la suprême loi ».

                   - les grandes générations des lendemains, la question générationnelle : allusions évidentes aux bonapartismes, Napoléon Ier clôt la première révolution ; Napoléon III termine la révolution, en mettant fin en 1851 à la IIe République ; la fondation du régime en 1870-71 : l'action d'un Gambetta qui veut poursuivre la guerre, mais aussi l'assemblée très conservatrice de 1871 (puis l'ordre moral avec Mac-Mahon à partir de 1873).

         * la solution de l'État fort.

         * la révolution nationale est d'abord une constitution, qui se veut œuvre de durée : « sera œuvre organique et durable ».

        

         La révolution nationale a pour objectif de recomposer l'ordre social.

 

 

II. LE REMEMBREMENT DE LA SOCIÉTÉ FRANCAISE

 

         La phrase clé est prononcée ainsi : « j'entends remembrement organique de la société française ». Les termes utilisés désignent l'œuvre de remise en ordre : reconstruction, « recomposition du corps social », « remembrement organique ».

 

1. Le peuple, selon Pétain : un conglomérat

 

         Pétain utilise les notions de peuple, de patrie et quelque fois de nation. Le peuple est une entité mal définie.

         Quels sont les éléments constitutifs du peuple ?

         * il est formé par un ensemble « de familles, de professions, de communes, de responsabilités administratives, de familles spirituelles ».

         * c'est un ensemble de « réalités » : « la réalité familiale, professionnelle, communale, provinciale et nationale ».

         * les « groupes naturels » sont le fondement constitutif de l'État, du peuple et de la nation.

 

         Le peuple se compose de plusieurs segments — certains étaient déjà compris au moment de la remise des pouvoirs le 10 juillet : travail, famille et patrie :

         * la famille : on ne parle pas d'individu, mais de la cellule familiale de base, qui donne la nature de l'ordre social par excellence. L'ordre social prôné par Pétain est une continuation de la vision familiale des rapports sociaux, relation père-enfants, fécondité de la famille paysanne... Le comportement familial prime sur le comportement individuel : anti-individualisme et primauté du collectif et du communautaire. C’est en mouvement inverse de l'évolution historique : contre le citoyen qui s'est dégagé des contingences et se fonde sur le principe de l'égalité, de la liberté et de l'universalité (des droits). La Charte du Travail ne sera publiée qu'en octobre 1941.

         * les professions (le travail) : les groupements se font par professions, avec affirmation du caractère corporatiste dans l'organisation du travail. L'homme se définit ici et avant tout par le travail et par la position qu'il occupe dans la production. Pointe ainsi une forme d'anticapitalisme simpliste en liaison avec le corporatisme. Le travail par ailleurs est essentiellement vu sous l'aspect du retour à la terre. Une seule corporation voit le jour, la corporation paysanne décembre 1940 (avec des syndics au niveau local et régional), rapidement intégrée au gouvernement.

         * les responsabilités administratives, dont le sens est vague. On peut y mettre beaucoup de choses : les différents emplois administratifs (maire, préfets...) ou les différentes institutions administratives prévues (assemblées...). L'administration joue un rôle essentiel, dans le sens d’un encadrement administratif de la population : le peuple est une population administrée.

         * les « familles spirituelles » : élément en partie paradoxal, en considération de la volonté d'homogénéité contenue dans la révolution nationale. Les sensibilités religieuses et politiques se rapportent ici au maurrassisme, au barrésisme, au catholicisme social..., à l'exclusion des formations de gauche, notamment socialistes et communistes.

         * les communes : pour Pétain, la commune est une fédération de familles.

         * les provinces. Ce sont les réalités d'Ancien Régime, les "pays" (d'État, d'élection...), des « réalités vivantes », à la fois administratives et sociales, dégagées patiemment par l'évolution historique. On remarquera l’absence significative du département, trop abstrait et trop attaché à la Révolution française et qui ne serait pas une réalité vivante, créée patiemment par l'histoire.

         * la nation : l'ensemble le plus vaste dans la définition du peuple.

 

         Les principaux caractères de ce peuple se déclinent de la sorte :

         * il est très composite puisqu'il regroupe des éléments qui ne se situent pas au même niveau : la définition n'est pas cohérente. On a aussi bien des familles, que des « réalités administratives », ce qui se comprend moins facilement. Différents degrés dans l'échelle socio-spatiale sont représentés : la famille, la commune, la province, la nation. Mais, c'est une définition lacunaire puisque des éléments sont significativement exclus comme l’individu.

         * « réalité » et « nature » donnent à penser à un ordre issu du réel et de l'ordre naturel. Le peuple est ce qui est donné dans la réalité et qui est donné comme une sécrétion de l'ordre naturel. Pétain parle :

                   - de la « profondeur des soixante-générations » : continuum générationnel

                   - « de tout ce qui dans le peuple représente la durée qui relie le passé à l'avenir et assure la transmission de la vie, du nom, des biens, des œuvres, en même temps qu'un idéal et une volonté commune et constante » : sentiment patrilocaliste,

                   - du « principe immuable qui est le fondement de la formation, du développement de la grandeur et de la durée de tous les groupes naturels » : dimension de l'héritage et de l'hérédité ; exaltation de la durée et de la grandeur ; principe de formation historique longue. Tout ceci, montre que cette « philosophie » est intrinsèquement conservatrice.

 

2. Le peuple, une construction organique, corporatiste et hiérarchique

 

         Le contrôle communautaire est l’aspect essentiel :

         * les éléments constitutifs du peuple s’articulent entre eux pour en faire un tout organique. Ces éléments ne sont donc pas autonomes et n'ont de raison d'être que de faire fonctionner le tout (principe de l'organe) : c’est une vision clairement organique de l'ordre social

         * c’est un ensemble de fédérations successives : famille, commune-pays, provinces...

         * c’est une construction corporatiste, faite de métiers, de professions et de "communautés de travail" (c’est-à-dire d’entreprises), fonctionnant tel un autogouvernement corporatiste

         * la définition du peuple est symptomatique et en partie déroutante : « le peuple est une hiérarchie ». Chacun a une place assignée dans la hiérarchie et obéit à un rapport hiérarchique. La hiérarchie fait le liant social, la cohésion sociale et l'ordre social : une hiérarchie dégagée par la « nature » et l'histoire. La hiérarchie est définie par la position familiale, la position professionnelle et la position administrative.

         Le peuple est un ensemble d'emboîtements et obéit à la vision pyramidale qui culmine dans le chef. Pétain cherche, à sa façon, à remettre le corps social sur ses pieds, comme dans la quête du miroir brisé.

         Une sorte de société immobile, froide (telle qu’elle est désignée par Claude Lévy-Strauss et reprise par Émmanuel Le Roy-Ladurie) se dessine ainsi. Paradoxalement, Pétain la désigne comme animée d’un mouvement ou d'un élan produit par l'organicité, l'articulation fédérale et la hiérarchie. Tout cela concourt à la création de la patrie : valeur suprême, inconditionnelle (patrie des générations, mais spécialement identifiée au sol, à la ruralité...). La patrie serait un ensemble d’éléments de base. Ceux-ci, qui regroupés de manière organique, fédérale et hiérarchique, seraient à la fin producteurs de mouvement.

 

3. L'école et le contrôle social

 

         L'action de l'école s’ajoute au contrôle communautaire et hiérarchique. L’école a, de manière symptomatique, davantage un rôle d'éducation — une éducation elle aussi profondément conservatrice — que de réelle instruction ; cette dernière étant principalement entendue dans un aspect technique, même si elle n'est pas formulée dans le discours de Pétain.

         * l'école prolonge la famille, faisant suite à l’inspiration première de la famille : "elle doit faire comprendre à l'enfant les bienfaits de l'ordre humain qui l'encadre et le soutient"

         * l'école prolonge la constitution, qui a « une vertu d'enseignement », malgré une proclamation inverse dans le discours de Pétain : « la constitution couronne l'œuvre de l'école ». Il se targue d'éduquer personnellement les Français, à travers la constitution et ses discours. L’école, en réalité, en est le relais et doit mettre en œuvre la pédagogie constitutionnelle

         * l’école exalte le beau, le grand, le durable, pour assurer la « continuité de la patrie ».

         * l’école enseigne le « respect des croyances morales et religieuses, en particulier de celles que la France professe depuis les origines de son existence nationale » : imprégnation religieuse catholique, anti-laïcisme, vertus patriotiques et nationales se conjuguent

         * l’école éduque et encadre la jeunesse, forme de jeunes hommes de bonnes familles, "adéquats". L’école joue un rôle déterminant dans le contrôle social : respect du père, du maître d'école, du curé, du chef d'entreprise, du chef militaire.

 

         En matière sociale, la pensée de Pétain :

         * ne présente rien d'original. Certains éléments sont, par exemple, déjà présents dans le francisme de Marcel Bucard.

         * est réactionnaire et cherche à promouvoir l'ordre social le plus ancien, issu de l'Ancien Régime, mais sans les distinctions sociales marquées avec l'aristocratie ou encore le clergé, en exhumant une France profonde, la France rurale et paysanne.

         * représente une « révolution » traditionnaliste, "restauratrice", conservatrice. Avec la débâcle (mouvements de populations), l'occupation de plus de la moitié du territoire français par les Allemands, Pétain veut recomposer l'ordre social sur ses cohésions de base, le substrat : le reste a été emporté par la défaite et le traumatisme.

 

 

III. UN ÉTAT FRANCAIS PERSONNALISÉ, HIERARCHISÉ ET AUTORITAIRE

 

         Une constitution vise généralement à définir :

         - la nature du pacte qui lie les hommes aux pouvoirs.

         - les pouvoirs, dans leurs compétences et leurs relations.

         En cette matière, le discours du maréchal Pétain souffre d'une indigence évidente : sa constitution qui crée l'État, l'État hiérarchique est le résultat du remembrement du corps social, fondé sur la hiérarchie et l'autoritarisme, sans ambiguïté : « J'ai dit à maintes reprises que l'État issu de la Révolution nationale devait être autoritaire et hiérarchique ». Deux termes reviennent principalement : hiérarchie et autorité. Comment Pétain légitime-t-il son pouvoir ? Quelle est son origine ?

 

1. Autorité et légitimité

 

         Le problème principal est celui de la légitimité et de l'autorité. La légitimité est dans l'autorité :

         * l'abandon de la souveraineté populaire, droit sacro-saint acquis sur un siècle de combats (1789-1880) : l'autorité ne vient pas du nombre, du suffrage (vote). Il s’agit là d’une réaction profonde contre le principe de la souveraineté nationale et le principe des droits de l'homme et du citoyen, contenus dans la déclaration des droits de 1789. Pétain raille le « citoyen, juché sur ses droits » : ainsi veut-il des hommes mus plus par les devoirs que les droits. Les devoirs (communautaires et nationaux) sont supérieurs aux droits. Cela indique le sens du pacte social, qui mène vers une sujétion au pouvoir.

         La légitimité procède directement de l'ordre social, fondé sur les groupes naturels. Ainsi est-ce une autorité naturelle ; ce que Pétain appelle « l'autorité positive » :

         * l'autorité comprend normalement (plus que la notion de pouvoir) l'idée d'un pacte :

                   - l'idée du meilleur : le détenteur de l'autorité recèle des qualités intrinsèques

                   - l'idée de la reconnaissance collective des qualités du détenteur de l’autorité

         * dans la pensée de Pétain, il n’y a pas de véritable pacte puisque que l’autorité « doit procéder d'abord d'un principe immuable », issu des « groupes naturels ». Et elle procède de l'hérédité, selon la liaison passé/présent.

         * l'autorité, ici, s'oppose à la liberté : des libertés, à l'ancienne, et non la liberté comme principe abstrait (qui entre dans le triptyque républicain, avec une égalité elle aussi bannie : le caractère anti-républicain est manifeste).

         * l’ « autorité positive » recèle une contradiction : le droit positif qui culmine dans les principes de 1789 s'oppose au droit naturel, qui est davantage prôné par Pétain.

 

2. La sélection des élites, hiérarchie et responsabilités

 

         La révolution nationale est populiste dans la définition du corps social, mais anti-populaire et foncièrement élitiste dans le domaine politique : le peuple n'a pas de véritable existence politique.

         La sélection des élites se fait en reprenant la hiérarchie « naturelle » qui préside dans l'ordre social, selon le principe des services rendus à la communauté.

         La responsabilité existe à tous les niveaux (en fait, il n'en est qu'une au sommet). Il y a apparence d'autogouvernement à plusieurs niveaux : le 11 juillet 1940, Pétain annonce sa volonté de restaurer les « provinces » avec un « gouverneur ». En fait, en avril 1941, il crée des préfectures régionales (des régions qui regroupent des départements). Des commissions administratives départementales remplacent les conseils généraux élus. La centralisation étatique est renforcée au bout du compte.

         Il s’agit, en somme, d’une sorte de gouvernement oligarchique : le gouvernement d'un petit nombre, avec alliage d’un gouvernement monarchique (sans le roi) et d’un gouvernement militaire :

         * « un petit nombre conseille » : fonction de conseil seulement.

         * « quelques uns commandent » : à chaque niveau, un responsable qui commande et qui a des comptes à rendre au supérieur immédiat, ainsi jusqu'à Pétain lui-même. Le pouvoir vient d'en faut.

         * « au sommet un chef qui gouverne » : pas de président de la République et de véritable gouvernement (autonome). C’est le gouvernement d'un seul, à la fois chef de l'État et chef de gouvernement. Dans la réalité de l’exercice du pouvoir, il y a un dualisme entre :

                   - Pétain et son gouvernement d’une part

                   - et son cabinet personnel d’autre part.

         Pétain voudrait s'opposer au découplage (irresponsabilité de la base au sommet) qui s'est institué entre les parlementaires et les gouvernants de la IIIe République et la population. En fait, Pétain institue un autre découplage.

 

3. Un pouvoir personnalisé : la mystique du chef

 

         « Le goût de la responsabilité est le principe distinctif du chef ». Ceci témoigne de la naissance du culte du chef, du mythe Pétain, l'homme simple, l'homme qui s’adresse directement aux Français et les connaît le mieux (proche d’eux comme il l'a été des soldats) : la déférence est presque charismatique (vieux roi capétien était guérisseur, thaumaturge), religieuse ou sacrée. Par ailleurs, Pétain est auréolé comme le "sauveur", portant à la fois une part de messianisme et rédemption.

         Le parlementarisme étant accusé de tous les maux, tout est investi au profit de l'exécutif. L'État fort consiste avant tout dans un homme fort et se résume dans un simple exécutif très fort, un pouvoir absolu qui concentre tous les pouvoirs, négation du principe de la séparation des pouvoirs : législatif, exécutif, judiciaire et constitutionnel. L'autoritarisme procède du dérèglement du régime, mêlant caractère plébiscitaire, anti-parlementarisme des ligues et exigence d'un pouvoir fort. L'État fort ne se fonde pas sur l'existence d'un parti, à l’instar du fascisme : c’est là, une différence importante entre le pétainisme d’une part et le fascisme et le nazisme d’autre part. Cependant, la personnalisation du pouvoir l'apparente aux pouvoirs fascistes apparus dans l'entre-deux-guerres.

         C’est un pouvoir d'inspiration monarchique, césarienne et militaire. Pouvoir personnalisé, charismatique, d'origine irrationnelle, Pétain, le chef, le père, le patriarche, le guide incarne la nation et le destin national, l'unanimité nationale selon une posture mystique : l'acte constitutionnel premier du 11 juillet 1940 montre d'emblée le caractère personnel et monarchique du pouvoir : « Nous, Philippe Pétain, maréchal de France, chef de l'Etat français ». Pacte direct, sans intermédiaire, entre Pétain et le peuple (il dialogue, comme De Gaulle le fera, seul avec la France). L'acte 4 du 12 juillet institue un "dauphin", d'abord Laval, puis Darlan, à partir de février 1941. La délégation du pouvoir est faite personnellement au maréchal Pétain : celui-ci institue la prestation de serment à l'été 1941 pour tout homme qui veut briguer une responsabilité.

         S’observe ainsi le caractère anti-politique profond de Pétain, notamment à l’égard des pouvoirs et des institutions démocratiques : pas de chambres.

 

 

CONCLUSION

 

         Pétain, dans ce discours, veut donner un corps de doctrine au nouveau régime, un programme idéologique et théorique. Il chercher à brosser les contours de ce nouveau régime.

         La part de la conjoncture est considérable : la révolution nationale naît dans la défaite militaire et l'effondrement d'un régime. Le but est de restaurer la mission impériale (idée d'Empire colonial à sauver est décisive chez Pétain), c'est-à-dire la vocation à l'hégémonie de la France, à être la meilleure, principe qui engagera pour partie Pétain dans la voie de la collaboration pour partager le règne de l'Allemagne. La révolution nationale traduit la conception d'une renaissance passéiste, avec retour à l’âge d’or, celle d’une « France éternelle ».

         L'idéologie prônée dans ce discours qui définit la Révolution nationale ne traduit pas l’influence de mentors. Elle appartient au maréchal lui-même, qui a toujours tenu les rênes d'un gouvernement personnel. La pensée n’est ici guère originale : Pétain montre une faiblesse évidente dans le domaine de la pensée politique. Au contraire, triomphent une sorte d' « anti-politisme » et de syncrétisme, un conglomérat, qui emprunte son inspiration à plusieurs sources :

         - des archaïsmes

         - un capitalisme "naïf"

         - une orthodoxie maurrassienne, même si Maurras n'a jamais eu l'influence politique personnelle qu'il espérait sur le maréchal Pétain.

         - des germes de "fascisme à la française".

Voir les commentaires

La cathédrale de Canterbury (Angleterre)

26 Mars 2010, 10:56am

Publié par histege

LA CATHÉDRALE DE CANTERBURY
(Angleterre)
 

 

  Cathedrale-de-Canterbury.jpg

 

Canterbury est d’abord célèbre par le rôle d’Augustin, envoyé par le pape, pour évangéliser les habitants du pays : il convertit le roi de Kent, Ethelbert en 597, crée une abbaye, puis une église (Christ Church, détruite par un incendie en 1067) : c’est un nouveau départ, décisif, pour le christianisme en Angleterre.

 

LA NEF

 

1. la fenêtre sud-ouest contient les plus anciens vitraux : que fait Adam ?
..............................................................................................................
2. Qui est le premier archevêque de Canterbury ?
..............................................................................................................

3. Quel est le style de la nef ?
..............................................................................................................
..............................................................................................................
 

LE LIEU DU MARTYRE

 

4. Que s'est-il passé le 29 décembre 1170 ?

..............................................................................................................
..............................................................................................................
5. Quel personnage est représenté sur la fenêtre au dessus de la porte menant au cloître ?

..............................................................................................................
 

LA CRYPTE

 

6.  Qu’est-ce qu’une crypte ?
..............................................................................................................
7. Quel est le style architectural de la crypte orientale et occidentale ? 

 ..............................................................................................................

8. Que peut-on constater à l’observation des piliers ?

..............................................................................................................
..............................................................................................................
9. Comment se présente la Chapelle de Jésus, située dans la partie est de la crypte ?
.............................................................................................................. 


LE PULPITUM

 

10. Quelle est la fonction d’un jubé ?
..............................................................................................................

11. Quel personnage soutient, en particulier, la cathédrale ?
..............................................................................................................

12. En observant la tour « Bell Harry » : comment transportait-on les matériaux de construction à l’époque ? 
..............................................................................................................
..............................................................................................................
 

LE CHŒUR

 

13. Guillaume de Sens, l’architecte français qui a commencé les travaux de construction du cœur, est tombé d’un échafaudage. Son assistant, Guillaume l’Anglais, les as terminés : quelle différence de style se remarque à l’est ?

..............................................................................................................
..............................................................................................................
14. Cite quelques scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament représentées sur les fenêtres de la Bible :
..............................................................................................................
..............................................................................................................
 

LA CHAPELLE DE LA TRINITÉ

 

15. Pourquoi les Fenêtres du Miracle sont-elles installées autour de la Cathédrale de la Trinité ?

..............................................................................................................
..............................................................................................................

16. Comment se présente le tombeau de Thomas Becket sur les vitraux ?
..............................................................................................................
..............................................................................................................

17. Un seul roi est inhumé dans la cathédrale. Quel est-il ?
..............................................................................................................
18. La Chapelle de la Corona est consacrée aux saints et aux martyrs modernes. Cites-en un exemple ?

..............................................................................................................
..............................................................................................................
19. Quel objet caractérise le sanctuaire de Becket avant sa destruction en 1538 ? 
..............................................................................................................

20. Comment se présente le tombeau du Prince Noir ?

..............................................................................................................
..............................................................................................................
..............................................................................................................


LE CLOÎTRE

 

21. Quelle est la fonction d’un cloître ?
..............................................................................................................
22. Quels vestiges de la vie quotidienne des moines sont encore visibles ? 
..............................................................................................................


L’ENSEMBLE DE LA CATHEDRALE

 

23. Pourquoi la cathédrale est-elle composite : plusieurs styles architecturaux ? 
..............................................................................................................
..............................................................................................................

24. Quelles sont les deux confessions chrétiennes qui se sont succédées dans la cathédrale ?

..............................................................................................................

25. Quelle est l’importance de la cathédrale de Canterbury et de son archevêque ?

..............................................................................................................
..............................................................................................................
26. Place dans le tableau, les mots anglais qui correspondent aux mots français.

 

 

abbey – altar – ambulatory – archbishop – cathedral – chapel  – chapter house – choir – cloisters – crypt – church – library – nave – aisle – porch – screen – shrine – tower – transept

 

abbaye

 

 

chapitre

 

10

nef

 

1

autel

 

5

choeur

 

11

porche

 

 

archevêque

 

6

cloître

 

12

salle capitulaire

 

2

bas-côté

 

7

crypte

 

 

tombeau

 

3

bibliothèque

 

8

déambulatoire

 

13

tour

 

 

cathédrale

 

 

église

 

14

transept

 

4

chapelle

 

9

jubé

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Agenda des classes à partir du 25 mars 2010

25 Mars 2010, 17:48pm

Publié par histege

AGENDA DES CLASSES



EPREUVES D’ASSR (1 et 2)

Sécurité routière

 

ASSR 1

5e 4 : mardi 30 mars de 8 h à 9 h

5e 6 : mardi 30 mars de 14 h à 15 h

 

ASSR 2

3e 2 : mardi 30 mars de 11 h à 12 h

3e 3 : lundi 29 mars de 16 h à 17 h

 

L’épreuve se déroule à partir d’une projection vidéo (DVD), sous forme de QCM composé de 20 questions.

 

Pour vous entraîner, vous pouvez vous rendre sur les sites suivants :

-         Eduscol

-         Maths et Jeux de Juliette Hernando

-         MAIF

-         Code300.net

-         Sécurité routière.

EXERCICES

 

6e 3 : pour lundi 29 mars : quelles sont les régions de forte densité ? Pourquoi ? Utiliser les cartes du livre p. 197, 204-205.

 

 

Voir les commentaires

Les Athéniens aux Ve et IVe siècles - 6e - 2010

21 Mars 2010, 19:51pm

Publié par histege

LES ATHENIENS AUX Ve ET Ve SIECLES

AVANT J.-C.

 

Chap 3 p 48-69

 

I. LES ATHENIENS EN FÊTE : LES PANATHENEES

 

Dossier p. 62-63.

 

1.     Les grandes Panathénées ont lieu tous les quatre ans à Athènes (tous les ans pour les Panathénées en juillet), en l’honneur de la déesse Athéna, protectrice de la cité (déesse poliade).

2.     L’amphore (vase) représente une course à pied. Le vainqueur reçoit une couronne d’olivier (arbre d’Athéna) et une amphore panathénaïque (huile sacrée).

3.     La procession a lieu le huitième et dernier jour de la fête. Elle suit la voie sacrée, commence dans la ville basse et traverse le quartier du Céramique et l’Agora, en suivant la voie sacrée. Elle gagne l’Acropole et se termine devant le temple de l’Erechteion.

4.     On offre à Athéna, pour habiller sa statue de l’Erechteion, un peplos, une grande tunique tissée par des jeunes filles (ergastines), mais aussi des amphores.

5.     Les animaux (génisses, béliers…) sont sacrifiés sur l’autel du temple de l’Erechteion. La viande est en partie offerte à Athéna (rôtie) et en grande partie partagée entre les citoyens d’Athènes. (Hécatombe : sacrifice de 100 bœufs)

6.     Les sculptures forment une frise (bandeau sculpté : bas-relief) qui entoure le haut du mur du temple du Parthénon.

-         fragment 1 : cavaliers (citoyens riches)

-         fragment 2 : offrandes d’amphores (portées probablement par des métèques ou des esclaves)

-         fragments 3 et 4 : sacrificateurs et animaux à sacrifier.

 

Bilan. Les Panathénées sont une fête :

- religieuse : pour s’attirer les faveurs de la déesse Athéna et renouveler l’alliance entre la déesse et la cité

- civique : pour refaire l’unité de la population. Y participent notamment les :

- citoyens = ceux qui ont le droit de participer aux décisions politiques de la cité

- métèques = étrangers vivant dans la cité

- esclaves : hommes, privés de liberté et appartenant à un maître.

- ambassadeurs des cités étrangères.

 

II. L'ORGANISATION DE LA CITE

 

La cité d’Athènes occupe une petite région, dans la presqu’île de l’Attique (2650 km2). Elle a pour voisines les cités de Salamine (île), de Platées, de Thèbes, de Mégare et plus loin d’Eubée (île).

 

Son territoire s’organise en trois parties :

-         la ville d’Athènes : entourée de remparts, avec une Acropole (ville haute sur une colline sacrée avec des temples) et une ville basse, avec une agora (grande place), une autre colline (la Pnyx où se réunit l’assemblée), avec d’autres temples, des théâtres, des odéons (musique).

-         la côte avec des ports, comme Phalère et surtout Le Pirée, ville portuaire pour le commerce et la marine de guerre.

-         la campagne (petites plaines, collines et de montagne) : agriculture, avec des villages et des maisons isolées.

Après 480, Athènes et Le Pirée sont réunis par de Longs Murs de fortifications.

 

Athènes est une cité marchande : vente de produits artisanaux (céramique…), d’huile, de vin et achat de blé et de bois.

 

III. UNE CITE PUISSANTE

 

Athènes est un ensemble de villages qui ont fini par se regrouper (synoecisme ; la légende dit que c’est Thésée qui l’a réalisé) pour former une cité. Elle est d’abord dirigée par des rois, qui ont été ensuite renversés. Puis, elle est dirigée par une famille de tyrans (personne qui gouverne de manière absolue, en cherchant à s'appuyer sur le peuple), les Pisistratides. Ils sont renversés à leur tour, à la fin du VIe siècle : les citoyens prennent le pouvoir.

Les Perses sont à la tête d’un immense empire qui s’étend du Sud-Est de l’Europe et de l’Egypte jusqu’à l’Inde. Les Ioniens (Grecs d’Asie Mineure) se révoltent et reçoivent l’appui de Grecs indépendants (ex : Athéniens). Ils détruisent Sardes, la capitale d’une satrapie (province de l’empire). Le grand roi, Darius Ier, de la dynastie des Achéménides, reprend le contrôle de l’Ionie, puis lance une expédition punitive contre les Grecs indépendants.


Grecs et Perses s’affrontent à l’occasion de deux guerres médiques (ainsi appelées par les Grecs), qui nous sont surtout connues par les Histoires (Enquêtes) d’Hérodote, voyageur, géographe et historien grec, qui a séjourné à Athènes à une date postérieure aux événements :

- le sort de la première guerre se joue à la bataille de Marathon (490) : les Athéniens et les Platéens, organisés en phalanges, rangs serrés d’hoplites (fantassins munis d’un bouclier ou hoplon, d’une épée, d’un javelot…) se laissent enfoncer en leur centre, mais encerclent les Perses par les ailes. Les Perses sont écrasés.

         - Xerxès succède à son père Darius et lance une nouvelle expédition en 480. Il ravage l’Attique. Mais, sa flotte est battue dans le chenal (étroit passage entre l’île de Salamine et l’Attique) par les trirèmes (navires de guerre à 3 rangs de rameurs) des Athéniens et de leurs alliés. C’est la victoire de Salamine.

 

Les Athéniens passent pour les champions de la liberté des Grecs. Pour empêcher le retour des Perses, les ils organisent une alliance (symmachie) avec d’autres cités : la ligue de Délos. Mais, il en existe une plus ancienne, dirigée par Sparte, la ligue du Péloponnèse.

Cependant, l’hégémonie (domination) des Athéniens devient insupportable à certains de ses alliés (Athènes prend seul les décisions, souvent à son seul profit et détourne l’argent, misthos de la ligue) et sa puissance inquiète les Spartiates.

 

La guerre du Péloponnèse se déclenche en 431 entre les deux ligues. Elle nous est connue principalement par l’ouvrage du stratège et historien athénien Thucydide. Après une période de trêve, la guerre reprend et finit par la défaite d’Athènes, d’abord sur mer contre Syracuse (en Grande Grèce : Italie du Sud), puis surtout sur terre contre Sparte en 404.

 

Les Spartiates reprennent leur ancienne hégémonie sur les Grecs. Mais, ils sont à leur tour bientôt dominés par la cité de Thèbes, avant que celle-ci ne succombe à l’alliance d’Athènes et de Sparte.

 

IV. L'INVENTION DE LA DEMOCRATIE


La cité en débat

 

Questions p. 56

 

1)      L’assemblée des citoyens d’Athènes se réunit 4 fois par mois (au moins) sur la colline de la Pnyx.

2)      Lors de la réunion dont parle Aristophane (auteur de théâtre athénien), l’assemblée doit débattre de la paix. (De manière générale, des affaires de la cité).

3)      Seuls les citoyens hommes âgés d’au moins 18 ans ont le droit de prendre la parole à l’assemblée, en montant à la tribune.

4)      Périclès (495-429), plusieurs fois stratège, est connu pour ses qualités d’orateur : il sait convaincre les citoyens par ses discours.

5)      L’assemblée prend les décisions par un vote à main levée et à la majorité.

6)      Le comédien reproche aux prytanes (ceux qui président l’assemblée) et aux citoyens de ne pas prendre au sérieux leur rôle : arrivée en retard à l’assemblée, disputes pour les places sur les bancs et discussions sur des sujets futiles.

 

p. 57

 

1) Le débat a lieu en 431 avant J.-C.

2) L’objet du débat est la suppression ou non du décret interdisant aux citoyens de Mégare l’accès au marché d’Athènes et aux ports de l’empire athénien.

3) Deux points de vue s’opposent :

     - les partisans de la suppression du décret et donc du maintien de la paix avec Sparte

     - les partisans du maintien du décret et donc du risque de guerre avec Sparte.

4) Celui qui prend la parole s’exprime du haut de la tribune.

5) Périclès est un homme politique athénien. Comme stratège, il a longtemps dirigé Athènes de 462 à 429.

6) Pour Périclès, il faut être ferme avec les Spartiates et ne pas prendre l’habitude de leur céder.

7) La proposition de Périclès est adoptée par un vote à main levée, à la majorité.

 

         La nouvelle organisation mise en place par les Athéniens s’appelle démocratie = forme de gouvernement où le pouvoir est exercé par le peuple.

Démocratie = demos (peuple) + cratie (kratein = force, pouvoir, souveraineté).

Peuple = ensemble des citoyens, soumis à l’égalité des droits (isonomia ou « même loi » pour tous).

Rappel : le citoyen est le membre d’un Etat appelée citée/polis ; il exerce la politeia (politique).

 

Les citoyens peuvent tous siéger à l’Ekklesia : assemblée qui vote les lois et décide de la paix ou de la guerre.

Les lois sont préparées par la boulè : conseil composé de citoyens tirés au sort chaque année.

La justice est rendue par l’Héliée : tribunal composé de citoyens tirés au sort.

Les citoyens élisent les 10 stratèges (chefs de l’armée).

Tous ceux qui ont une fonction politique sont appelés magistrats. Ils sont élus pour un an et doivent rendre des comptes aux citoyens.

 

Un stratège devient plus important que les autres et joue le rôle de chef du gouvernement.

Le plus célèbre est Périclès, stratège de 443-429 :

-         il encourage la démocratie : accorde une somme d’argent (mistophories) pour que les citoyens pauvres aillent à l’assemblée et occupent des magistratures

-         mais, à partir de 451, il réduit le nombre des citoyens

-         il engage les Athéniens dans la guerre du Péloponnèse.

 

La population est répartie en 3 catégories :
     - les acteurs de la démocratie : les citoyens (40 %) sont seuls à avoir des droits politiques dans l’Etat où ils vivent. C’est-à-dire les hommes (avec leur femme et leurs enfants). Pour être citoyen, il faut avoir son père déjà athénien. A partir de 451 : il faut en plus avoir sa mère fille de citoyen athénien. Le citoyen a le droit de participer au gouvernement et des devoirs (service militaire : défendre sa cité) ; il a le droit de posséder des terres.
     - les exclus de la démocratie : les métèques (30 %) n’ont pas les droits politiques de l’Etat où ils vivent (étrangers). Ne peuvent participer au gouvernement, ni posséder des terres, mais ont des devoirs (payer l’impôt, défendre la cité).

- les exclus de la démocratie et de l’humanité : les esclaves (30 %) n’ont aucun droit, ne sont pas libres. Ils sont considérés comme des choses, des objets, des meubles qui appartiennent à un propriétaire (maître). Ils peuvent être vendus ; doivent travailler.

 

Conclusion : Athènes est une cité démocratique, mais inégalitaire et esclavagiste.


V. ATHENES, L'ECOLE DE LA GRECE 

Voir le cahier.

Voir les commentaires

Alexandre le Grand - 6e - 2010

21 Mars 2010, 17:39pm

Publié par histege

ALEXANDRE LE GRAND

 

I. LES GRECS PERDENT LEUR INDEPENDANCE

 

        Au IVe siècle, les cités grecques s’affaiblissent dans des guerres entre elles. Le royaume de Macédoine, au nord de la Grèce, devient puissant. Son roi, Philippe, renforce son armée, organisée en phalanges : soldats à pied, munis d’une longue lance, appelée sarisse, qui marchent en formation serrée.

        Philippe attaque les cités grecques. La plupart des Grecs perdent définitivement leur indépendance à la bataille de Chéronée (338).

 

II. LA CONQUÊTE DE L’EMPIRE PERSE PAR ALEXANDRE

 

        Entre 334 et 323, Alexandre, fils de Philippe, devient roi et s’empare du reste de la Grèce et, par une série de victoires décisives, de la totalité de l’empire perse, parvenant aux frontières de l’Inde, après avoir vaincu Darius III.

        Alexandre a reçu une éducation de qualité, grâce notamment au philosophe grec Aristote. Il admire les Grecs et connaît bien l’Iliade et l’Odyssée. Dans son nouvel empire, il étend la culture grecque et crée de nombreuses villes : la plus célèbre est Alexandrie d’Égypte, organisée selon un plan géométrique régulier et centre d’une intense activité intellectuelle. Mais, il gouverne de plus en plus comme un roi perse. Alexandre veut faire la fusion entre les Macédoniens, les Grecs et les Perses.

 

III. L’EMPIRE EST DIVISE EN PLUSIEURS ROYAUMES

 

        Alexandre meurt brutalement. Ses généraux, les Diadoques, se font la guerre et divisent l’empire en plusieurs royaumes, dirigés par des Macédoniens ou des Grecs. C’est, par exemple, le cas de Séleucos en Syrie ou de Ptolémée en Égypte. Ils se comportent comme des rois perses, avec un pouvoir absolu. Mais, ils enracinent en Orient la culture grecque, appelée hellénistique.

        Période hellénistique : 323 avant J.-C. (mort d’Alexandre) jusque 30 avant J.-C. (conquête de l’Égypte, dernier royaume hellénistique, par les Romains).

Voir les commentaires

Agenda des classes à partir du 4 mars 2010

4 Mars 2010, 22:14pm

Publié par histege

 

AGENDA DES CLASSES

A partir du 4 mars 2010



EXERCICES

 

3e 2 et 3e 3 : pour le mardi 23 mars : questions sur les Etats-Unis pages 236, 237, 238 et dossier (organisation du territoire américain) p. 253.
 

5e 4 et 5e 6 : pour le vendredi 5 mars, compléter la carte sur l’Asie selon les consignes (et en écrivant petit : car il y a beaucoup d’éléments à placer). La carte est bien entendue à connaître. Aidez-vous de votre livre ou/et d’un atlas. 
 

Evaluations

 

classe

date

sujet

manuel

coefficient

6e 3

Bientôt

Athènes et Alexandre le Grand

p. 48-85

2

5e 4

Vendredi 12 mars

Asie

p. 226-249

2

5e 5

 

Monde catholique

 

2

5e 6

Vendredi 12 mars

Asie

p. 226-249

2

3e 2

bientôt

2e guerre mondiale

  p. 94-129

2

3e 3

mardi 1er décembre

2e guerre mondiale

  p. 94-129

2

           

Pour toutes les classes :les chapitres étant assez longs, il faut impérativement les résumer. Pour cela, revoir la fiche méthode, "comment apprendre sa leçon" (y compris faire une fiche résumant le chapitre).

Classes de 3e : revoir la technique du sujet de type brevet ; tenir compte des tableaux d’évaluation. Les opérations militaires ne sont pas à connaître par cœur. Par contre, il faut maîtriser les autres sections du chapitre et bien connaître la page 124 du livre. Sujets possibles :

      - la vie des populations sous domination allemande
      - l'extermination des Juifs et des Tziganes
      - la collaboration en France
      - la résistance en France
      - la comparaison Pétain/de Gaulle
      - la libération
      - le bilan de la guerre.

Classes de 5e
: insister sur les grandes cultures et religions d’Asie, la relation entre la densité de population et les milieux naturels, la mousson et la riziculture, l’importance des mégapoles (carte à connaître), les inégalités de développement (carte également à connaître). La carte des repères, du milieu naturel et des principaux Etats doit être bien sue.

 

6e: bien connaître l’organisation de la cité athénienne, les guerres médiques (lire les récits des batailles de Marathon et de Salamine), la guerre du Péloponnèse, les Panathénées, le fonctionnement de la démocratie athénienne (en particulier une séance de l’assemblée), le rôle de Périclès, les catégories sociales, l’Acropole (en particulier le Parthénon avec les schémas), les principaux représentants de la culture athénienne, Alexandre le Grand et le cas de la ville d’Alexandrie d’Egypte.

 

 

Je serai absent du 14 au 20 mars, en raison du voyage à Londres. Les classes n’auront donc pas cours.

 

 

Voir les commentaires

1941- la Révolution nationale - discours du maréchal Pétain

12 Février 2010, 11:59am

Publié par histege

LA REVOLUTION NATIONALE

 

discours de Philippe Pétain du 8 juillet 1941

extraits

 

 

Par ce discours, Philippe Pétain dessine les traits idéologiques de l’État Français, nouveau régime politique fondé le 10 juillet 1940 et qui met fin à la République. Les deux termes de « révolution nationale » renvoient en théorie à la Révolution française, où tous deux prennent naissance (même si les racines du nationalisme remontent à la fin de la période médiévale). En réalité, il s’agit de révolution conservatrice : le repli sur un nationalisme de droite et le retour à une France du passé, anté-révolutionnaire, mais sans roi, plus imaginée qu’historique. La terrible défaite de 1940 débouche sur la victoire politique d'un traditionnalisme : le schéma explicatif et la recherche de solution se nourrissent essentiellement des pensées de Maurice Barrès et surtout de Charles Maurras.

 

 pour un commentaire du discours

 

« (...)

Le régime électoral, représentatif, majoritaire, parlementaire, qui vient d'être détruit par la défaite était condamné depuis longtemps par l'évolution générale et accélérée des esprits et des faits dans la plupart des pays d'Europe, et par l'impossibilité démontrée de se réformer.

En France, il donnait tous les signes de l'incohérence attestée par la substitution chronique des décrets-lois à la procédure législative régulière.

L'inconscience en matière de politique étrangère ajoutait à ces signes un présage de catastrophe.

Cette catastrophe est une conclusion.

Nous sommes dans l'obligation de reconstruire.

(...)

Pour des raisons de tous ordres et d'une extrême complexité, la France est entrée dans une des grandes crises de son histoire.

Voilà le fait qui domine et commande toute la Révolution nationale. Voilà le point de départ de la constitution nouvelle, qui sera œuvre organique et durable ou travail artificiel et éphémère.

Les problèmes à résoudre découlent les uns des autres.

Le premier consiste à remplacer le "peuple souverain" exerçant des droits absolus dans l'irresponsabilité totale, par un peuple dont les droits dérivent de ses devoirs.

(...)

Un peuple est une hiérarchie de familles, de professions, de communes, de responsabilités administratives, de familles spirituelles, articulées et fédérées pour former une patrie animée d'un mouvement, d'un élan, d'un idéal moteur de l'avenir, pour produire à tous les échelons une hiérarchie des hommes qui se sélectionnent par les services rendus à la communauté, dont un petit nombre conseille, quelques-uns commandent et au sommet un chef qui gouverne.

La solution consiste à rétablir le citoyen, juché sur ses droits, dans la réalité familiale, professionnelle, communale, provinciale et nationale.

C'est de cette réalité que doit procéder l'autorité positive et sur elle que doit se fonder la vraie liberté, car il n'y a pas, et ne doit pas y avoir de liberté théorique et chimérique contre l'intérêt général et l'indépendance de la nation.

Je me propose de recomposer un corps social d'après ces principes.

(...)

La Révolution nationale signifie la volonté de renaître, affirmée soudain au fond de notre être, un jour d'épouvante et de remords ; elle marque la résolution ardente de rassembler tous les éléments du passé et du présent qui sont sains et de bonne volonté, pour faire un État fort, de recomposer l'âme nationale dissoute par la discorde des partis et de lui rendre la conscience aiguë et lucide des grandes générations privilégiées de notre histoire, qui furent souvent des générations de lendemain de guerres civiles ou de guerres étrangères.

La constitution (...) doit avoir une "vertu d'enseignement" qui est le caractère distinctif des bonnes lois. À cet égard la Constitution couronne l'œuvre de l'école.

Or, l'école est le prolongement de la famille. Elle doit faire comprendre à l'enfant les bienfaits de l'ordre humain qui l'encadre et le soutien.

Elle doit le rendre sensible à la beauté, à la grandeur, à la continuité de la patrie. Elle doit lui enseigner le respect des croyances morales et religieuses, en particulier de celles que la France professe depuis les origines de son existence nationale.

 

J'ai dit à maintes reprises, que l'État issu de la Révolution nationale devait être autoritaire et hiérarchique.

(...)

Hier, l'autorité procédait du nombre, incompétent, périodiquement tourbillonnant ; elle s'obtenait par le moyen d'une simple addition.

(...)

L'autorité (...) doit procéder d'abord d'un principe immuable qui est le fondement de la formation, du développement de la grandeur et de la durée de tous les groupes naturels, et sans lesquels il n'y a ni peuple, ni État, ni nation.

L'autorité doit procéder en second lieu de tout ce qui, dans un peuple, représente la durée qui relie le passé à l'avenir et assure la transmission de la vie, du nom, des biens, des œuvres, en même temps qu'un idéal et une volonté commune et constante.

Cette source d'autorité au second degré, vous la trouverez dans la famille, dans la commune qui est une fédération de familles, dans les métiers, dans les professions organisées, dans les pays fédérés en provinces qui ont marqué l'esprit français d'une empreinte indélébile, au point que chacun se vante d'être de celle-ci et non de celle-là.

Par État hiérarchique, j'entends remembrement organique de la société française.

Ce remembrement doit s'opérer par la sélection des élites à tous les degrés de l'échelle sociale. (...)

La sélection des chefs (....). La constitution devra la favoriser et la fixer en déterminant sa fonction dans tous les rouages de la société, de la base au sommet.

Elle rétablira cette qualification générale (...) en fondant le droit de citoyenneté, non plus sur l'individu épars et abstrait, mais sur la position et les mérites acquis dans le groupe familial, communal, professionnel, provincial et national ; sur l'émulation dans l'effort, sur l'intelligence tendue vers le bien de la communauté, sur les services rendus dans tous les cadres de l'activité humaine.

(...) Le goût de la responsabilité est le signe distinctif du chef. (...)

Nous avons pratiqué un régime politique où le principe de l'irresponsabilité était posé de la base au sommet de l'État (...); c'est pourquoi nous en sommes sortis par la porte du malheur.

(...)

Le salut de la patrie étant la suprême loi, c'est sur elle que se fonde la légitimité de la Révolution nationale et de la constitution qui lui donnera son armature et son couronnement.

Au cours des années où notre destin allait à la dérive, le peuple a été sourd aux avertissements. Qu'il m'entende aujourd'hui (...).

Le peuple français porte son avenir en lui-même, dans la profondeur des soixante générations qui vous ont précédés sur notre sol et dont vous êtes les héritiers responsables.

Cet avenir, il ne le découvrira que par l'application résolue et réfléchie, qu'il mettra à retrouver le sens de sa grandeur et celui de sa mission impériale. »

 

 

une proposition de commentaire

Voir les commentaires

Mon espace proche - correction de l'évaluation - 6e - 2010

1 Février 2010, 14:34pm

Publié par histege

MON ESPACE PROCHE

Correction de l'évaluation

 

 

I. NYONS : LECTURE DE PAYSAGE

 

  1. La photographie comporte 5 plans.

  2. La lettre A correspond à l'horizon (il n'est pas compté comme un plan).

  3. La culture dominante est la vigne (viticulture).

  4. La culture dominante est l'olivier (oléiculture).

  5. Le plan 2 représente un habitat urbain (ville de Nyons).

  6. En 3 et 4, le relief est montagneux (préalpes des Baronnies). La végétation consiste essentiellement en une forêt de feuillus.

 

II. LES DIFFERENTS ESPACES DU SECTEUR DE NYONS

 

Les espaces dominants du secteur de Nyons sont les suivants :

 

1

2

3

espace naturel

 

 

+

espace rural

 

+

 

espace urbanisé

+

 

 

absence d’habitat

 

 

+

habitat dispersé

 

+

 

habitat groupé

+

 

 

 

III. NYONS : CARTE TOURISTIQUE ET ACTIVITES ECONOMIQUES

 

  1. Une activité liée à l’agriculture : huilerie, distillerie...

  2. Une activité de service : administration (sous-préfecture, mairie...), commerce (magasins...), de loisirs (parc de loisirs aquatique Nyons Soleïado), touristique (hôtels...).

  3. Les deux types d’activités qui dominent dans la zone d’activité des Laurons sont l'industrie et les services.

 

IV. NYONS

 

Nyons est une petite ville préalpine (7 600 habitants), qui s'est développée sur la rive droite de l'Eygues, au pied de la montagne de Vaux et à l'entrée d'une gorge. Elle est en position charnière entre la vallée du Rhône et le massif des Baronnies, qui forme un arrière-pays qu'elle domine. Ses activités principales sont liées à l'agriculture (culture de l'olivier et de la vigne) d'un espace essentiellement rural et à des activités de services, comme ville administrative et commerciale à rayonnement local et de plus en plus à vocation touristique. Voie de pénétration secondaire à l'intérieur des Préalpes du Sud, elle est cependant branchée sur l'axe majeur de la vallée du Rhône.

 

Évaluation : MON ESPACE PROCHE

Voir les commentaires

La Seconde guerre mondiale - 3e - 2010

29 Janvier 2010, 10:36am

Publié par histege

LA SECONDE GUERRE MONDIALE

1939-1945

 

 

Première partie : LES PHASES DE LA GUERRE

 

1.  LES VICTOIRES DE L’AXE, 1939-1942

 

            Hitler envahit la Pologne le 1er septembre 1939. Le 3, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne.

 

a. L'Allemagne prend l'offensive

 

            L’armée allemande (Werhmacht), bien préparée à la guerre, adopte une stratégie offensive, le Blitzkrieg (guerre éclair), qui combine l’attaque par les chars (Panzer) et l’aviation (Luftwaffe) pour percer le front. Les Alliés ont une stratégie défensive.

 

b. Les succès du Blitzkrieg

 

            La Pologne est écrasée en quelques jours par les Allemands. Elle est partagée en deux, car les Soviétiques viennent d’envahir l’est du pays. Hitler évite ainsi la guerre sur deux fronts.

            Sur le front Ouest, peu de choses pendant 9 mois (la “drôle de guerre”). Puis, la bataille de France commence le 10 mai 1940 : la Wehrmacht attaque par la Belgique, la Hollande, puis la France, en contournant la ligne Maginot. L’armée française est battue en cinq semaines. Les civils fuient vers le sud de la France. Le maréchal Pétain devient président du Conseil. Le 22 juin 1940, la France et l’Allemagne signent l'armistice à Rethondes.

            Débute alors la bataille d’Angleterre (combats entre aviations allemande et britannique, puis bombardements allemands). L’Angleterre résiste. Hitler se lance dans la bataille de l’Atlantique (guerre sous-marine pour empêcher les Américains de ravitailler l’Angleterre).

            Les Allemands font des campagnes en Méditerranée (conquête de la Grèce, Yougoslavie, attaques en Égypte). L’Afrika Korps (allemand) vient aider les Italiens en Libye.

            Le 22 juin 1941, débute l’invasion de l’URSS par les Allemands qui remportent des succès mais sont arrêtés par l’hiver.

 

c. La guerre dans le Pacifique

 

            Les Japonais continuent leurs conquêtes commencées en 1931. Le 7 décembre 1941, ils attaquent par surprise la base américaine de Pearl Harbor dans le Pacifique. Le lendemain, les États-Unis entrent en guerre.

 

            En 1942, la guerre est devenue mondiale et les deux grands théâtres de combat (Europe et Pacifique) sont bloqués.

 

2. LA VICTOIRE DES ALLIÉS, 1942-1945

 

a. Les tournants de la guerre

 

            1. Dès juin 1942, les États-Unis affirment leur supériorité navale à la bataille de Midway grâce à leurs porte-avions.

            2. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 oblige les Allemands à quitter l’Afrique.

            3. Surtout, les troupes allemandes essuient leur plus grave défaite face aux Soviétiques à la bataille de Stalingrad (hiver 1942-1943).

            4. À partir de 1943, les civils allemands subissent les bombardements alliés.

 

b. La reconquête de l'Europe

 

            1. Sur le front Est, l’Armée rouge (véritable rouleau compresseur) repousse les Allemands et libère peu à peu les États d’Europe de l’Est, en y installant des régimes favorables aux communistes. Le 2 mai 1945, les Soviétiques prennent Berlin.

            2. En juillet 1943, les Alliés débarquent en Sicile et dans le reste de l’Italie. Mussolini est renversé et exécuté par des résistants italiens en 1945. L’Italie capitule en septembre 1943.

            3. La libération de l’Europe occidentale commence dès 1944 après le gigantesque débarquement des troupes alliées en Normandie le 6 juin 1944. Les Alliés, commandés par Eisenhower, sont aidés par la résistance française (sabotages de chemins de fer et de ponts). En août 1944 un second débarquement a lieu en Provence ; le 25 août Paris est libéré. Les troupes alliées progressent vers l’Est.

            Dès lors, le gouvernement de Vichy est dissout (Pétain fuit en Allemagne en octobre 1944). Le Gouvernement Provisoire de la République Française (G.P.R.F.), dirigé par le général de Gaulle,  est reconnu.

            Une contre-offensive allemande dans les Ardennes échoue en décembre 1944. Hitler se suicide le 30 avril. L’Allemagne capitule à Reims le 7 mai. Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule sans conditions à Berlin.

 

c. La bombe atomique met fin à la guerre du Pacifique

 

            Face à la résistance farouche des Japonais (suicide de kamikazes qui lancent leurs avions contre les porte-avions américains...), les Américains lancent deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki (août 1945). Le Japon capitule le 2 septembre 1945.

 

            Le rêve hitlérien d’un IIIe Reich de 1000 ans prend fin grâce à la guerre d’usure des Soviétiques et à la supériorité logistique des Américains (matériel, hommes, puissance économique des États-Unis).


2e partie à venir

IIIe partie : LA FRANCE ENTRE COLLABORATION ET RÉSISTANCE, 1940-1945

 

1. LE REGIME DE VICHY

 

a. Un régime né de la défaite

 

Discours de Pétain, 17 juin 1940

 

         « Français !

         J’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l'affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supérieur  en nombre et en armes ; sûr que par sa magnifique résistance, elle a rempli ses devoirs vis-à-vis de nos alliés ; sûr de l'appui des anciens   combattants que j'ai eu la fierté de commander, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur. En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. [...]  

C'est le coeur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire, pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.

Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n'écouter que leur foi dans le destin de la patrie. »

 

         Pétain, nouveau chef du gouvernement, propose un armistice avec l’Allemagne, signé le 22 juin 1940 : la France est divisée en deux zones, occupée au Nord et libre au Sud, séparées par une ligne de démarcation. L’Alsace et la Moselle redeviennent allemandes.

         Le 10 juillet 1940, Pétain obtient les pleins pouvoirs et remplace la IIIe république par l’Etat français (régime de Vichy).

 

b. Un régime réactionnaire

 

         Pétain mène une politique de retour aux valeurs du passé, appelé Révolution nationale :

         - lutte contre le socialisme (réaction contre le Front populaire) et la démocratie libérale

         - retour à une France rurale (hostilité à la France des villes et de l’industrie), voir la devise Travail (terre), Famille (natalité), Patrie (nationalisme)

         - encadrement de la population dans des chantiers de jeunesse et des corporations qui remplacent les syndicats

         - contrôle de l’information et suppression des partis politiques

         - culte de la personnalité pour Pétain.

 

c. La collaboration  avec l’Allemagne

 

         La collaboration d’Etat : lors de l’entrevue de Montoire en octobre 1940 avec Hitler, Pétain et son premier ministre, Laval décident de collaborer avec l’Allemagne.

 

Extrait du statut des Juifs (octobre 1940)

 

« Nous, Maréchal de France, chef de l'État français, décrétons :

Article 1. Est regardé comme Juif toute personne issue de trois grands-parents de race juive [...].

Article 2. L'accès et l'exercice des fonctions publiques et mandats énumérés ci-après sont interdits aux Juifs : Chef de l'État, membre du gouvernement [...] ; fonctionnaires de tous grades attachés aux services de police; membres des corps enseignants; officiers et sous-officiers des armées.

Article 5. Les Juifs ne pourront exercer l'une quelconque des professions suivantes: directeurs, administrateurs, gérants, rédacteurs de journaux, revues et périodiques [...], metteurs en scène, entrepreneurs de spectacles [...] ; gérants de toutes entreprises se rapportant à la radiodiffusion.

Fait à Vichy, 3 octobre 1940. »

 

         Le gouvernement met en place rapidement une politique antisémite : antisémitisme d’Etat, sans que l’Allemagne ne le demande . En octobre 1940, un statut des Juifs les exclut de la société, notamment du gouvernement et de la fonction publique. Des rafles (arrestations massives) sont organisées (Vel’ d’Hiv’ le 16 juillet 1942). Les juifs sont internés dans le camp de Drancy, avant d’être envoyés dans les camps d’extermination en Pologne : au total 76 000 Juifs sont déportés (2 600 seulement survivront).

Les résistants et les communistes sont particulièrement pourchassés. Une vingtaine de camps d’internement regroupent les opposants (Gurs).

 

         Une minorité de civils français collabore activement avec l’Allemagne, notamment à travers :

         - la milice (civils armés), créée en 1943, pourchasse les communistes et les autres résistants.

         - la Légion des Volontaires Français (LVF) combat avec les Allemands contre les Russes.

 

         La collaboration est aussi économique :

   - 500 millions de francs par jour de frais d’occupation par jour + réquisitions

-         fournir de la main d’œuvre : en février 1943 est créé le STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne.

-         des entreprises collaborent avec l’Allemagne.

 

         La Révolution nationale échoue car :

-         rationnement des produits, malnutrition et développement du marché noir.

-         les véritables collaborateurs sont une minorité

-         les Français sont surtout attentistes.

 

2. LA RESISTANCE

 

         En 1940, il y a peu de résistants.

 

L’appel du 18 juin 1940, général de Gaulle

 

« Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique terrestre et aérienne de l’ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils sont aujourd'hui.  

Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous en parle en connaissance de cause et qui vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n'est pas seule. Elle n'est pas seule. Elle a un vaste empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limite l'immense industrie des États-Unis. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays [...].

Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et  les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver [...], j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. »        

Discours du général de Gaulle radiodiffusé par la BBC.

 

Le 18 juin 1940, le général de Gaulle appelle les Français à la résistance depuis Londres et crée les Forces Françaises Libres (FFL), composés de soldats français en Angleterre et de troupes coloniales.

         L’invasion de l’URSS (1941) pousse les communistes à créer de nombreux réseaux de résistance : les Francs Tireurs Partisans (FTP).

         L’hostilité envers Vichy se développe quand les Allemands occupent la zone libre en 1942. En 1943, les jeunes qui fuient le STO gagnent le maquis (Glières, Vercors, en 1944).

         Envoyé par de Gaulle, Jean Moulin crée le Conseil National de la Résistance (CNR) en mai 1943, qui regroupe toutes les tendances politiques de la résistance et forme en 1944 les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI).

         La résistance agit par la propagande (tracts, affiches, journaux), la collecte de renseignements, l’organisation d’évasions et de sabotages, l’exécution de collaborateurs et par la guérilla (embuscades). Les Allemands réagissent par des massacres (ex. : Oradour-sur-Glane en  juin 1944).

         La résistance ralentit les convois allemands et aide à libérer Paris et le Sud-Ouest de la France. Elle participe aux combats des Alliés.

         Mais, au total, les véritables résistants restent peu nombreux.

 

         Conclusion : dans un climat de guerre civile, la majorité des Français n’a choisi ni la collaboration, ni la résistance.


 

Voir les commentaires

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 > >>